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Observant le soleil se cacher derrière les dunes de sable, Lahna retourne dans sa chambre en poussant un soupir mélancolie. Aujourd'hui, c'est Noël pour les humains, pour les sorciers c'est la fête des Mages. Cette fête est en mémoire de trois grands sorciers qui ont subi les pires souffrances pour que les sorciers d'aujourd'hui puissent vivre dans la paix, et avec leur magie.

Elle s'allonge sur son lit avec l'envie de voir ses sœurs pour ce jour exceptionnel ou encore rendre visite à ses deux amies séquestrées dans le couvent satanique. Elle voudrait tellement les venir en aide et carboniser chaque sœurs sataniques qui l'ont torturé sans la moindre pitié, mais ses pouvoirs l'empêchent. Du moins, la totalité ne sont pas encore revenu et elle n'a qu'une seule chose en tête, les récupérer dans l'intégralité avant de partir de ce palais.

Depuis sa dispute avec Kader, elle n'ose plus le croiser dans le palais et étrangement, elle ne sent pas sa présence. Où est-il ?

Et puis, cela ne la dérange pas du tout. Sa présence est tellement imposante et suffocante, qu'elle n'arrive plus à respirer correctement.

Finalement, elle décide d'aller à la cuisine pour mettre quelque chose sous la dent. En descendant les escaliers, elle entend deux voix. Une voix douce qui tente de faire prendre conscience à l'autre. Et l'autre voix, forte, semble vouloir quelque chose. Elle voit une jeune servante, presque apeurée devant une grande sorcière brune et élancée.

— Sale petite humaine, sais-tu qui je suis ? Je veux voir Kader, répète-t-elle sans cesse en tapant du pied.

Directe, Lahna grince ses dents et se poste à côté de Salma, impuissante.

— Qui est-ce cette garce ? demande-t-elle en la regardant avec un mauvais œil.

— L'ancienne maîtresse de Kader, Doha. Elle exige voir Kader, mais celui-ci est absent et de plus, il nous a ordonné d'interdire cette sorcière d'entrer dans son palais.

— Si elle est ici, c'est pour faire la lèche-botte, soupire la blonde. Laisser-moi faire. Je commence déjà à détester sa présence.

Sans avoir peur, elle se poste devant la pauvre servante et affronte un regard vert forêt. Lahna sourit hypocritement.

— Le Grand-Sorcier n'est pas disponible pour le moment et d'ailleurs, j'ai entendu que votre présence ici est interdite. Vous voulez que je vous accompagne jusqu'au portail ? crache-t-elle en appuyant sur les derniers mots.

Doha, la toise de la tête au pied avec un air hautain.

— Il m'a remplacé pour une sorcière sauvageonne  je rêve, chuchote Doha avec irritation. Je l'attendrai ici s'il n'est pas disponible, maintenant dégagez.

Doha la bouscule sur le côté avec brutalité. Rapidement Salma tient le bras de Lahna avant qu'elle tombe au sol. Quelle peste !

La blonde se redresse, les cheveux hérissés. Jamais elle n'a eu un manque respect avec une inconnue. Cette femme qui paraît être une sorcière idiote et sans cervelle, ne sait pas à qui elle a à faire.

Lahna sent une bouffée de chaleur sur son visage alors qu'une voix au fond d'elle lui cite de se venger.

— Vous allez bien mademoiselle ? s'écrit Salma en lui tâtonnant le visage.

Ses yeux prennent une autre couleur tandis que ses mains lui démangent fortement.

— Salma, amenez-moi un poêle, dit-elle lentement et sur une voix calme.

Salma la fixe un instant, perplexe avant d'échanger un regard avec l'autre servante.

Doha se déplace telle une féline vers le salon.

— Mais mademoiselle...

— Emmenez. Moi. Un. Poêle, ordonne-t-elle en hachant chaque mots.

Salma, avec réticence, part à la cuisine. Quelques secondes plus tard, la servante revient avec l'objet et la blonde l'arrache dans sa main avant de se diriger avec détermination derrière la sorcière.

Lahna déteste une chose : lui manquer autant de respect. Même sa mère, qui s'est montré cruelle avec elle, n'a jamais manqué autant de respect envers sa fille. La bousculer sur le coté comme si elle était une simple passagère, une simple ignorante l'arrache un grognement au fond de sa gorge.

Elle voit Doha observer la décoration du salon au style mille et une nuit.

— Eh Doha ! hèle-t-elle avec haine en positionnant la poêle dans sa main.

La sorcière se retourne et prend avec violence la poêle en pleine figure avant qu'elle ne s'écroule au sol. Inconsciente.

— Lahna, qu'avez-vous fait ? hurle Salma.

— Ça ? désigne-t-elle le corps jonché au sol. Elle m'a manqué de respect, je l'ai tué.

La servante perd de plus en plus ses couleurs et Lahna rit aux éclats.

— Je l'ai tué pour une heure. Une sorcière ne meurt jamais comme ça, du moins, à part si c'est une sang-mêlé. Enfin bref, conclut-elle. Cette femme m'a coupé l'appétit.

Elle retourne dans sa chambre dans le plus grand des calmes.

Alors que la Lune est très haut dans le ciel, Lahna entend sa porte s'ouvrir et se fermer par la suite. Elle arrête de se peigner les cheveux quand elle découvre le reflet de Kader dans son miroir, habillé dans un beau costume trois pièces de couleur noir. Son regard ne s'attarde pas sur les cheveux du sorcier qui est à l'air libre.

— Salma m'a tout raconté. Comment allez-vous ? s'enquiert-il alors qu'elle se retourne et se diriger dans sa direction.

Elle fait mine de réfléchir.

— Irritée au départ, mais beaucoup mieux après avoir l'avoir frappé dans son horrible nez, répond-t-il avec nonchalance.

Kader sourit en coin et fixe les longs cheveux blonds clairs de la sorcière descendre aux creux de ses reins.

— Vous savez quoi ? On va oublier ce qui s'est passé l'autre jour et vous venez avec moi pour fêter les fêtes des Mages.

Elle hausse un sourcil.

— Vous êtes sure ? Ma présence ne dérangera pas votre coven ?

— Ils vont remarquer que vous n'êtes pas comme votre père, dit-il vivement. Je vous attends dans le hall du palais.

Il s'éclipse rapidement et la sorcière découvre une housse blanche sur son lit.

La Captive De Kader Where stories live. Discover now