24 - Le bunker

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Je revenais à moi quelques minutes plus tard, reprenant peu à peu conscience de la réalité. Je crois que nous étions dans une sorte de bunker aménagé. Il y avait dans la grande pièce plusieurs lit matelassés, des fauteuils moelleux, une bibliothèque, un poste de musique, une longue table et des chaises en bois. Une salle de bain fermée, de l'autre côté, par un paravent. Tout un pan du mur était peint, représentant une contrée verte paisible et une famille, assise dans l'herbe, regardant le soleil se coucher. C'était magnifique. Mes yeux restèrent accrochés sur cette uvre d'art un moment.

James marcha jusque moi et approcha un verre d'eau de mes lèvres. Malgré ma gorge en feu, je secouai la tête en fermant hermétiquement la bouche. James fronça les sourcils :

- Tu devrais vraiment boire, insista-t-il en essayant à nouveau.

Je ne répondis rien, et plantai mon regard dans le sien. Peut-être y verrait-il la dernière flamme de vie que son frère venait d'éteindre. Tyron approcha à son tour et posa une chaise face à moi, sur laquelle il s'assit à califourchon. A sa main se tenait une pince à épiler et une trousse de secours. Je quittai les yeux marrons de James pour planter mon regard dans ceux, verts, de Tyron. Celui-ci soutint mon regard, et j'eus le temps d'y apercevoir plusieurs choses absolument contradictoires. Il était parfaitement conscient de ce qu'il venait de m'infliger. Il ne semblait pas un seul instant le regretter mais pourtant... il y avait une lueur compatissante au fond de ses pupilles. Comment ça, compatissante ? La dernière partie au fond de moi encore capable de réagir protesta contre cette lueur.
Il m'avait infligé tout ce calvaire. Il n'avait pas la moindre idée de ce que j'étais en train de vivre. Il ne pouvait pas... il n'avait pas le droit d'être compatissant ! Je lui lançai un regard hargneux en puisant dans mes dernières forces comme toute réponse.

Détournant le regard, il posa une de ses mains sur ma cuisse et, de l'autre attrapa la pince à épiler. Je sursautais et essayai de me dégager, mais Tyron maintient fermement ma jambe en place :

- Ne bouge pas Morgane. J'essaie de t'aider.

- M'aider ? répétai-je d'une voix rocailleuse.

Un rire s'étrangle dans ma gorge brulante. Oui, il avait bien dit vouloir m'aider. Comme si ce n'était pas sa faute si j'étais dans une telle situation.

- Ne bouge pas, répéta-t-il comme toute réponse.

Bizarrement, j'obéis. À l'aide de la pince à épiler, il entreprit d'enlever chaque petit bout de verre planté dans ma peau pâle. Il faisait ça soigneusement et méthodiquement, concentré sur son travail. Il alla même jusqu'à écarter légèrement le bandeau de ma culotte noire pour enlever un bout de verre fiché sur ma cuisse, à cet endroit-là. Un frisson de répugnance me parcourut mais je ne bougeai toujours pas. Il descendit jusque mes pieds, avant de partir derrière moi et de continuer.

L'affaire dura un moment. Il faut dire que je ne m'étais pas loupée en tombant dans ce qui restait de la vitre que j'avais cassée. Et dire que tout cela avait été inutile. Pire ! Sans ma fuite insensée, je n'aurais pas vu John. Il serait venu jusque-là chambre et aurait put prendre les bandits par surprise. Peut-être aurait-il appelé les flics, et nous n'en serions pas là. Ho, John. Dis-moi que tu es vivant.

Quand le saladier où Tyron déposait les morceaux de verre fut presque rempli, il s'arrêta et se redressa. Il fallait avouer qu'il s'en était bien sortis. Il avait parcouru mes jambes, mes bras, mon dos, mon visage, mes mains, et avait enlevé presque tous les bouts de verre. Ma peau me piquait de partout, mais cela faisait déjà bien moins mal.

Puis, dans un geste qui me surpris, Tyron me détacha. Sans un mot, il me fit me lever avant de m'emmener vers les lits. Il y en avait quatre, alignés les uns des autres, chacun accompagné d'un petit meuble et d'une lampe de chevet. James était allongé sur l'un d'eux, trop immobile pour être endormis malgré ses yeux clos. Tyron me fit signe de me coucher sur celui à l'opposé, et j'obéis sans rechigner. Il attrapa mon bras et attacha l'un de mes poignets à la barre du lit, avant de disparaître de mon champ de vision.

Je ne protestais pas, trop heureuse de pouvoirs dormir dans un lit plutôt que sur cette chaise. Les lumières s'éteignirent, et le silence se prolongea. J'entendis Tyron venir se poser sur l'un des lits à côté. Un picotement se fit ressentir sur le côté intérieur de ma cuisse, et ma main libre s'y aventura. Un morceau de verre était encore planté là, et il semblait plutôt large et surtout, très coupant.

Pourtant, contre toute attente, je ne l'enlevai pas. En serrant les dents, j'appuyai lentement dessus. J'étouffai un gémissement et continuai d'appuyer, perçant les chaires de ma cuisse. Un filet de sang coula sur ma main mais je ne m'arrêtai que quand le morceau de verre ne dépassait presque plus de ma cuisse, mais suffisamment pour que je puisse le ressortir. J'avais maintenant une arme. Certes plantée dans ma jambe, mais je savais qu'elle pourra m'être utile.

Je savais à quel endroit exact l'on pouvait tuer un homme en y plantant un petit objet tranchant, et je comptais bien m'en servir.

SUUUUURPRISE 🎉🎊🎊🎉

Je sais, je sais.
Trois chapitres le même jour, ne me remerciez pas.

...

En fait si, remerciez-moi, ça flatte mon égo.😊

Hihi je rigole.😅 N'hésitez pas à me partagez vos ressentis, vos impressions, vos hypothèses.

Pour se défouler sur Tyron et James, c'est pas là. 😡👉

Pour s'apitoyer sur le sort de Morgane, par ici.😥 👉

Et enfin, pour me traiter de grosse sadique, c'est ici. 😏👉

Bonne soirée. 😊❤

Mémoire en CavaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant