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La sorcière arrive dans sa chambre avec le souffle coupé.

Elle se met en tête qu'elle doit trouver une issus pour cette faille scellée. Mais avant tout, elle doit trier ses pensées. Des coups contre sa porte lui font sursauter et rapidement, elle cache le livre sous ses oreillers avant d'aller ouvrir la porte. Elle voit le conseiller, Abel, avec un grand sourire.

— Kader s'est réveillé et vous demande.

Le cœur de la sorcière rate un battement tandis qu'un sourire prend place sur les lèvres. Sans prier gare, elle s'élance vivement jusqu'aux appartements du sorcier. Elle ouvre la porte dans un grand fracas et voit le sorcier sur ses deux jambes, habillé avec une tunique.

Bizarrement, revoir Kader lui fait des drôles sentiments. Elle ne nie pas que sa présence lui a manqué, elle se sentait seule. Terriblement seule.

— Vous êtes enfin rétabli ! s'exclame-t-elle en s'élançant jusqu'à lui. Je suis heureuse de revoir parmi nous.

Le sorcier lui sourit et lui prend dans ses bras.

– Cela est grâce à vous, Lahna. Si vous ne m'avez pas plongé dans un sommeil réparateur, je doute que je ne serai plus dans ce monde. Qu'ai-je raté pendant mon absence ?

À contre cœur, elle s'éloigne de lui et se dirige vers les fenêtres.

– Abel a pris votre place et il essayait de donner bonne figure. Mais chaque soir, je l'entendais pleurer pour vous. Salma est aux chevets de son mari Jamel, raconte-t-elle mélancoliquement.

Kader fronce ses sourcils et s'approche lentement jusqu'à la sorcière. Elle sent le souffle de l'Égyptien s'échouer sur son épaule et cette proximité lui met mal à l'aise.

— Et quant à vous ? questionne Kader en espérant une bonne réponse.

Lahna se retourne pour affronter ce regard azur qui lui chamboule. Elle croise ses bras contre sa poitrine et prend une grande inspiration pour lui donner du courage.

— Et quant à moi, j'espérais que vous vous rétablissez vite. Quand les cinq jours ont passé, j'avais des doutes sur mon sortilège, alors j'espérais que vous viendriez à nous.

Que c'était gênant de dire les pensées les plus profonds, se dit-elle.

— Mais maintenant que vous êtes là, vous allez reprendre votre place et tout se mettra en ordre !

Kader crispe ses mâchoires.

— Soit. Mais je me promets de retrouver l'enfoiré qui a ordonné à sa meute de m'attaquer.

Ce n'était pas de simple chasseurs de sorciers, mais bien pire.

— Et je vous aiderai s'il le faut, Kader, déclare la sorcière en s'élançant jusqu'à la porte.

— Vous étiez parti quelque part ? demande le sorcier.

La sorcière se tend et se mord l'intérieur des joues. Elle fixe Kader en cherchant ses mots.

— J'ai parti rendre visite ma mère, elle voulait me parler.

Kader, méfiant, hoche simplement la tête et regarde la sorcière partir. Il sort aussi de sa chambre et trouve Abel dans le bureau. Il voit son conseiller devant une carte où plusieurs croix sont présents.

— Tu n'as toujours pas trouvé qui est cette minable personne ? siffle le Grand Sorcier.

— On a fouillé tout l'Égypte, et rien. Vous pensez que ceci est l'art d'un de vos cousins ?

Kader tendu comme un arc, se sert un verre de bourbon. Kader ne s'est jamais entendu avec sa famille. Le seul membre avec qui il a plus d'affinité est sa grande cousine. Mais quel cousin oserait attaquer Kader ? Qu'est-ce qu'il l'a fait pour attirer les foudres de sa famille ?

— Je pense. Ou peut-être se sont mes oncles, j'en sais rien, Abel ! Mais en tout cas, cet enfoiré connaît mes points faibles, il est donc proche de moi.

Il boit son bourbon et grimace.

— Qu'allons-nous faire Kader ? Ce genre d'attaque ne doit plus se reproduire.

— Laissons la souris se terrer avant qu'elle ne revienne. Et contactez ma cousine Freya, elle seule peut venir m'aider.

Kader observe longuement son reflet à travers l'immense miroir et celle-ci se fissure sous les ondes de colère du sorcier. Une chose est sûre, il retrouvera la personne qui a déclaré la guerre.

Après une longue douche, Lahna prend entre ses doigts le livre ancien et ouvre la première page. Dans un soupir épuisé, elle commence à lire les pages en marchant de haut en bas dans sa chambre et se fait de plus en plus captiver. Elle est fascinée par l'écriture soignée du livre. La personne a eu l'amour pour écrire ce fichu bouquin, pense-t-elle en tournant une autre page.

Elle s'assoit sur le bord de son lit et Lahna a l'impression d'être plongée dans cette époque... du moins, la personne qui a écrit ce livre donne l'impression d'avoir vraiment vécu aux Enfers.

— Que lisez-vous ?

La sorcière sursaute violemment sur son lit et tombe par terre. Kader sort de sa cachette avec un sourire moqueur sur ses lèvres, les mains dans les poches. Rapidement, Lahna cache le livre sous la couette de son lit et se lève.

— Depuis quand vous m'espionnez ?!

Elle sent le regard brûlant de Kader sur son corps peu habillé et essaie de le couvrir avec ses bras.

— J'ai pourtant toqué et entré dans votre chambre, mais vous avez rien entendu, répond Kader en enlevant son turban. Vous étiez si captivée de votre livre.

Ses yeux azurs électrocutent littéralement la sorcière. Impossible de se déplacer à cause de sa gêne, elle observe sa robe de nuit sur son bureau et le sorcier suit son regard avant de prendre le tissu et le lancer à la sorcière.

— Je voudrais savoir si vous étiez libre ce soir, mais je vois que vous êtes occupée alors...

— Mais désormais je suis libre ! s'empresse-t-elle à dire en attachant sa robe de chambre.

Le sorcier s'avance vers elle, toujours avec cet air mystérieux qui le rend si charmant. Elle sorcière coupe sa respiration alors que son cœur prend une allure rapide devant cette proximité.

— Alors, changez-vous, on ira faire un tour sur les dunes.

La Captive De Kader Where stories live. Discover now