Chapitre 16

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(NDA : Je sais que cela fait plus d'un mois et demi que j'ai posté le dernier chapitre. N'hésitez pas à le relire avant de lire celui ci, pour vous remettre dans l'histoire !)
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Nous sommes le premier jour de novembre. J'ai le sentiment que ce début d'année scolaire passe à toute vitesse.
Et, en apercevant mon reflet dans le miroir qui me sourit, je sais quelle en est la raison. Finn.

L'air est bien plus frais qu'il ne l'était il y a encore quelques semaines. J'enfile donc un sweat assez ample avant de sortir de ma chambre.
En traversant le couloir pour descendre en bas, je jette un coup d'œil à celle de mon père. La chambre d'ami. La porte est fermée. Je baisse la tête, n'ayant pas vu mon père depuis quelques jours, depuis qu'il a compris que je lui avais menti en prétendant être allée faire des courses. Heureusement pour moi, et surtout pour Finn, il n'avait pas compris qu'en réalité, j'avais passé mon après midi avec lui, comme tous les mercredis.
Je colle mon oreille à sa porte et perçois des ronflements légers et lointains. Cela m'étonne, il part de la maison assez tôt le matin pour son travail, ou du moins, bien plus tôt que moi. J'abaisse la poignée, consciente que s'il ne s'est pas réveillé, il s'en prendra sûrement à moi ce soir en me reprochant de n'être pas venue le faire pour lui.
Alors j'entre à pas feutrés dans la chambre. L'odeur de transpiration et de renfermé est insupportable. Je me dirige vers la fenêtre et l'ouvre, laissant l'air froid du matin pénétrer dans la pièce. Puis, je marche en direction du lit que je trouve à tâtons, les volets toujours abaissés pour ne pas réveiller mon père trop brusquement avec la lumière du jour. Les ronflements, bien plus distincts me facilitent la tâche et, une fois parvenue au sommier, je secoue gentiment l'épaule de l'homme allongé dessus.

"Papa, tu es en retard, il faut te lever..." je murmure doucement à son oreille, redoutant de lui faire peur.

Il s'agite dans le lit, se réveillant. Puis, il se tourne vers moi. Je distingue à peine son visage dans l'obscurité.

"-Charlie ? chuchote t'il, le ton de sa voix encore endormi.

-Oui papa, c'est moi," je réponds en me redressant, dans le but d'aller ouvrir les volets.

Cependant avant que je ne puisse le faire, il agrippe mon poignet. Mais, ce n'est pas agressif. Je me retourne vers lui.

"Merci mon ange," murmure t'il en relâchant sa prise.

Je sens ma vision s'embrumer de larmes.
Il ne m'a pas appelé ainsi depuis des mois. C'est très rare qu'il le fasse, seulement lorsqu'il est totalement sobre je présume. Mais, comme c'est également très peu habituel qu'il se réveille en retard, je ne le croise presque jamais le matin, peut être le seul moment de la journée où il n'a généralement aucune goutte d'alcool dans le sang, ou du moins, pas du jour même.

Je déglutis difficilement et me contente d'hocher la tête avant d'ouvrir ses volets.

"Bonne journée papa," je chuchote avant de quitter la pièce, confuse et troublée par ce qu'il vient de se passer.

Je suppose que c'est pour cette raison que je refuse de parler de mon père à qui que ce soit, je veux dire, de son problème d'alcool et de violence.
Parce que je sais qu'au fond de lui réside encore l'homme que j'admirais étant plus jeune, et que je respectais et aimais en étant aimée en retour, d'un amour inconditionnel, similaire à celui que je partageais avec ma mère.
Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, ou, il ne me le montre pas. Mais, en vivant ce genre d'instants comme celui d'il y a quelques minutes, je ne perds pas espoir. Je continue à croire qu'un jour ou l'autre, inévitablement, tout ira mieux.

Alors, je sèche mes larmes, saisit mon sac que j'avais laissé dans le couloir et dévale les escaliers avant de sortir de chez moi, devançant ainsi de peu Finn qui, comme tous les matins se dirigeait vers ma porte pour marcher avec moi jusqu'au lycée.

Heal me • Finn WolfhardWhere stories live. Discover now