25 - Did you know that Psycho was dermatillomaniac ?

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      Je me réveille, dans le pull qui porte encore l'odeur sublime de Sasha.

Arrête de penser à lui comme ça. Je te rappelle que tu lui as avoué, pour nous. Il va partir, rien ne sert de t'obstiner...

Il n'a pas l'air réveillé, alors je me dirige vers la salle de bain et me brosse les dents, puis retourne sur le balcon. Le sol est froid, ainsi que le vent, mais j'aime bien. Le vent me chatouille les cheveux en les faisant virevolter, et je me sens plus... Légère.

Je pourrais le dire à Raph', ça... J'ai avoué pour le grattage compulsif puis on m'a repoussée. Une fois de plus j'avais raison, et il avait tort. Mais je comprends.

Qu'y a-t-il de plus sexy qu'une maladie mentale qui vous pousse à arracher votre propre peau ?...

À peu près tout, en fait.

Je me poserais de réelles questions sur Sasha si il restait quand même, après cette révélation.

Mais même si c'était sûrement une erreur, c'est soulageant de le dire à quelqu'un... Ça rend la chose dix fois plus réelle, malheureusement, mais... Ça soulage d'un poids. On n'a plus à le cacher à cette personne.

J'entends Sasha se lever, dans sa chambre, et partir dans la salle de bain, sûrement pour se brosser les dents lui aussi. Au moins, j'avais raison sur ce point. Il va tout simplement m'ignorer jusqu'à ce que je parte. Le plus vite possible, d'ailleurs.

« Salut...

Il s'assoit à côté de moi.

- Ça va ?...

Je suis un peu surprise de sa question, mais réponds sans lui décrocher un regard :

- J'imagine que oui, et toi ?...

- Je voulais dire... Ce n'était pas un « ça va » normal, de courtoisie, pour engager une quelconque conversation. C'était un « ça va » général.

- Pardon ?...

- Je suis super fatigué... Je n'ai quasiment pas dormi... J'ai passé la nuit à traîner sur des sites pseudo-experts pour comprendre la dermatillomanie... Et la plupart disaient que c'était lié à la dépression, à du stress, au fait de refouler ses émotions, ou à un manque de confiance en soi. Alors je voulais savoir si ça va. En fait, ce n'était pas vraiment une question... J'imagine que tu te sens mal... Alors... Je voulais juste...

- Dans ce cas, non, ça ne va pas. Présentement, parce que cette situation est affreuse. Je ne sais pas si tu évalues mon niveau de démence, si tu es là pour te moquer de moi, ou juste par politesse. Et en général... Ça ne va pas non plus.

- Pour répondre à tes interrogations... Je suis là parce qu'entre hier et aujourd'hui, ou le mois dernier et aujourd'hui, tu n'as pas changé d'identité. Tu es toujours Miri Aaron. Et explique-moi... Qu'est-ce qui ne va pas ?...

- La plupart des choses, en fait.

- Qu'est-ce que tu ressens ?...

- J'en ai marre d'être différente non pas par choix mais par obligation. J'en ai marre de cette maladie inconnue qui me force à garder mes distances avec tout le monde. J'en ai marre de ne pas réussir à m'en empêcher. Alors que j'ai parfaitement conscience que c'est mal.

Il ne répond pas.

- Et puis... Je suis peut-être dépressive, mais rien de sûr. Je n'en sais rien. Pour le stress et le refoulement des émotions... Oui. J'essaye de tout cacher et de faire comme si rien ne m'atteignait, comme si j'étais forte. Mais c'est amplement faux. Et je suis stressée. Évidemment. Sans même savoir pour quelle raison.

Psycho needs helpWhere stories live. Discover now