60 - Échec et mat.

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- Tu veux que je te dise, Thomas ? questionna Ryder, un sourire sadique au visage. Je pense que tu aurais put aller loin. Très loin, dans la vie. Seulement, tu as fait les mauvais choix. Tu as tué tes parents. Tu n'aurais jamais dû. Mais j'admire la manière dont tu as su échapper à la police tout ce temps. Celui-là, c'est pour te féliciter.

Retroussant ses manches, Ryder donna un cinquième coup de poing à Tyron, en plein dans le visage. Celui-ci poussa un gémissement de douleur, sa tête partant sur le côté. Il transpirait à grosse goutte, ses cheveux dégoulinaient sur lui et il paraissait faible, chaque coup le ruinant un peu plus. Il toussa, cracha du sang par terre avant de lancer un regard mauvais à Ryder.

- Aussi loin que toi, enflure ?

Le poing de Ryder rencontra à nouveau la joue de Tyron, et je poussai un énième cri de terreur en fermant les yeux. Je tremblais de tout mon corps sans pouvoir empêcher Ryder de s'acharner sur Tyron. Cela faisait bien dix minutes qu'il avait commencé à le frapper et que je le suppliais, en larme, d'arrêter. Mais rien n'y faisait. Ryder fit un pas en arrière et je crus qu'il allait enfin arrêter. Seulement, je le vis se baisser, et ramasser la barre de fer.

Mon sang se glaça.

- Arrête Ryder ! criais-je. Ne fais pas ça !

- Celui-là, Tyron, continua Ryder comme si je n'étais pas là, c'est pour avoir embarqué Morgane dans toutes tes emmerdes. Pour en avoir fait une ennemie de la nation. Pour l'avoir remontée contre moi.

- Non ! hurlais-je, hystérique. Il n'y est pour rien ! Arrête Ryder ce n'est pas...

Trop tard. Ryder attrapa la barre à deux mains, et l'abatis contre le torse nu de Tyron. Elle frappa ses côtes et Tyron poussa un cri de douleur en se tordant en deux, dégoulinant de sang et de sueur. Je me tordis également en deux, ressentant le coup comme s'il s'agissait de mon propre corps. Ryder avait trouvé le moyen de faire d'une pierre deux coups. Il torturait physiquement Tyron, et me torturais moralement. J'étais au bord de la crise d'hystérie, alors que Tyron réussissait à se redresser après chaque coup.

- C'est tout ce que tu as ? cracha-t-il à la tête de Ryder. Elle n'avait pas besoin d'aide pour se rendre compte du malade que tu es, tu le sais ça ?

Ryder abatis encore plusieurs fois son arme sur le ventre de Tyron, sous mes cris hystériques. Il semblait en prendre un plaisir malsain. J'étais horrifiée. Il n'allait jamais survivre. Tyron n'allais jamais survivre. Trop de blessures. Pourtant, encore une fois, il révéla la tête vers Ryder, le foudroyant de ses yeux verts.

- J'ai une question pour toi, Ricardo, lança-t-il avec sarcasme. Comment es-tu devenu un tel psychopathe ? Je me suis renseigné sur toi. C'est à cause de cette famille que tu as tuée ? De cette petite fille de trois ans, dont tu as remis la mort sur le dos d'un braqueur ? De ton copain de classe ? De cette femme enceinte que tu as laissée bruler ?

- C'était un accident, gronda Ryder, subitement moins amusé.

Je fronçai les sourcils. Je n'avais jamais entendu parler de ça. J'ignorais de quoi parlait Tyron, et mon souffle se coupa. Je savais que Ryder ne m'avait pas tout dit de sa vie. Je n'étais qu'un jouet après tout. Mais j'étais persuadée que ce psychopathe était ainsi naturellement.

- Qu'est-ce que... Ryder, qu'est-ce que tu as fait ?

Celui-ci se tourne à moitié vers moi, cherchant sans doute à se demander si je valais la peine ou non qu'il me réponde. Derrière lui, Tyron croisa mon regard et mon cur se serra.

- Je vais te le dire, repris Tyron. Quand il avait huit ans, la maison d'un enfant de sa classe à pris feu, exactement quand il y était. Cet enfant harcelait Ricardo à l'école à cause de ses origines. Il lui a alors rendu visite. Peu après, un feu se déclenchait dans la maison, et toutes les issues étaient fermées. Le garçon est mort dans sa chambre, là où le feu a pris. Mais sa mère enceinte et sa petite sur sont également mortes dans l'accident. Brulées vives. Le père était au travail, quand on lui a appris qu'il venait de perdre toute sa famille. Je te laisse deviné qui a été le seul survivant. Ricardo à dit qu'un cambrioleur était venu, qu'il avait accidentellement mis le feu avant de s'enfuir.

Mémoire en CavaleOn viuen les histories. Descobreix ara