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— Je voudrais entretenir...

Les mots se perdent quand elle voit la table joliment garnie. Comme si Kader a lu dans ses pensées, la sorcière a terriblement faim. Cette découverte lui a donné envie de se goinfrer.

Il se lève maladroitement et redresse sa veste.

– Je pense qu'on devrait parler de tout cela pendant le repas.

Incapable de dire un mot, elle hoche mollement la tête et prend place sur la chaise tirée par Kader. Sans demander la permission, elle se sert avec le regard évasif et mord dans son morceau de pain.

Est-elle effrayée ? se demande Kader en l'observant.

Le comportement de la sorcière ne lui donne pas une indice sur son état d'esprit et incapable pour lui de lire dans ses pensées, elle a carrément bloqué le passage.

Il y a un silence gênant dans la salle et irritée, elle dépose sèchement son morceau de viande dans son assiette.

— Kader. Pourquoi.

Vivement il relève sa tête.

— Pardon ?

Elle se déplace sur sa chaise et lui foudroie du regard.

— Pourquoi m'avoir caché ce secret ? Avais-tu l'intention de me faire du mal ?

— Absolument pas, Lahna ! Comment oserai-je de te faire du mal ! Comment peux-tu penser cela de moi ! gronde-t-il les poings sur la table.

Lahna se mord les lèvres et prend une grande inspiration.

— Je ne sais pas... mais ce n'est pas comme si je rencontre un démon tous les jours, dit-elle avec sarcasme.

— Je ne suis pas un démon ! Voilà la raison pour laquelle je me suis fait une nouvelle identité ! s'écrit-il brusquement en faisant sursauter Lahna.

Il se lève nerveusement et fait les cents pas devant les yeux tristes de la sorcière.

— Je suis un Prince des Enfers et j'ai le sang de démon en moi. Alors réfléchis un peu à la situation si je disais à tout le monde que je suis le grand Zathrian.

Lahna déglutit péniblement et se sent tout à coup livide quand elle passe le scénario dans la tête. Personne n'accepterait Kader, car... c'est une créature forgée des Enfers.

— Mais moi alors ! Kader, quand j'ai su que t'étais le... enfin voilà, j'étais effrayée mais en colère aussi ! j'ai cru que tu te jouais de moi, se défend-t-elle.

Lahna voudrait prendre ses jambes à son cou et veut partir loin d'ici, mais quand les yeux de Kader l'analysent intensément, elle n'ose pas de bouger un millimètre.

— Je suis désolé de t'avoir rien dit Lahna, vraiment, annonce-t-il tristement. Mais vu que tu connais mon secret désormais...

– Et c'est quoi ce délire de mariage forcé ? On ne m'a rien prévenu ! rumine-t-elle.

Kader sourit sardoniquement et reprend sa place.

— Ton beau-père a trouvé la solution pour que tu partes du palais : un mariage avec moi. Mais au fil du temps, je ne voulais pas ce mariage forcé car... car tu ne mérites pas.

Lahna hoche lentement la tête avant de terminer son assiette. À vrai dire, elle ne sait pas si elle être en colère contre son père et tuer Kader ou plutôt les remercier de lui avoir donné sa liberté.

Quand elle termine son dessert, elle se lève et s'apprête à quitter la pièce, mais la voix puissante du sorcier s'étonne :

— Désormais qu'as-tu l'intention de faire ?

Elle se pétrifie quand elle sent le corps chaud de Kader derrière elle. Tout son être lui crie de partir, mais au fond d'elle, Lahna aime sa présence et elle ne souhaite qu'une seule chose actuellement, qu'il lui prenne dans ses bras.

— Je vais me reposer après cette dure journée, après je verrai. Dans tous les cas, rien me retient ici, je dois partir un jour.

— Partir ? Ou fuir ? demande-t-il avec sarcasme. Et vas-tu ignorer le baiser de tout à l'heure ? J'ai aimé ce moment.

Elle se tend comme un arc alors que Kader se baisse jusqu'à l'oreille de la belle blonde. Son visage prend une colère rouge alors qu'elle a l'impression que l'air manque dans la pièce.

— Ceci n'est pas réciproque, dit-elle trop rapidement en s'apprêtant de partir.

Kader lui tient le bras et d'un geste rapide, elle se retrouve coller contre son torse et enlacer par des bras puissants. Son contact lui brûle l'épiderme alors que son cœur prend une allure saccadée.

— La... lâche-moi Kader ! Tu m'étrangles !

Le sorcier hume son odeur en fermant les yeux.

— Je devrais te tuer après le coup de dague, mais tu es précieux pour moi, Lahna, chuchote-t-il dans un souffle. Je ne te laisserais pas partir.

La sorcière cite un sort et pose ses mains contre le torse de Kader. Ayant la sensation d'être brûlé, Kader recule de la sorcière et la fixe avec un sourcil haussé.

— Crois-moi Kader, je partirai.

Elle tourne ses talons en frottant les épaules et entend le sorcier lui dire d'une voix mystérieuse :

— Lahna tu es ma captive depuis longtemps, tu ne partiras pas comme ça.

La Captive De Kader Où les histoires vivent. Découvrez maintenant