Chapitre 8

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Le lendemain, lorsque je me réveille, il est onze heures passées.
La douleur dans mon estomac me tiraille et, après être passée par la salle de bain et m'être aperçue que les coups de la veille ont laissé des bleus sur mon ventre mais surtout sur mes joues, je décide de ne pas aller en cours aujourd'hui.
Je ne veux pas prendre de risques inutiles et, je me sens exténuée.

Ainsi, l'absence de mon père durant la journée ne me fera que le plus grand bien et, je n'aurais pas à faire semblant au lycée, même si, honnêtement, je doute que qui que ce soit ne remarque.
Personne ne me prête vraiment attention. Hormis Finn.
Mes pensées dérivent une fois de plus vers lui, mais plus précisément sur les paroles que m'a adressé mon père hier soir.

Il n'a jamais voulu que je fréquente de garçon, même quand maman était encore présente. Mes amis ne devaient être constitués que de filles et, dès lors que je me liais d'amitié avec la gente masculine, mon père, à l'aide d'un simple regard à la sortie des cours, leur faisait immédiatement comprendre qu'il s'y opposait. Et cela fonctionnait. Il plaisantait en prétendant vouloir me protéger.
Mais jamais, jamais il n'avait été aussi loin.

Je regarde à nouveau mon reflet dans le miroir. Des bleus s'étendent sur ma joue gauche et la droite est encore irritée des gifles de la veille. Je pose une main dessus et immédiatement, je tressaille, la douleur ressentie étant trop importante.

Décidant de ne plus penser à tout cela, je décide de descendre directement à l'atelier, sans prendre la peine de manger quoi que ce soit, mon estomac me faisant bien trop mal.
Au moment même où j'entre dans la pièce, l'odeur de peinture et l'ambiance général de cet endroit me font du bien. J'inspire un grand coup, tentant de refouler les larmes qui m'étaient montées aux yeux rien qu'à la pensée des évènements de hier soir.

La main toujours plaquée sur mon ventre comme pour en soulager la douleur, je m'approche de ma toile. Elle ne mène à rien et je n'en suis pas satisfaite. J'ai le sentiment qu'il manque quelque chose mais je ne parviens pas à trouver ce que c'est. Ainsi, m'étonnant moi même, je décide de quitter l'atelier au bout de quelques minutes, n'étant absolument pas inspirée aujourd'hui.

Je passe alors l'entièreté de ma journée avachie dans le canapé du salon, regardant la télé et ses stupides films à l'eau de rose de l'après-midi. Aux alentours de 18 heures, réalisant à quel point le temps a vite passé (alors que je n'ai rien fait), j'éteins la télévision.

Je me dirige dans la salle de bain et m'observe encore une fois, quelques secondes, devant le miroir. J'ai les traits fatigués, je me sens faible et les coups de la veille continuent à me faire mal.
Alors que je cherche dans l'armoire à pharmacie une crème ou quoi que ce soit qui puisse faire l'affaire pour apaiser la douleur, la sonnette d'entrée retentit. Je me redresse brusquement, surprise, manquant de cogner ma tête contre le lavabo.

Je descends les escaliers doucement, ma main toujours appuyée sur mon ventre. J'ignore qui cela peut il être mais cette personne ne doit ni rentrer à l'intérieur, ni apercevoir les bleus sur ma joue.
J'ouvre lentement la porte et cache la moitié de mon visage derrière, laissant seulement la partie droite de celui ci visible.
Mes yeux s'écarquillent.
Finn.

"-Salut Charlie, murmure t'il, tenant son sac à dos par une main, l'autre enfoncée dans sa poche.

-Salut," je réponds, n'ayant aucune idée de la raison de sa présence.

Il ne dit rien pendant quelques instants, cherchant sûrement ses mots. Puis, il finit par prendre la parole.

"-Je suis venu t'apporter les devoirs pour la semaine. Tu as loupé pas mal de cours aujourd'hui, je me suis dit que tu ne voulais sûrement pas prendre trop de retard... dit-il en posant son sac par terre, sortant une liasse de feuilles regroupées à l'aide d'un trombone.

Heal me • Finn WolfhardWhere stories live. Discover now