27

597 53 0
                                    

— Depuis quand on s'est mis à nous tutoyer ? demande-t-elle avec un rire nerveux.

Kader s'approche d'elle et un trouble s'élève chez Lahna. Elle tente de calmer ses mains tremblantes et soutient le regard cobalt de Kader. Il observe un long moment les mains de la jeune femme avant de les prendre dans les siennes. Un long frisson parcoure l'échine de la sorcière.

— M'embrasser était un de tes plans pour me piéger ? demande-t-il d'une voix suave. N'as-tu vraiment rien ressenti ?

Elle déglutit et observe ses pieds.

— Répond-moi, ordonne Kader.

— Je ne veux pas parler de ça, lâche-t-elle en dégagant ses mains entre les siennes.

Kader serre ses poings.

— Et je peux savoir pourquoi ?

— Je suis... perdue entre mes sentiments et autre chose. Tant que je n'ai rien éclairci, eh bien je ne serai pas prête d'en parler.

Kader rit ironiquement.

— Tu veux fuir la discussion !

Effectivement. Parler de ses sentiments n'est pas sa spécialité, encore moins quand l'homme qui fait battre son cœur est face d'elle.

Elle lève son regard, irritée.

— Je ne fuis rien !

Elle tourne les talons dans la direction du palais, mais Kader se poste devant elle avec une mine froide.

— Ah bon ? Et que fais-tu ? Tu me fuis car je te perturbe, tu n'oses pas dire ce que tu ressens, mais moi, je le vois au fond de tes yeux bleus, Lahna.

Il se baisse près de son oreille et lui chuchote :

– Dis-moi tout de suite que je ne te fais pas d'effet, Lahna...

Son cœur prend une allure saccadée alors que sa gorge devient toute sèche.

– Tu... ne me fais pas d'effet, ment-elle, les lèvres tremblantes.

Kader approche son visage vers le sien et constate que ses joues ont pris une couleur pivoine. Il sourit en coin.

— T'es une vilaine menteuse, Lahna.

Victime d'un mutisme, elle ancre son regard dans celui du sorcier. Elle sent une chaleur naître dans son ventre alors que le visage de Kader s'approche encore et encore. Il prend plaisir de voir la sorcière prendre ses moyens puisque celle-ci s'accroche à ses épaules, étourdie. Il pose délicatement ses lèvres sur les siennes.

Pour Kader, ce baiser est une explosion de saveur unique. Il enveloppe le visage de Lahna pour approfondir ce baiser. Pour lui, les lèvres de Lahna sont parfaites. Il ferme les yeux pour savourer ce précieux moment. Lahna cède au plaisir et ferme ses yeux. Elle sent l'envie de continuer ce moment, elle ne veut pas que les sensations qu'elle ressentent se disparaissent subitement. Mais le baiser devient sauvage Kader se dégage d'elle brutalement.

Elle reprend son souffle en fixant Kader avec cet air confus.

— J'ai eu ma réponse, annonce-t-il en regardant toujours les lippes enflées de Lahna.

Il a eu sa réponse ?

— Attend, tu m'as embrassé pour avoir ta réponse ? questionne-t-elle, ahurie.

Il hoche lentement sa tête avec un sourire mesquin.

— Je te rappel que tu as fait la même chose avec moi.

— Salopard !

Enervée, elle passe à coté de lui, avec cette sensation d'être humiliée.

Mais elle se dit qu'elle a bien méritée, elle avait fait la même chose avec lui.

*

Lahna tend le livre à Amirah. Celle-ci le prend, avec un sourire.

— Alors, vous allez vraiment évoquer un démon ?

Elle tourne sa tête de droite à gauche.

— Si c'est pour vous avoir sur mon dos, non, rigole-t-elle. Mais ce livre m'a fait ouvert les yeux sur beaucoup de choses.

Amirah ouvre la porte de l'institut en soupirant d'un air gaie.

— Je suis contente que vous avez pris la bonne décision. Je ne voulais pas devenir votre ennemie, souffle-t-elle.

La neige tombe tandis qu'un courant d'air froid les font tressaillir. Lahna serre son manteau autour d'elle et se retourne vers Amirah.

— Moi de même, vous me semblez être une fille sympathique, répond-t-elle.

Elle observe les flocons de neiges danser dans l'air.

– Ne vous mettez pas en danger pour rien, Lahna. Beaucoup de personnes veulent vous voir mourir.

Elle sourit sardoniquement et observe le ventre d'Amirah.

– Et vous aussi. Ne sortez pas souvent dehors. Avec temps, le sol peut être glissant.

Amirah feigne un air perdu mais Lahna hausse un sourcil et observe son ventre plat.

– Félicitations, ça sera un garçon, lâche-t-elle avant de partir.

Amirah pose une main sur son ventre en regardant la sorcière disparaître sous la pluie de neige.

Lahna se dirige vers le château de sa mère, mais une petite silhouette la fait figer sur place. La silhouette s'approche lentement d'elle, et Lahna distingue la personne.

— Astrid, souffle-t-elle.

— Ma chère Lahna, après des années on se retrouve enfin.

La Captive De Kader Donde viven las historias. Descúbrelo ahora