La Captive De Kader

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— Et dernière chose à savoir, évite d'utiliser ta magie, cela peut être nocive pour toi et l'enfant, conseille Lysandra à sa fille.

Celle-ci hoche la tête et grimace. Autrement dit, sa mère lui interdit de vivre comme une sorcière.

— Kader est là, soupire-t-elle. Je dois m'en aller.

Sa mère hoche la tête et Lahna part rejoindre Kader dans l'autre pièce. Elle prend une grande inspiration et s'approche de lui en esquissant un sourire.

Kader fronce ses sourcils et sa mine devient froide.

— Pourquoi es-tu partie sans me prévenir ? J'étais en train de te chercher partout en Égypte ! gronde-t-il.

Lahna hausse un sourcil et croise ses bras contre sa poitrine.

— Déjà tu vas baisser un ton avec moi, je ne suis pas ton clébard ! crache-t-elle sèchement. Je voulais juste voir ma mère, je voulais me renseigner par rapport à un sortilège.

— Tu pouvais me le demander à moi, contredit-il. Et c'est quoi ce sortilège ?

En même temps, Lysandra arrive dans la même pièce et lance un lourd regard à sa fille avant de se tourner vers son futur gendre.

— La rune de feu, répond-t-elle à sa place. Vous savez ma fille est très mystérieuse et très cachottière ! Je pense qu'elle devait reposer car, dans quelques jours c'est son mariage et elle devrait vite se reposer sinon elle sera très stressée et cela lui donnera mal au ventre.

Lahna ferme les yeux, exaspérée alors que Kader fait des va-et-vient entre Lysandra et sa fiancée, ne comprenant pas à la situation.

— Oui, tu as raison mère ! Mais je pense que tu ne devrais pas trop rentrer dans vie, car je suis désormais indépendante et dire des... trucs quand j'aurai envie, lance la blonde avec un sourire froid. Kader, s'il-te-plaît, rentrons.

Kader acquiesce ne cherchant pas à trouver une réponse à cette situation. De retour au palais, Lahna est dans sa chambre alors que Kader, quant à lui, termine donc les préparatifs du mariage.

— Maintenant, il ne manque plus que mademoiselle Lahna choisisse sa robe de mariée et le tout est fait, conclut Abel.

— Si elle ne réussit pas à choisir, je la choisirai pour elle. Elle est trop indécise, souffle Kader avant de se retourner avec Abel. Tu as déjà préparé le kiosque pour demain ?

Abel hoche la tête.

— Oui, le traiteur emmènera le repas demain après-midi et le couturier aussi.

Voulant préparer une surprise pour sa fiancée, il a demandé de l'aide à ses collègues. Kader pense  que Lahna est toujours malade, alors peut-être en préparant un dîner sous un ciel étoilé pourra remonter la morale de sa dulcinée.

Tout à un coup, il entend un fracas et ce qu'il voit lui fait hérisser les poils sur la nuque. Une des servantes a sali une des nappes qui lui a coûté une fortune.

— Quelle maladroite ! Levez-vous ! gronde Abel en s'élançant vers la servante.

Kader prend des grandes respirations et tente de garder sa colère.

— Jamel va acheter une autre nappe du même genre, dit-il d'une voix calme.

Jamel déglutit en voyant la colère défigurez le visage de son maître. Kader serre ses poings et fixe le visage de la servante. La même jeune femme aux yeux verts ensorcelants.

— Grand Sorcier, excusez-moi... je... je ne voulais pas, bredouille-t-elle en baisant son regard, pitié pardonnez-moi, je...

– Nettoyez juste votre bordel et partez prendre votre repos, hache-t-il. C'est la dernière fois que vous faîtes une bêtise comme celle-ci, la prochaine fois c'est la porte.

La servante hoche frénétiquement la tête et tourne ses talons.

Kader quitte la pièce tendu comme un arc et son ami fidèle, Jamel derrière lui. Une question lui trottine dans la tête.

— Qui est cette femme ? C'est la première fois que je la vois ici.

Jamel s'approche de lui.

— Une nouvelle servante. Elle vient du village voisin et c'est une sang-mêlé.

Il acquiesce.

— J'ai l'impression de l'avoir déjà vu...

*

Le lendemain, Lahna et son amie Moana choisissent une robe de mariée tout en faisant quelques commérages.

— Je pense que celle-ci va être parfaite sur toi. Elle va mettre en valeur tes courbes, s'écrie Moana et lui montrant une robe.

La sorcière l'examine et lui sourit.

— Je vais l'essayer. J'aime bien le motif de celle-ci.

Elle touche le tissu avec un sourire enfantin tandis que son amie commente sur la robe.

— Ta servante elle est étrange, chuchote Moana en lançant un regard discret derrière l'épaule de Lahna.

— La blonde bizarre avec les yeux verts bizarres ? demande Lahna en voyant son amie acquiescer. Je le confirme.

Moana pose une main sur l'épaule de son amie et fronce ses sourcils.

— Non, mais vraiment, je n'arrive pas à déchiffrer son regard, il est tellement lugubre, dit-elle gravement. Lahna, fais vraiment attention à toi. Tu portes l'enfant de Kader, beaucoup de personnes souhaitent ta perte.

Lahna dépose la robe sur la canapé.

— Mais personne ne le sait pour l'instant et je te déconseille à le dire tout le monde.

La porte s'ouvre et Jamel s'élance jusqu'à Lahna.

— Désolée de vous interrompre les femmes, mais Kader vous demande, Lahna.

Surprise, elle hausse un sourcil.

— Ah bon ?

Jamel hoche la tête.

— Il vous attend dans le jardin.

Lahna souffle et salue son amie avant de suivre Jamel. Elle lance un regard à la jeune servante tendue comme une arbalète près de la porte et celle-ci lui rend un regard avec plein de mépris.

Lahna détourne les yeux, troublée.

— Je crois bien avoir une ennemie au palais, murmure-t-elle à elle-même.