37 - Fuis avec moi

434 53 50
                                    

- C'est moi Annie, répondit finalement une voix que je pourrais reconnaître entre milles.

J'entrouvris la bouche et ouvris de grands yeux en voyant Jonathan sortir de l'ombre. Son visage semblait inquiet. Il avança vers moi, les bras tendus en avant pour me rassurer, comme devant une bête sauvage qui risquait de le mordre. Le caillou s'échappa de ma main tandis que mes yeux se noyaient de larme de soulagement. C'était bien lui. Il était vivant. Sans réfléchir, je parcourus les quelques mètres qui nous séparaient et me jetais dans les bras de mon meilleur ami. Il me serra fermement contre lui avec une puissance qui me rappela à quel point nous étions proche, avant.

Je lui rendis son étreinte tout en noyant son pull de larmes, et il fourra son visage dans mon cou en prenant une longue respiration, comme s'il doutait que je sois réellement là.

- Oh Morgane. Dis-moi que tu vas bien.

Il me fit me reculer d'un pas sans me lâcher, comme s'il craignait que je ne m'évapore, et me scruta de son regard inquiet.

- Tu as changé, nota-t-il d'une voix brisée. Tes cheveux...

- Oui, reniflai-je en essuyant mes joues. J'étais obligée. Mais je vais bien.

- Je me faisais tellement de soucis pour toi !

Il me reprit à nouveau dans ses bras, ce qui ne m'empêcha pas de voir ses yeux remplis de larme. Ni ses cernes énormes, ses traits tirés, ses pupilles fatiguées. Je lui avais fait un mal fou en disparaissant.

- Moi aussi, je... je...

J'éclatai à nouveau en larme en m'agrippant à son tee-shirt, en griffant son cou pour ne pas qu'il disparaisse. Je ne le supporterais pas.

- J'ai... articulai-je entre deux sanglots, j'ai cru que tu étais mort John. Je n'ai jamais voulu...

- Chuut.

Il me fit un sourire rassurant en glissant une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille et déposa un doux baiser sur mon front :

- Je sais. Ce n'est pas de ta faute. Je vais bien. Et tu vas bien. On est ensemble. C'est bon, ça va aller.

- Tu m'as tellement manqué !

S'il ne m'agrippait pas fermement, je ne doutais pas que je m'écroulerais au sol. C'est comme si voir John avait fait relâcher toutes les barrières, toutes les émotions que je ressassais depuis des jours. J'avais envie de ne plus jamais quitter ses bras chauds, de m'enfuir dedans et d'oublier tout le reste. Mais, bien sûr, on me rappela vite que ce n'était pas possible. Deux coups de feu retentirent à l'intèrieur du batiment, ainsi que de nombreuses voix fortes.

Je me redressai vivement, l'adrénaline venant réveiller chaque muscle de mon corps, et plongeai mon regard dans celui de mon meilleur ami :

- La police arrive ! Il faut que je parte. Viens... viens avec moi John. Ne me quitte pas. Viens, on va escalader le grillage.

Je commençais à le tirer par le bras avec urgence, mais il ne semblait pas vouloir bouger. Je me retournai à nouveau et fronçai les sourcils devant son air désolé.

- Qu'est-ce que tu fais ? le pressai-je. Il faut que...

- Je ne m'enfuirai pas avec toi Morgane, me coupa-t-il d'un ton froid.

Je m'interrompis, la bouche entrouverte, et clignai plusieurs fois des yeux en le regardant. Je balbutis quelques mots incompréhensibles en fouillant ses yeux à la recherche d'une quelconque explication. Il se mordis la lèvre et secoua la tête :

- Je... Je suis désolé, mais je ne suis pas un criminel. Je... t'ai vu menacer cette femme avec une arme. Voler tous ces bijoux. Je ne suis pas comme ça. Je veux devenir flic, Annie ! Je ne peux pas prendre la fuite avec toi. Je t'aime, et tu le sais. Mais je ne veux pas d'une vie cachée à fuir la police. Mais.. toi, viens avec moi ! Rends toi à la police ! Explique leurs que ces malades de meurtiers t'ont obligée à faire tout ça, et ils comprendront. On... on pourra reprendre notre vie d'avant !

Ses yeux larmoyants me suppliaient du regard, et je reculai d'un pas tremblant sans le quitter du regard. Quelque chose en moi venait de se briser, tandis qu'un sentiment d'abandon tordait chaque centimètre de mon corps. Je reculai à nouveau d'un pas.

- Morgane ... gémit John en me suppliant du regard et en tendant une main vers moi.

J'écartai sa main d'un geste brusque et plantais mon regard froid dans le sien. Mes yeux étaient désormais secs. J'étais à un stade où même les larmes paraissaient dérisoires.

- Tu ne comprends pas que c'est fichu pour moi ? rétorquai-je dans un souffle rauque. Ma vie est fichue. Je suis fichue. Si je me rends, je vais en prison. C'est ce que tu veux ? Je deviendrais aussi folle que ma mère ! Je ne peux pas me jeter derrière les barreaux. Que tu viennes avec moi ou non, je ne resterais pas sagement là à attendre les flics.

Je l'interrogeais une dernière fois du regard, le souffle court. Je compris sa réponse à ses yeux désolés. Il ne viendrais pas avec moi. Il préférait son avenirs plutôt que moi. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas vouloir ruiner sa vie pour quelqu'un comme moi.

Alors pourquoi était-ce si douloureux ... ? Pourquoi avais-je l'impression que l'on était en train de m'arracher les entrailles ?

- J'ai compris. Je me tire. Adieu Jonathan. J'espère que ta vie sera... agréable.

- Morgane attends !

Il fis une autre tentative pour m'attraper mais je reculai encore une fois. Je fis quelques pas à reculons, mon regard plongé dans le sien. Ses lèvres articulèrent un pardon silencieux, et je me retournai vivement dans l'optique d'aller escalader le grillage. Seulement, je butais dans un corps et, avec un cri, perdis mon équilibre. Je tombai par terre mais relevai rapidement des yeux effrayés. Mon regard se posa sur des bottes noires, puis le long d'un pantalon tout aussi noir, et enfin sur une longue veste noire épaisse. Je reconnu l'homme qui nous pourchassait, l'homme en noir.

Mon regard continua jusque en haut, et tout mon visage se décomposa. Ma bouche s'ouvrit dans un hurlement silencieux et je reculai vivement sur mes fesses, mes yeux ne pouvant quitter le regard dans lequel ils étaient ancrés. Un regard froid, hypnotisant, qui n'avait pas changé avec le temps. J'entrouvris la bouche mais ma voix resta coincée dans ma gorge serrée.

L'homme eut un sourire méchant qui étira ses lèvres, et il avance d'un pas vers moi, me surplombant de toute sa hauteur :

- Bonjour Lolita. Je t'avais dit qu'on se retrouverait.

Et voilà ! Je suis innaretable haha. 😘

Qu'en avez-vous pensé ?
Le majorité d'entre vous avez compris que c'était John haha. Et le nouvel arrivant ne dois pas surprendre grand monde non plus 😊😉

La réaction de John ?

Des idées de la suite ?

Question du jour : vous préférez vivre à la montagne, à la mer ou à la campagne ?
Moi la montagne sans hésiter haha 😊😘

A bientôt ! 😍😘

Mémoire en CavaleWhere stories live. Discover now