La Captive De Kader

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— Même pas une heure et je te manque déjà ? s'esclaffe-t-elle en s'approchant de son partenaire.

Celui-ci prend sa main et la fait tourner sur elle-même. Lahna se sent tout à coup mal, et une envie de vomir lui vient subitement.

Elle s'approche rapidement du pot de fleurs à côté de la fenêtre et vomi de toutes ses tripes.

— Toujours ces satanés effets secondaires, si tu veux, j'irai voir un mage pour te soigner, parce que là, c'est vraiment dégueulasse, souffle Kader en lui tapotant l'épaule.

Elle essuie sa bouche et touche son ventre discrètement. S'il savait qu'elle est actuellement enceinte, qu'elle attend le premier héritier d'un puissant sorcier. Elle veut se jeter d'une falaise en ce moment même.

— Tu m'as tournée trop vite ! Sérieusement Kader, je ne suis pas une toupie ou je ne sais quoi !

Cette fois-ci, elle est en colère.

Kader recule et observe sa partenaire d'un œil critique. Qu'est-ce qu'il lui arrive ?

— J'étais en train de choisir ma robe et tout, et toi, tu me demandes de me déplacer juste pour me faire tourner sur moi-même, se plaint-elle en mettant les mains sur hanches.

Il est décidément perdu. Lahna se rend compte de son comportement et soupire. Bon sang. Cet enfant commence à faire des effets sur elle.

— Lahna, je voulais juste t'annoncer que ce soir tu me rejoindras au kiosque dans le jardin...

— Au kiosque ? Pourquoi faire ? demande-t-elle.

Kader commence à regretter son choix. Finalement sa future douce épouse n'est toujours pas dans son assiette. Il songe peut-être de reporter le mariage.

Avec un caractère de cochon comme celle-ci, ce n'est pas évident.

Soudainement, Lahna a chaud, voire elle crève de chaud. En un claquement de doigt, elle fait apparaître un éventail rouge sous les grands yeux de Kader.

— Quoi ? J'ai chaud.

— Tu as réussi à faire apparaître un objet sans citer d'incantation, surprend-t-il.

Elle hausse les épaules et se force à sourire.

— Lahna, je pense que tu devrais te reposer. Je m'inquiète beaucoup pour toi...

Elle hoche la tête. Peut-être oui, cet enfant commence à lui pomper son énergie.

Kader lui embrasse le front et l'observe partir avec une once d'inquiétude.

Quand Lahna retourne dans sa chambre, elle pose ses deux mains contre son ventre et lâche une série d'insultes. Son enfant commence déjà à montrer sa présence et cela signifie aussi qu'elle ne devrait pas trop tarder à dire l'heureux événement à Kader.

Un heureux événement.

Honnêtement, elle ne sait pas si elle est contente ou pas. Elle est mitigée. Savoir qu'il y a une vie à l'intérieur d'elle lui a chamboulé la vie, et ce que Lahna redoute c'est la réaction de Kader. Va-t-il accepter cet enfant ?

Mais une chose esr sûre, elle se refuse d'avoter.

— Gamin, je te conseille juste de vite te calmer, je me sens pas bien à cause de toi.

Tout à coup, elle remarque une housse blanche sur son lit. elle ouvre donc la housse et découvre une belle robe bleue à dentelle.

Elle sourit, émue.

Une question trotte dans sa tête. Comment Kader peut-il la supporter avec son caractère ?

*

Il est vingt heures tapante et Lahna décide donc de se préparer. Après un moment de repos à se remettre en question sur son existence, elle part donc se préparer.

Salma l'aide à enfiler la belle robe en la complimentant.

— Le Grand Sorcier a vraiment de bon goût pour sa femme. Vous êtes splendide.

L'égo de Lahna se multiplie.

— J'ai l'impression d'être Cléopâtre avec cette robe. Elle est vraiment magnifique, lâche-t-elle en se regardant dans me miroir.

Salma rigole de bon coeur et commence à la coiffer.

— Le Grand Sorcier n'a jamais chouchouté une femme comme cela. Aucune de ses anciennes prétendantes n'a eu le privilèges d'être gâté comme vous, confie Salma.

Lahna fait un sourire en coin et fixe sa belle bague de fiançailles.

— Eh bien, j'ai beaucoup de chance. J'ai surtout de la chance d'avoir trouvé l'homme qu'il me faut... Je n'ai jamais pensé à cela, avoue-t-elle alors que Salma termine sa natte.

La sorcière n'a jamais pensé à fonder une famille, encore moins de se marier. Elle s'est toujours mis dans la tête, qu'elle n'est pas une très belle fille. Et puis, elle se pose comme question, qu'est-ce que Kader lui trouve chez elle ? Lahna n'est qu'une sorcière, lui, un Prince des Enfers.

— Vous avez percé son coeur, Lahna. Vous êtes splendide !

Lahna se contemple avec fierté devant le miroir avant de remercier Salma. Elle part rejoindre Kader au jardin avec une certaine appréhension. Elle tente de calmer sa respiration, mais chaque pas qu'elle entame ne casse d'agrandir son anxiété.

Son coeur rate un battement.

Kader se trouve juste devant elle, avec une lueur de fierté dans ses yeux cobalt. Elle esquisse un sourire sur ses lèvres teintées de rouge et s'avance jusqu'à lui.

— Tu es vraiment magnifique dans cette robe, avoue-t-il en prenant sa main et plaquer un baiser dessus.

— Je le sais.

Une douce musique se fait entendre dans l'air. Kader l'entraîne sous le kiosque et ils se mettent à danser.

— Tu vois ce que tu me fais ? Je deviens trop tendre. Je n'ai jamais fait ce genre de chose pour une femme, souffle-t-il près de son oreille.

Elle frisonne. Elle souhaite que ce moment ne s'arrête jamais. Elle a même l'impression de rêver. De faire un bon rêve.

— Je te préfère comme cela. Ton caractère grognon ne me manque pas du tout, rit-elle alors que Kader la fait tournoyer, mais lentement.

Par précaution.

— Moi, j'ai l'impression que ton mauvais caractère s'est doublé, gronde-t-il en ancrant son regard dans le sien. Mais je t'aime quand même.

Elle déglutit et ses doigts serrent le costume de son partenaire.

— Effectivement, le Grand Sorcier D'Égypte est devenu un chamallow.

Kader rigole d'une voix suave.

Lahna commence à perdre ses couleurs mais se force de continuer.

— Et tu risques de devenir encore plus tendre bientôt, ajoute-elle avec une boule dans la gorge.

— Ah non, cela ne risque que pas...

Elle prend la main de Kader et le plaque doucement contre son ventre. Kader l'observe confus.

— Moi je te dis que si, insiste-elle d'une voix sérieuse. Kader, il y aura une autre personne parmi nous. Un petit être que nous avons fondé.

Kader fait des va-et-vient entre son ventre et le visage de sa partenaire. Il tente de déceler une once de moquerie. Mais pour une fois, Lahna est sérieuse.

— Attends, Lahna tu insinues que...

— Oui, Kader. Je suis bien enceinte. J'attends ton enfant.