Chapitre 18 : Vérité

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Il ne pouvait pas lui dire la vérité, mais mentir comme cela pour lui briser le cœur lui faisait plus de mal que de se faire rejeter par elle à cause de sa condition.

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Attention, ce chapitre comporte une scène à caractère sexuel.

Dans sa course, Lou croisa de nombreux élèves, mais plus elle se dirigeait vers la tour d'Astronomie, moins il y avait d'étudiants. Tant mieux, elle voulait être seule et repenser à tout ce qui venait de se passer. À cette pensée, ses joues se teintèrent de rouge et elle chassa les images de son baiser passionnel avec son professeur.

Arrivée en haut de la tour d'Astronomie, elle s'appuya à la rambarde et laissa son regard vagabonder sur le paysage magnifique qui s'offrait à elle. Son regard fut attiré par une petite tache brune grandissante qui se rapprochait d'elle. « Hupette ! » cria Lou, en reconnaissant sa chouette qui se posa quelques secondes après près d'elle. L'animal hulula sous les petites caresses de sa maitresse.

« Hupette, si tu savais ce qu'il venait de m'arriver, tu n'y croirais pas j'en suis sure... C'est  sans doute le plus beau et en même temps le pire moment de ma vie. Mon rêve d'embrasser le professeur Lupin est devenu réalité, tu t'imagines ? C'était tellement doux, tendre, mais passionné et enivrant... Mais ensuite, il a fait comme si c'était une erreur, que s'était sous le coup de l'émotion qu'il m'a embrassée, car oui, c'est lui qui a fait le premier pas. Quand j'y repense, je trouve ça incroyable, je ne pensais tellement pas qu'il pouvait ressentir des choses pour moi. J'ai bien vu dans ses yeux et dans sa façon de parler quand il m'a repoussée, que quelque chose n'allait pas. Ça ne collait pas avec son discours. Et si... ».

Lou se perdit dans ses pensées, réfléchissant à toute vitesse. Au fond d'elle-même, elle savait que Lupin ne ferait pas ça, pas après ce qu'il venait de se passer entre eux. Il ressentait des sentiments pour elle, et elle aussi. La seule chose qui lui vint alors à l'esprit, la seule raison valable autre que la différence de rang au sein de l'école (et l'âge), c'était parce qu'il était un Loup-garou. Depuis déjà plusieurs semaines elle avait deviné que son professeur de Défense contre les forces du Mal en était un. Si on savait observer les gens et qu'on s'intéressait aux créatures magiques, faire le lien entre son apparence maladive, sa grande fatigue après des absences à répétition, ses cicatrices, et la lycanthropie, c'était plutôt « logique ». Mais ça ne la gênait pas. Elle aimait cet homme, et sa différence, cette différence, faisait partie de lui et le définissait comme l'homme qu'il était, même si il ne voulait pas l'accepter.

***

Lou pleura un long moment, seule en haut de cette tour avec pour seule compagnie sa chouette, et ne se rendit pas aux cours de l'après-midi. Le soir, elle ne se présenta pas non plus au repas dans la Grande salle, et personne ne remarqua son absence. Elle n'avait pas vraiment d'amis, qui pourrait bien se soucier d'elle dans ce cas ? Un homme en revanche, attablé aux côtés de Minerva McGonagall, s'inquiéta de ne pas la voir. Cela le rongeait au plus profond de son être, mais il ne pouvait pas se permettre d'en parler à quelqu'un, et encore moins à un de ses collègues qui le prendrait pour un fou et un pervers. Ce fut le ventre presque vide qu'il retourna dans ses appartements privés à la fin du repas.

Le pas trainant, les mains dans les poches et la tête basse, il s'enferma dans son modeste salon et se servit un verre de Whisky pur feu. La chaleur du breuvage dans son œsophage lui fit oublier quelques instants la peine qui lui tiraillait le cœur. La tête appuyée contre le dossier de son fauteuil, il observa un moment une araignée au plafond qui s'affairait dans sa toile. Après avoir bu d'une traite le reste de son verre, il se leva, alluma un feu de cheminée et se servit un deuxième verre. Des pas légers attirèrent son ouïe de loup. Un coup d'œil à sa montre lui indiqua 22h05. Qui pouvait bien venir à une heure pareille, après le couvre-feu des élèves qui plus est. Anticipant les coups à la porte, il ouvrit et tomba nez à nez avec Lou, la main suspendu dans le vide prête à frapper le bois.

Mister Moony and the girlWhere stories live. Discover now