Chapitre IV : Par le feu

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     Noir

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     Noir. Il faisait si noir. Courbaturée, meurtrie et amaigrie, c'était comme si sa tête était perpétuellement bloquée dans un étau qu'une divinité sadique s'amuserait à resserrer, encore et encore. La porte du hangar était entrouverte ; elle ne l'avait pas verrouillée en partant, rien de bien surprenant. Elle la poussa et pénétra dans son repère, titubante.

     « Il serait regrettable que je sois obligé d'envoyer ta tête à ton vieux père ».

     Regrettable, en effet, c'était bien le mot. Jamais cela n'arriverait. Morte ou vive, elle se jura qu'aucune partie de son corps, aussi infime soit-elle, ne remettrait les pieds là-bas.

     Il croyait la tenir par la peur. Ce n'était pas la peur qui l'avait faite se ranger à ses côtés. D'aucun dirait la sottise, elle lui préférait le terme de « sincère conviction ». Ce n'était pas la peur qui l'avait recrutée, et ce ne serait pas la peur qui la clouerait sur place et l'empêcherait d'agir.

     Elle renversa une demi-douzaine de bidon d'essence, veilla à en recouvrir chaque parcelle de ses instruments. Briquet en main, tout s'embrasa.

     A son tour de prendre les rênes.

oOo

     Un coup. Un autre. Une lame étincelante frôla sa joue. De son bras cybernétique, il bloqua le bouclier tricolore dans un « bong » sonore. Sam tenta à nouveau d'asséner un coup en plein dans son estomac mais Bucky para, encore et toujours, avec une agilité déconcertante. Imperturbable, imparable. Une balayette, un coup de poing et Sam se retrouva face contre terre, le coude d'acier de Bucky planté entre les omoplates.

     - Ok j'avoue, c'était pas mal, marmonna l'héritier de Captain America, à contrecœur. On reprend ?

     Sans prendre la peine de dissimuler un sourire victorieux, Bucky tendit une main secourable à son ami et l'aida à se remettre sur pied. En garde.

     La partie reprend.

     - T'as vu ce qui se trame sur internet ? lança Sam sur le ton de la conversation, alors que son adversaire se baissait de justesse pour éviter un coup de bouclier en pleine poire. Tapisser le sol de ses molaires ? Non merci.

     - J'ai pas d'ordinateur et pas internet sur mon téléphone alors... non.

     Esquive. Uppercut. Coup de talon en plein plexus brachial.

     - Bien sûr que si t'as internet sur ton téléphone ! répliqua Sam dans une habile parade. Fais-moi voir ça.

     Le ballet mortel se poursuivit, tandis que Bucky dégainait son téléphone, le tendait à Sam qui lui ouvrit la page du plus célèbre moteur de recherche du monde, lui lançant le cellulaire et un particulièrement narquois :

𝙳𝚎 𝚕'𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚘̂𝚝𝚎́ 𝚍𝚞 𝚖𝚒𝚛𝚘𝚒𝚛Where stories live. Discover now