Chapitre XXI : Le vrai visage

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     - Mes chers amis, aujourd'hui, l'heure est grave et je me vois dans l'obligation de vous parler à visage découvert pour vous faire part de mes inquiétudes

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     - Mes chers amis, aujourd'hui, l'heure est grave et je me vois dans l'obligation de vous parler à visage découvert pour vous faire part de mes inquiétudes. Voilà soixante jours que la personne que je pourrais considérer comme mon bras droit m'a été arrachée, au cours d'une de ses missions les plus importantes menées jusqu'à lors. J'ai voulu faire preuve de miséricorde, donner à nos opposants une chance de relâcher cette personne sans qu'il n'y ait d'effusion de sang.

     L'homme à l'écran – le Sauveur, le fantôme après lequel bon nombre de services secrets avaient couru au cours de cette année écoulée – maladroitement filmé avec ce qui devait être un téléphone portable, marqua une courte pause, poussant un profond soupir.

     - J'ignore encore aujourd'hui à quel point la corruption a pu être importante mais une chose est certaine, cette personne en sait bien trop sur nous pour que nous nous permettions qu'elle demeure aux mains ennemies. Nous ne sommes pas encore assez influents pour agir à visage totalement découvert, nous ne pouvons pas nous autoriser à laisser l'opposant en savoir trop. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser l'une de nos figures de proue tomber en désuétude et en révéler un peu trop sur nos projets.

     L'homme, la trentaine, les cheveux de jais et le regard d'un bleu si pâle qu'il en devenait presque inquiétant, laissa un sourire carnassier glisser à la commissure de ses lèvres. La suite de son discours apocalyptique paraissait le réjouir au plus haut point, laissant transparaître avec évidence l'instabilité de son état psychiatrique. Rien de bon de s'augurait pour la suite, si un homme pareil était à la tête de la Dernière Légion.

     - Alors à présent j'en appelle à celles et ceux qui retiennent prisonnier notre membre le plus précieux : rendez-le-moi et tout ira bien. Résistez et ce sera à la population d'en payer le prix. Une personne mourra chaque heure qui s'écoulera tant que l'on ne m'aura pas rendu mon bras droit. Et pour prouver ma bonne foi...

     La caméra pivota et laissa apparaître une frêle silhouette de femme ligotée à une chaise, au visage masqué par le sac en toile qu'elle portait sur la tête. Elle avait les épaules secouées de sanglots incontrôlables mais son ravisseur ne semblait pas s'en émouvoir le moins du monde puisqu'il reprit, de sa voix terriblement calme :

     - Voici Johanna Manson, une étudiante en lettre de vingt-deux ans. Et ce matin, pour la première fois, ses professeurs et ses amis ont pu constater son absence criante. Elle qui est pourtant si sérieuse et assidue... La major de sa promotion. C'est dommage, de gâcher un si beau potentiel. Vraiment dommage, mais bon, toute cause à besoin de martyrs.

     - S'il-vous-plaît... ! gémit la jeune otage entre deux pleurs.

     Trop tard. Un coup de feu, assourdissant. La tête qui bascule en arrière, les muscles qui se relâchent une dernière fois. Et le silence.

     - Dépêchez-vous, lança une fois de plus l'homme, sans cesser de filmer le corps sans vie de sa victime. Un par heure. Méfiez-vous, si vous n'êtes pas assez rapide, le rythme peut être amené à accélérer. Après tout, on est nombreux à être plus efficaces sous pression.

𝙳𝚎 𝚕'𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚘̂𝚝𝚎́ 𝚍𝚞 𝚖𝚒𝚛𝚘𝚒𝚛Where stories live. Discover now