8 décembre

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Samedi.

Louis observait les 7 mots reçus ces derniers jours, il savait désormais qu'il se faisait draguer. Enfin, le mot draguer était sans doute trop fort. Le bouclé flirtait avec réserve, ce n'était pas fait dans le but d'obtenir quelque chose de la part de Louis. Ce dernier relisait le dernier mot, soupirant à la fois de tristesse mais aussi de frustration. Comment l'âme d'un jeune, âgé d'une vingtaine d'année, pouvait être aussi noire ? Pourquoi sombrer dans le néant et dans l'oubli ?

Il avait peur, de ces petits mots. Il ne savait pas où ça le mènerait. Il avait peur que cet inconnu se repose sur lui, qu'il ne soit la seule personne capable d'agir. C'était beaucoup de responsabilités. Qui sait ce qu'il se passerait si Louis ne voulait pas rentrer dans son jeu ? Est-ce que l'auteur des mots attendait une réaction ? Ou bien, voulait-il simplement partager ces quelques mots avec lui ?

Louis ne comprenait pas non plus pourquoi s'était tombé sur lui. Ni pourquoi c'était ses yeux qui obsédaient cet homme. Qu'avait-il de si particulier ? Pourquoi ses yeux diffusait cette âme pure dont parlait ce H.

D'ailleurs, quel était son prénom ? Louis avait listé tous les prénoms masculins qu'il pouvait trouver sur le net. Les seuls qui semblaient le plus possible étaient : Henri, Heath, Harold, Harry et peut-être même Hector. Pourquoi ne lui avait-il tout simplement pas demandé ?

En regardant l'heure sur son téléphone, le mécheux s'était redressé en rangeant les petits mots dans une boîte. Il était temps pour lui d'aller au travail.

Arrivé avec quelques minutes de retard, Louis arriva sur place en même temps qu'Harry. Ils s'étaient rentrés dedans en essayant de se protéger de la pluie, puis ils avaient rit quand Louis avait poussé un cri aiguë.

- Je vous en prie, vous être bien plus en retard que moi.

Le bouclé avait ouvert la porte du café pour laisser le mécheux entrer avant lui, ce dernier lui avait offert un sourire timide avant d'entrer à l'intérieur. Il avait couru aux vestiaires pour se changer le plus vite possible et avait rejoint son comptoir où Harry l'attendait patiemment.

Louis lui avait donc préparé son thé avec le sourire, toutes les questions qu'il se posait s'était envolées au moment où il avait croisé ses beaux yeux verts émeraude. Ses yeux étaient semblables à des pierres précieuses. Maladroitement, et parce qu'il était plongé bien plus dans les yeux du bouclé que concentré sur sa tâche, le plus vieux avait fait débordé le gobelet d'eau bouillante et en avait renversé sur sa main.

- Putain !

Il avait lâché le gobelet qui s'était renversé sur le sol avant de secouer sa main dans l'air, pour essayer de soulager la douleur. Il ne se rendit pas compte que c'était Harry qui était venu le chercher derrière le comptoir pour l'emmener dans les toilettes. Il avait ouvert le robinet d'eau froide pour passer la main brûlée du mécheux.

- Restez comme ça quelques minutes, la douleur devrait s'en aller et j'espère qu'aucune cloque ne se formera.

C'est à ce moment précis que Louis s'était rendu compte que c'était cet homme qui l'avait tiré aux toilettes pour lui porter un geste de premier secours. Il en était touché.

- Merci...

- Vous aviez l'air dans la lune.

- Oui, je... je pensais à plusieurs choses à la fois.

- Je vous suggère de ne penser plus qu'à la boisson chaude que vous versez dans un gobelet quand vous le faite. C'est bien moins dangereux.

Un petit rire s'était échappé de leurs lèvres. Louis se surprenait à observer chaque détails du visage face à lui. Il se demandait comment c'était possible d'être aussi beau, d'être aussi proche de la perfection. Son rythme cardiaque s'était accéléré et ses joues se réchauffaient.

- Vous ne m'avez jamais dit votre nom.

- J'aime préserver le mystère. C'est pour cela que je ne vous demande pas le vôtre.

- C'est frustrant.

- Mais excitant.

Louis s'était pincé les lèvres, il avait l'impression d'avoir reçu la boisson chaude en pleine figure, tant il avait chaud. C'était excitant en effet, mais la frustration prenait le dessus. Il n'était pas patient, et ne pas savoir quelque chose l'agaçait. Mais il n'en dit rien.

Harry s'était redressé, puis s'était appuyé contre le mur où il écrivait le mot du jour sur un papier. Il avait ensuite tendu le papier au plus vieux, avant de partir, sans un mot ni un regard de plus.

8 décembre.
Le temps guérit les blessures. La vôtre guérira bien assez vite. Arriverez-vous à guérir la mienne ?

-H.

A meeting for Christmas - Larry Stylinson [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant