Mister Moony and the girl

Chapitre 5 : Un cours mouvementé

Un lien se créa entre eux, naissant de leur expérience commune avec l'hippogriffe.

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Plusieurs jours après le cours de Soins aux Créatures Magiques, assis dans la Grande Salle, les élèves étaient en pleines révisons ou devoirs. Lou, seule en bout de table, près de celle des professeurs, travaillait pour son prochain cours de Potions, peut-être parce que le professeur Rogue l'impressionnait plus que les autres, avec sa longue robe noire et son regard perçant de corbeau. Malgré cela, elle était plutôt douée et cela se ressentait dans l'attitude de son professeur envers elle. Elle ne dérangeait personne, suivait les recettes à la lettre et rendait ses devoirs dans les temps, ce qui devait être le minimum requis pour que Rogue ne lui fasse pas de remarque ou lui enlève des points. Elle le voyait même parfois esquisser un semblant de sourire pour sa potion quand il passait dans les rangs regarder les mixtures que préparaient ses élèves.

De l'agitation sur sa gauche lui fit lever le nez de son parchemin. Plusieurs élèves de Gryffondor venaient de se rassembler et discutaient bruyamment. Lou se leva et alla voir ce qui se passait. « Qu'est-ce qui peut bien les mettre dans un état pareil ». La rousse s'éclaircit la gorge avant de demander d'une voix fluette :

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Il a été vu à Dufftown, lui apprit Hermione. Ce n'est pas loin de Poudlard.

- Qui ça ? demanda Lou, incertaine.

- Sirius Black bien sûr ! lui cria presque Seamus qui avait apporté le journal dans lequel la nouvelle était écrite en première page.

- Oh, je vois, souffla Lou qui se semblait ridicule devant tous les regards tournés vers elle.

- Vous ne croyez pas qu'il va venir à Poudlard, non ? lança Neville à ses amis.

- Avec les détraqueurs à toutes les entrées ? s'exclama Ron à l'attention du Gryffondor.

- Il leur a déjà filé entre les doigts, il peut très bien recommencer, rétorqua Seamus.

- C'est vrai, Black peut être n'importe où, c'est comme essayer d'attraper de la fumée, avec les mains...

Lou, qui avait tout écouté sans prononcer un mot, se mit sur la pointe des pieds et aperçut, sur le journal, l'homme en question. Il avait des cheveux noirs et ondulés qui lui retombaient en une cascade mal peignée sur les épaules et devant les yeux. Il hurlait tel un fou furieux vers le photographe. Deux gardes devaient le retenir de ne pas lui bondir dessus. Lou put lire la folie et la noirceur dans son regard. Elle déglutit difficilement à la vue de cet homme, ce meurtrier évadé, et retourna s'assoir. Le diner allait bientôt être servi et elle voulait finir ses recherches pour le cours de potions du lendemain.

***

Durant une bonne partie du repas, peu de gens parlèrent. Chacun pensait à ce qu'il venait d'apprendre et se demandait si la sortie prévue à Pré-au-Lard dans quelques semaines allait être annulée à cause de cela. Lou mangea rapidement et se rendit à son dortoir pour poser ses affaires et prendre son manuel de Défense contre les Forces du Mal. Elle allait pour la première fois avoir cours avec celui qui l'avait aidé dans le train face au Détraqueur. Ne sachant pourquoi, elle stressait à l'idée de le voir. Peut-être à cause du fait qu'elle lui avait fait sans le vouloir de la peine en fixant d'un regard curieux ses cicatrices au visage. Elle se promit de lui faire des excuses si elle trouvait le courage, et le moment propice. C'est donc la boule au ventre qu'elle se rendit devant la salle.

Des élèves de troisième année se trouvaient déjà là et s'écartèrent de Lou lorsqu'elle s'appuya non loin d'eux contre le mur en attendant que la porte s'ouvre. Elle ne prêta pas attention à leurs moqueries et sortit son livre de soin aux créatures magiques. Environ dix minutes plus tard, la plupart des élèves étaient là et la porte s'ouvrit. Le professeur Lupin les attendait dans la salle, les mains dans les poches, un sourire aux lèvres. Il portait un vieux costume vert fané et une robe de sorcier noire démodée, lui donnant ainsi un aspect assez pathétique. Son visage était fatigué et ses yeux tristes étaient cernés. Les tables avaient été enlevées et seule une grosse armoire trônait vers le fond de la pièce pleine de créatures et de babioles en tous genres dans des bibliothèques vitrées. « Bonjour tout le monde. N'ayez pas peur, avancez avancez je ne vais pas vous manger ». La voix du professeur, roque mais douce , poussa les élèves à entrer et ils s'amassèrent au centre de la salle.