Chapitre VI : Amères réminiscences

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     Pour être tout à fait honnête, Bucky avait bien du mal à se sentir concerné par l'effervescence qui secouait le reste Q

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     Pour être tout à fait honnête, Bucky avait bien du mal à se sentir concerné par l'effervescence qui secouait le reste Q.G. Oh, bien sûr, l'idée qu'un groupuscule anti-Avengers ne se réunisse dans l'ombre n'était pas pour le réjouir seulement... c'était bien là le nœud du problème.

     Je commencerai à m'inquiéter quand ils parleront à visage découvert.

     D'expérience, il savait que ceux qui avaient tendance à s'oublier dans l'anonymat n'étaient pas des plus courageux. Tout ceci finirait bien par s'essouffler et de toutes manières pour lui, rien de ce qui ne se passait sur les réseaux sociaux n'était véritablement digne d'intérêt. Les années avaient beau s'écouler, il avait bien du mal à se sentir en phase avec ce nouvel aspect de la société.

     De son côté, il avait de toutes façons une mission toute autre. Et il s'y attelait sagement, jour après jour mais tandis que lui s'efforçait d'user de patience – ce qu'il considérait comme un exploit, peu habitué qu'il avait été à faire dans la dentelle – son supérieur, lui, commençait très sérieusement à en avoir ras-le-bol. Fury avait beau l'incendier de manière de plus en plus régulière à grand coup d'appels et de messages vocaux furieux, l'ex Directeur du S.H.I.E.L.D était coincé à Washington pour une durée indéterminée et avait mis la priorité et toute l'équipe sur le démantèlement de ce qu'il semblait craindre. A savoir ce foutu réseau reclus dans l'ombre dont Bucky se foutait éperdument.

     Et puis, même s'il prétendait le contraire quand Sam lui reprochait d'être un peu trop délicat avec leur prisonnière, Bucky commençait à y prendre goût, à ces entretiens. Il ne devait d'ailleurs pas tromper grand monde. Et finalement, il n'était pas certain que ça le dérange tant que cela.

     L'échiquier avait complètement été oublié par ses deux joueurs, séparés par cette vitre éternelle, bien trop absorbée par leur conversation. La diplomatie n'avait jamais été le fort du Soldat de l'Hiver et en son temps, il avait toujours eu tendance à être direct, avec les femmes. Et pourtant, pour en arriver à ce point avec celle qui lui faisait face, il avait dû adopter l'une et définitivement abandonner l'autre.

     C'était durant son enfance que les dés avaient été jetés, pour elle, il l'avait bien compris et petit à petit, il la ferait céder. Pour les autres, Celeste était déjà coupable – ils ne savaient même pas de quoi – mais lui, voulait comprendre, ne pas condamner quelqu'un sans connaître les raisons de ses agissements. Même si pour cela, il avait dû lui aussi, se mettre à découvert.

     « T'as pas une famille, quelque part, qui s'inquiète pour toi ? » lui avait-il lancé et, voyant qu'elle ne fléchissait pas, il avait été contraint de lui conter un fragment de son adolescence solitaire dans les rues de Brooklyn, quand il sautait par-dessus la grille de l'orphelinat. S'il fallait en venir à cela, s'ouvrir pour caresser l'espoir que la carapace en face ne se fissure, il le ferait.

     Les langues s'étaient finalement déliées. Elle avait lâché de but en blanc que personne ne l'attendait, au dehors, et, curieux, il lui avait demandé comment cela se faisait-il. Alors maintenant il prêtait l'oreille, sans oser la couper.

𝙳𝚎 𝚕'𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎 𝚌𝚘̂𝚝𝚎́ 𝚍𝚞 𝚖𝚒𝚛𝚘𝚒𝚛Where stories live. Discover now