Chapitre I : Sur le pied de guerre

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     Cinq ans

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     Cinq ans. Cinq longues années s'étaient écoulées depuis que son ami d'enfance l'avait arraché au Wakanda où il avait tenté de se reconstruire et de se faire oublier pour faire face à la pire menace qu'avait eu à affronter l'humanité. Si ce n'était l'univers tout entier. Cinq années qui lui avaient été volées, durant lesquelles il était mort. Mort et en paix, enfin.

     Ils étaient nombreux, ceux qui pensaient qu'il aurait mérité de le rester. Et pour être tout à fait honnête, James Buchanan Barnes voyait mal comment leur en vouloir, à tous ceux qui l'affublaient encore du nom sous lequel il s'était illustré, durant cette autre vie. Le Soldat de l'Hiver. Lui-même, et malgré les années qui s'égrainaient encore et toujours, avait bien du mal à se pardonner les horreurs qu'il avait commises, sous le joug d'Hydra. On avait beau lui répéter que ce n'était pas sa faute, comment admettre qu'il avait été trop faible pour échapper à cette boucle infernale de contrôle mentale plus tôt ? Peut-être préférait-il s'imaginer avoir agi de son propre chef, l'idée de n'avoir été qu'une marionnette meurtrière pendant près de soixante-dix ans le répugnant au possible.

     Le voilà projeté dans un monde encore plus fou que celui qu'il avait tenté d'apprivoiser, une demi-décennie plus tôt. Des villes surpeuplées. Des campagnes complètement désertées. Des gouvernements laissés en friche où s'entassaient des politiciens avides de récupérer le pouvoir, à se battre comme des vautours autour d'une charogne. Une vague de criminalité sans précédent, où chacun profitait du chaos inconsidérable pour réclamer sa part du gâteau. Des familles, déchirées, qui étaient finalement parvenues à faire leur deuil et qui devaient de nouveau vivre avec leurs disparus revenus d'entre les morts.

     Le monde n'avait jamais été aussi fou.

     Bucky aurait plus que jamais eu besoin de son ami de toujours, Steve, mais se refusait à lui enlever cette retraite bien méritée. Celui qui s'était fait connaître à travers le costume de Captain America avait tout donné pour sauver la vie de billiards d'êtres vivants à travers les galaxies, Bucky ne pouvait raisonnablement pas exiger qu'il soit de nouveau là pour être sa béquille, comme lui-même l'avait été pour lui, à une autre époque. Il n'avait pas le droit de se montrer aussi égoïste, devait apprendre à relever la tête et passer outre ces cauchemars qui revenaient le hanter à peine fermait-il les paupières.

     Il n'était plus un gamin, après tout.

     Bucky n'avait néanmoins pu se résoudre à rejoindre la vie civile, préférant se reclure loin du grand public, auprès de ce qui restait de la bande amputée des Avengers, depuis que leur base avait été rebâtie. Au moins, les regards qu'il récoltait au Q.G n'étaient pas emplis de ce dédain à la limite de la haine qu'il pouvait parfois rencontrer, dans la rue, lorsqu'il avait le malheur d'être connu et reconnu comme celui qui avait perpétué les crimes les plus infames au nom d'Hydra. La discrétion des lieux lui allait à merveille et lorsqu'il sortait en extérieur, il s'assurait toujours de dissimuler son visage à l'ombre de la visière d'une casquette ou bien par les replis d'une écharpe. Il s'efforçait d'être exemplaire et professionnel, s'entraînant bien souvent seul ou bricolant le bras cybernétique conçu par Shuri, lorsqu'il était au Wakanda.

𝙳𝚎 𝚕'𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚘̂𝚝𝚎́ 𝚍𝚞 𝚖𝚒𝚛𝚘𝚒𝚛Where stories live. Discover now