16 - Is Psycho enjoying her date ?...

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- Je ne sais même pas dans quelle boutique aller...

Je ris. Je marche actuellement aux côtés de Sasha dans les allées du centre commercial. Il n'a pas l'air très à l'aise, et ne sait visiblement pas quoi acheter à Océane.

- Moi je crois que je vais aller lui acheter un pull chez Hollister.

- Alors je devrais lui offrir un vêtement ?...

- Hum... Peut-être que dans ton cas, une carte cadeau ferait mieux l'affaire...

- Pourquoi ?

- Est-ce qu'Océane te plaît ?

Il fronce un sourcil, interrogatif.

- Hum, non pourquoi ?

- Lui offrir un vêtement ferait penser le contraire. Un vêtement hum... C'est quelque chose que tu ne portes pas anodinement... Tu ne portes pas les vêtements que ton ex t'a offert, par exemple. Porter un vêtement, c'est vêtir son appartenance à quelqu'un.

- Oh... Je vois... Donc si une fille ne me plaît pas, je ne lui offre pas de vêtement. Elle penserait qu'elle me plaît...

- Exactement. Mais si tu veux faire comprendre à Océane qu'elle te plaît, alors je t'en prie, vas lui acheter une belle robe.

- Disons que je vais m'en passer...

- Moi je suis sûre que vous auriez été chou ensemble... 

- Hum. Océane est une amie, tu sais... Je ne pourrais pas la considérer autrement...

- Tu fais ce que tu veux.

Je rentre dans le magasin Hollister, suivie par Sasha, qui semble mal à l'aise dans cet endroit rempli de filles et de jupes. Je regarde les pulls, en essayant d'en trouver un qui irait bien à une blonde comme Océane. Je finis finalement pas en trouver un pas trop mal, et le prends donc.

- Tu as choisi ?...

Je hoche la tête, puis nous allons à la caisse. Je paye le pull rose poudre, et Sasha achète une carte cadeau de vingt euros. Nous sortons de la boutique.

- Tu veux aller à l'endroit où ils vendent des smoothies ?

- Hein... ?

Il me regarde avec étonnement. Je ne peux décemment pas lui avouer à quoi je pensais. Pourquoi ?...

Hier, dans ma douche, j'ai comme d'habitude fait une crise. Je me suis grattée, comme à mon habitude. Mais cette fois, je me suis tellement arrachée la peau que plusieurs heures après, je voyais toujours du sang et des marques sur mes seins. J'étais donc en train de me demander si elles étaient parties.

- Excuse-moi... Oui, je veux bien.

- D'accord. »

Je le suis vers le petit café où ils servent des smoothies vraiment bon. Je regarde l'affiche avec les parfums de chacun. Comme toujours, je décide de prendre un fraise, banane et pomme. C'est mon préféré. Ce qui est ironique, étant donné que son nom est le « No stress ».

« Qu'est-ce qu'ils prendront, les amoureux ?..., dit le vendeur, un jeune garçon qui doit avoir la vingtaine, et qui est blasé, saoulé et lassé par son boulot...

Je décide donc de ne rien lui rétorquer à propos du fait que « Non, on n'est pas amoureux. Pourquoi quand deux personnes du sexe opposé sont tous les deux on les assimile à des amoureux ? N'est-on pas plus mature ? », et préfère dire ma commande :

- Un « No Stress », s'il vous plaît.

Je pose une pièce de deux euros et une d'un euro sur le comptoir.

- Hé !... Tu ne veux pas que je paye pour nous deux ?...

- Hum, non ça va, merci...

- Mademoiselle, laissez le pauvre jeune homme vous invitez... Ce n'est pas tous les garçons qui font ça, alors laissez-le agir en gentleman...

Sasha rit doucement.

- Tu es sûr ?...

- Mais oui, ne t'en fais pas !... On a qu'à dire que c'est ta récompense pour m'avoir aidé aujourd'hui.

- Hum... D'accord alors...

Il me tend mes pièces et pose sept euros sur le comptoir.

- Un « Daydream » s'il vous plaît.

- Hum, tout de suite... »

Le vendeur encaisse le billet et les pièces de Sasha, puis nous conseille d'aller nous assoir à une table.

« 'Takkun... Merci de m'avoir aidé... Je n'aurais jamais pu y arriver, sans toi...

Je me mors violemment la lèvre, et sens un goût de sang.

- Les filles sont compliquées, parfois...

Il soupire.

- Mais toi tu es vraiment la plus compliquée...

- Hein ?... Comment ça ?...

- Tu fais croire à tout le monde que tout va bien, et tu y arrives très bien. Mais des fois, tu es forcée, à cause de ta « noirceur » de te priver de certaines choses... Je ne te comprends vraiment pas...

- Qu... Quoi ?... Comment ça ?...

Le serveur pose nos boissons à notre table.

- C'est peut-être pour ça que je t'aime bien... Parce que tu as l'air vraiment forte, même si au fond tu te sens faible.

Quelle... Perspicacité... Comment est-ce possible ?...

- De quoi tu parles ?...

Il sourit tendrement.

- Ce n'est pas grave si tu ne veux pas m'en parler. Je ne suis qu'un de tes amis éloignés après tout. Tu peux très bien en parler à Lemon, Ada, Will ou Marcus. Mais en tout cas, si tu veux en parler, sache que je suis là.

- Je... Vraiment, je ne comprends pas...

Il sourit encore une fois et prend une gorgée de son smoothie. J'essaye donc d'agir normalement et fais de même.

- Tu as fouillé les tréfonds de mon intimité en me demandant si Océane me plaisait. Mais toi, est-ce que quelqu'un te plaît ?

- Hum non. À mon sens, les garçons... J'ai trop d'amis garçons tu vois. En règle générale, je ne me lie d'amitié qu'avec des garçons. Alors si je tombais amoureuse de chaque garçon avec qui je suis un peu proche... Je n'en finirais plus. Donc disons que je ne peux commencer à susciter de l'intérêt pour quelqu'un que si cette personne me montre clairement qu'il me porte de l'attention.

C'est en partie vraie. Même si la raison la plus fondamentale est que je ne veux pas sortir avec quelqu'un qui ne saurait pas pour... Ma dermatillomanie. Et comme je ne l'avoue à personne... Je suis tranquille pour un bon bout de temps.

- Je crois que je vois... Tu es vraiment intéressante... La manière dont tu penses est... Subjuguante.

Je souris faussement du compliment. On devient en quelque sorte imperméable si la vie nous as arrosé de pluie tout du long. Et on est sensible à l'eau quand on n'a eu que du soleil. La vie, c'est pareil.

On s'endurcit à force de subir. C'est bien triste mais réel. Puis on parvient presque à maîtriser ses sentiments. Presque...

- Et toi ? Tu m'as dit qu'Océane ne te plaisait pas, mais tu t'intéresses à quelqu'un d'autre ? Garçon ou fille hein, je ne juge pas.

Il sourit.

- Je ne suis pas gay, du moins pour le moment, mais c'est bien que tu proposes les deux. Et disons que... Hum... Je me le demande... Je ne sais pas trop si elle me plaît ou si... C'est juste de l'amitié, tu vois...

- Hum, ouais... Et c'est qui, cette fameuse fille avec qui c'est compliqué ?...

Il rit.

- C'est un secret que je compte bien garder, Miri Aaron.
(Vous avez la référence à Gossip Girl ? Ha ha, je ne pouvais pas m'en empêcher !...)

- Ce n'est pas juste !... »

Psycho needs helpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant