Chapitre 16

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- Il faut que tu m'expliques. Me dit-il plus sérieux que jamais, comme si avec cette simple phrase j'allais comprendre à quoi il fait allusion.

- T'expliquer quoi?

- Ton accident.

J'allais lui demander quel accident mais il me coupe.

- Ton accident avec Lysandre.

Comment il est au courant de ça? Comment il peut connaître son prénom? Comment il connaît le prénom de ma sœur?

- Où as-tu entendu ce prénom? Je demande en serrant les draps pour éviter de m'énerver.

- Pendant une réunion. Tes parents on dit qu'avant ils avaient cinq enfants. Dorénavant vous êtes que quatre. Au bureau j'ai fait mes recherches et j'ai trouvé une certaine Lysandre.

- Mais tu n'avais pas le droit de faire ces recherches. Ça ne te concerne aucunement. Alors oublies ce prénom et rentre chez toi.

- Comment ça se fait que tu ne ressentes rien sur ton abdomen?

Je ne réponds rien.

- Comment ça se fait qu'on a jamais vu une Lysandre avec vous? Me demande à nouveau Prescott en se penchant sur mon lit pour croiser mon regard.

Mon sang commence à bouillonner dans mes veines. Je ferme les yeux et essaye de me calmer.

- Mais bordel il s'était passé quoi le 16 mars 2016?! 

C'est trop. Entendre cette date et son prénom dans la même minute c'est trop...

- Tais-toi. Je tant pris va-t-en. Dis-je en bord des larmes.

- Pourquoi il n'y a aucune trace de Lysandre nulle part?!

- Ferme-là Prescott ! J'hurle en le poussant.

Je crois que j'ai jamais crié aussi fort de ma vie. Ou du moins ça rentre dans le top 3 des fois où j'ai crié vraiment fort. Prescott me regarde avec des grands yeux ronds. Je vois qu'il ne sait plus quoi dire. Je soupire et baisse la tête. Mon regard se pose sur son collier. 

- Cette date sur ton collier, ça signifie quoi?

- Ça ne te regarde pas. Dit-il en passant sa chaîne derrière son t-shirt.

- Toi non plus ça ne te regardait pas. Et je pense que tu le savais.

Il me regarde droit dans les yeux puis pousse un soupire. Je pensais qu'il allait s'en aller mais il commence à parler :

- Je ne sais pas si tu as remarqué mais quand on était dans l'autre hôpital, personne n'est venue me voir. Ce n'est pas pour rien. C'est parce-que je n'ai personne pour venir me voir, ils sont tous morts. J'ai bien mon oncle mais il habite vraiment loin et je me demande s'il sait encore que j'existe. Le 15 août 2017 il y a eu une attaque dans mon quartier. Mes parents et mon meilleur ami sont mort sous mes yeux. Les connards qui étaient derrière c'était la rébellion. C'est pour ça que le boss m'a proposé de les rejoindre. Dit-il sans croiser mon regard.

Je n'ai plus les mots. Aucun mot n'est assez puissant pour faire face à une telle tristesse.

- Je... je ne sais pas quoi dire. Dis-je en posant une main rassurante sur son épaule.

- Tu n'as qu'à me raconter ton histoire. Me dit-il en me regardant droit dans les yeux avec un sourire en coin.

J'enlève immédiatement ma main de son épaule comme si elle m'avait brûlé puis plient mes jambes contre moi. Je regarde les draps blancs.

Mes 20 frères et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant