Mister Moony and the girl

Chapitre 21 : La pleine lune

Un chien noir énorme emporta le rouquin sous le Sol Cogneur, sous le regard horrifié de ses amis.

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Lou attendait, anxieuse, que cette nuit de pleine lune se termine. Une heure plus tôt, Rémus lui déposait un baiser sur le front et elle l'avait regardé s'éloigner dans le parc de Poudlard, en direction de la Cabane hurlante. Et maintenant, elle se faisait un sang d'encre. Quelque chose n'allait pas. L'homme avait été agité toute l'après-midi, mais pas comme les autres fois. Au fil des nombreuses semaines de leur relation, elle avait su s'adapter à la condition de Loup-garou de son amant et à ce que cela signifiait les nuits de pleines lune venues. Chaque soir, ils se disaient au revoir et ne se retrouvaient que le lendemain matin très tôt, à l'infirmerie ou dans les appartements du professeur de Défense contre les forces du Mal. À chaque fois, Rémus était tendu, sur les nerfs, comme un animal en cage qui sait que l'heure de sortie approche. Mais ce jour-là, il était nerveux, agité, inquiet même.

La jeune femme décida de prendre un bain chaud dans son dortoir pour se changer les idées. Tout se passerait bien, comme à chaque fois. « Tu n'as pas à t'inquiéter Lou, avec sa potion tue-loup, il ne lui arrivera rien ». À cette pensée, son cœur se figea. Elle sauta hors de l'eau et attrapa une serviette non loin d'elle pour se sécher. Elle enfila les premiers vêtements qu'elle trouva dans sa malle et se dirigea presque d'un pas pressé chez Rémus. Il lui avait donné les clés de ses appartements personnels et elle y entra sans difficulté. Une fois dans le salon, elle referma la porte derrière elle et alla directement dans son petit bureau. Un coffre en bois sombre trônait près de la cheminée. À toute hâte, elle s'agenouilla devant et souleva le lourd couvercle dans un grincement.

Quasiment dès le début de leur relation, elle avait proposé son aide à Rémus pour lui faciliter la vie les nuits de transformation. Elle lui avait créé tout spécialement un système de classement et d'organisation pour ses potions. Comme il sait quand tombent les nuits de pleine lune, ils avaient étiqueté une à une les fioles de potions tue-loup, avec la date correspondante à la transformation et la date de fabrication. Grâce à cela, il pouvait savoir où en était son stock de potions et quand il devait demander à Severus Rogue d'en préparer. Et par la même occasion, Lou pouvait donc voir si il prenait comme convenu sa potion.

Mais ce soir-là, le 9 juin, la potion était toujours dans le coffre. « Mais c'est pas possible !! Comment il a pu oublier de la prendre avec lui ?! » hurla Lou, seule dans le bureau. Sans perdre plus de temps à pester contre son amant, la Gryffondor fourra la fiole dans sa poche et sortit. Une fois dehors, baguette en main, elle lança un Lumos et entama une marche rapide vers le Sol Cogneur. Lors d'une des nombreuses discussions sur ses années à Poudlard et les 400 coups des Maraudeurs, Rémus lui avait révélé l'origine du nom de la Cabane hurlante. Elle avait trouvé ça plutot comique, ce qui avait fait rire à son tour Rémus. Leur relation se passait au-delà de leurs espérances. Ils passaient le plus de temps possible ensemble, discutaient de sujets tantôt sérieux, tantôt simples et sans prise de tête. Ils s'étaient découverts de nombreux points communs, comme la lecture, la musique ou encore une passion pour les créatures magiques. Parfois, ils s'autorisaient des balades dans le parc après le repas du soir, quand tout le monde était occupé dans la salle commune ou à la bibliothèque. Jamais ils n'avaient eu d'ennuis, ce qui étonnait toujours autant Lou. Mais ce soir, tout cela allait changer.

***

Arrivée devant le Sol Cogneur, Lou s'arrêta et regarda autour d'elle. « Bizarre...». L'arbre, d'ordinaire vivace et de mauvaise humeur, était totalement immobile, comme s'il avait reçu un Stupéfix... « C'est impossible que le sort dure aussi longtemps, Rémus est arrivé il y a presque deux heures de ça ». Elle serra un peu plus sa baguette entre ses doigts et emprunta le chemin caché au niveau des racines. D'une démarche vive mais silencieuse, elle se retrouva dix minutes plus tard dans le hall d'entrée délabré de la Cabane hurlante. À l'étage, elle entendit des voix s'élever. « Mais qu'est-ce que... ». Avec le plus de légèreté possible, les marches de l'escaliers étant plus veilles qu'elle, elle monta à l'étage et s'arrêta devant la pièce d'où provenaient les voix. Son cœur ralentit presque instantanément lorsqu'elle reconnut celle de Rémus. Un peu rassurée, elle tourna la poignée et tomba nez à nez avec un homme pâle et maigre, les cheveux de jais en bataille.