Chapitre XXIII : Le fin mot de l'histoire

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     Je veux bien le reconnaître, je n'ai pas été tout à fait honnête

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     Je veux bien le reconnaître, je n'ai pas été tout à fait honnête. Menteuse, çà non, disons seulement que certaines de mes... omissions ont largement contribué au bon déroulement de mes plans. Ou plutôt « auraient dû » largement contribuer au bon déroulement de mes plans. Oui, je sais, la nuance est subtile.

     Alors oui, j'ai joué sur les mots, cela, je ne peux le nier. « Fille unique », une expression toute conçue pour parler d'un seul enfant dans une fratrie, n'est-ce-pas ? Pourtant, il suffit de reprendre correctement le sens pour comprendre ce qui est caché : « la seule petite fille de la famille ». Était-ce si difficile ? Si alambiqué ? Très sincèrement, je ne le pense pas. Enfin, il n'est pas totalement exclu que je me plante, encore une fois, sur toute la ligne.

     J'ai cru être capable d'ériger des barrières entre moi et le reste du monde, de construire des murs de béton armé me séparant de toute émotion pouvant fausser mon jugement et me dévier de mes objectifs. Je me suis trompée. Je me suis souvent trompée, depuis le début de cette histoire.

     Mais revenons-en au préquel de tout ceci, voulez-vous ? L'heure n'est pas aux apitoiements, elle ne le sera jamais puisque je suis loin de mériter de telles considérations.

     Tout remonte à près d'un an à présent. A ces téléchargements, directement au cœur du dossier « Iron Man ». Pourquoi lui ? Pourquoi lui alors qu'il nous avait tous sauvés ? Justement parce qu'il nous avait tous sauvés, parce qu'il était mort en martyr, parce qu'aucun de ses anciens collègues n'aurait laissé passer le fait qu'un pirate informatique ne vienne fouiller dans les dossiers de leur ex leader, de leur figure de proue la plus populaire et surtout de leur défunt ami.

     Et un pirate aussi déterminé à fouiner dans les petits secrets de leurs membres disparus méritait sans l'ombre d'un doute une place de choix au cœur de leur Q.G, dans une jolie petite cellule où il pourrait être interrogé sans faire trop de vagues.

     Pourquoi avoir manqué de se laisser envahir par la panique dans ce cas, si me faire prendre était dans mes projets depuis le tout début ? Parce le « bon côté » mis en avant par cette vision dualiste du monde n'allait pas être le seul à se faire berner mais que d'ici là, ma couverture devait être parfaite aux yeux des deux camps. Seulement, mon frère avait catégoriquement refusé le fait que je me fasse faire prisonnière. Trop importante, disait-il. Trop inconsciente, pensait-il. Peu importait, je ne devais juste pas me faire chopper au risque de me retrouver un peu trop prématurément face à mon Créateur. Mon frère n'était pas tellement du genre à frémir d'horreur à l'idée de mesures si radicales mais une fois que j'aurais été infiltrée, il s'en serait réjoui. Il disait aimer me voir prendre des initiatives puisqu'à ses yeux, elles étaient souvent judicieuses.

     Les règles du jeu étaient posées : suffisamment visible pour accrocher l'œil du S.H.I.E.L.D. Suffisamment discrète pour ne pas m'attirer le courroux de la Dernière Légion.

𝙳𝚎 𝚕'𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚘̂𝚝𝚎́ 𝚍𝚞 𝚖𝚒𝚛𝚘𝚒𝚛Where stories live. Discover now