II. Le chant des Miüls.

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Lorsqu'il franchit la lande de Terre qui commençait la zone des marais perdus, Alouan ne pu s'empêcher de déglutir. Il avait survécu des siècles ici, entouré de créatures méconnues, chassées, comme lui, du palais ou des autres région d'Atralean. Revenir là lui faisait une étrange impression. Pas comme un retour en arrière non. Plutôt comme une redécouverte. Il y avait tant de mystères qu'il n'avait pu percer...

L'enfant ne savait pas trop ce qui l'avait mené ici. Il porta la main au médaillon qu'il gardait autour de son cou et le serra dans sa petite paume. Une étrange chaleur se diffusa en lui, comme si le bijoux lui transmettait de l'énergie, de la magie.

Alors, le petit garçon s'approcha d'un bassin d'eau profonde et s'assit sur le rivage pour observer. Saisissant un cailloux, il le lança dans l'eau. Le galet effectua trois ricochets avant de sombrer. Pour toujours.

Cette image arracha un frisson à Alouan qui pourtant recommença. Non pas que ça ne l'amusait. Mais il devait attirer leur attention.

Un remous dans l'eau sur le côté le tira de son jeu. L'enfant y porta son regard et il sourit en reconnaissant la silhouette qui se frayait un passage à travers les eaux boueuses du marais.

Les Miüls étaient des créatures vraiment discrètes. Outre leur rôle déterminant, consistant à attirer et à noyer les âmes, les sirènes du marais, ces êtres fantomatiques et terrifiants, n'entraient jamais en contact avec les habitants d'Atralean. Elles étaient à part, spéciales et différentes des autres créatures peuplant le marais.

Mais Alouan semblait déroger à la loi. L'enfant entretenait un lien particulier avec les sirènes du désespoir. Après tout, il était à moitié noyé.
Théoriquement, une part de lui leur appartenait et ce irrémédiablement.
Seulement, en pratique, il était corps et âme dévoué à la Dame d'Atralean qui régnait sans partage sur tous et surtout sur lui et dans son cœur. Mais cela n'empêchait pas l'enfant maudits de considérer les Miüls presque comme des amies.

Lorsque la créature s'émergea, Alouan s'accroupit pour s'approcher d'elle. Elle avait l'air d'être entièrement constituée d'eau. Ses cheveux, semblable à la brume entourait un visage envoûtant mais marqué par la cruauté. Quand aux yeux, deux billes dont les teintes variaient du bleu saphir au noir pétrole, passant par le bleu-gris des profondeurs, ils scintillaient d'une lueur qu'Alouan n'avait jamais su décrire.

La Miül pencha la tête sur le côté et sourit.

« Bonjour, petit enfant !

La voix de la sirène du marais était étrange. C'était autant une caresse qu'un coup de poignard. Aussi agréable que terrible. Aussi douce que tranchante. Alouan frissonna mais ne se laissa pas distraire pour autant et répondit poliment :

- Bonjour Amaera.

Les Miüls possédaient un langage bien compliqué, propre à elles-mêmes, et des noms imprononçables pour les vivants et autres créatures. Dans son innocence persistante, Alouan avait donc décidé de les renommer chacune. Elles avaient toutes finit par s'habituer. L'enfant était trop étrange et attisait trop leur curiosité pour qu'elles s'en offusquent. De plus son visage d'ange était bien trop insolite par ces contrées... Elles avaient beau être cruelles, les Miüls pouvaient s'attendrir et c'était ce qu'il s'était passé avec Alouan.

- Que me vaut ta visite ? interrogea la sirène du marais.

- Ai-je forcément besoins d'une raison pour venir ?

- Alouan, petit enfant... Personne ne veut avoir à faire avec nous. Pas même toi. Pas de ton plein gré ou sans que tu n'aies quelque chose à demander en tout cas. Et ce, même si tu nous apprécies.

Atralean II - L'enfant Des Marais Perdus Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang