26 - Can a psycho show her hands ?

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Je ris faussement.

- Sasha Tauarii, ne dis pas de choses stupides...

- Écoute... Je ne sais pas ce que ça fait d'être dans ta tête, et je ne le saurais jamais. Alors je ne peux pas dire que je comprends. Parce que je n'en ai aucune idée. Mais... Je sais juste que... Ça ne change rien à ce que je ressens.

- Tu n'as vraiment pas l'air de t'en rendre compte... Ce que je pense, quand un garçon formidable nommé Sasha Tauarii me prend la main, c'est : « C'est génial !... C'est vraiment mignon, et ça veut dire que lui aussi, il s'intéresse à moi !... ». Mais d'un autre côté, je pense : « Il va voir que mes doigts sont horribles. Il va s'en rendre compte. Il va me demander pourquoi et je n'aurais d'autre choix que de lui expliquer. Alors il me trouvera répugnante, il s'enfuira et il le dira à tout le monde. Je le perdrais et je perdrais mes amis ». Et même si j'essaye de me concentrer sur la joie que m'apporte cette situation, je n'arrive pas à me débarrasser de cette pensée horrible qui ne veut pas que quelqu'un découvre. Car je me sens ridicule, et honteuse.

Sasha me lâche. Putain, il a enfin compris...

- Tu veux bien me montrer tes mains ?

- Qu... Quoi ?...

- Tes mains, tu veux bien me les montrer ?

- Je... Pourquoi ?...

- Tu les décris comme deux choses ignobles et affreuses. Mais j'aimerais voir par moi-même. Alors, peut-être que tu accepteras de me croire sur le fait que ce n'est pas dégoûtant.

- Je... Je complexe beaucoup sur... Mes doigts...

- Et moi je complexe sur ce que je ressens, mais je t'ai quand même tout avoué. Je sais que ça n'a rien à voir, mais c'est aussi sensiblement pareil, non ?...

Je baisse les yeux, et doucement, délicatement, il m'attrape les deux poignets.

- Je peux ?...

Je ne réponds pas, et il monte doucement mes poings fermés jusqu'à lui.

- Détends-toi... Tu peux les ouvrir...

Je desserre doucement mes poings, et il approche mes mains de son visage pour mieux observer. Je me sens... Tellement nue et exposée... C'est comme si d'un coup, il pouvait voir tout ce que je ressentais, et tout ce que j'ai ressenti pendant ma vie.

Mais ses gestes sont étonnamment délicats et affectueux. Il touche mes mains comme si elles étaient précieuses et qu'il avait peur de les abîmer. Des les abîmer d'avantage, je veux dire...

- Vu ce que tu décrivais, je m'attendais à pire.

Il prend mes deux mains, et dépose un petit baiser sur elles. Qu... Quoi ?...

- Moi je les trouve bien. Alors, je te l'accorde, ce n'est pas les plus belles mains que j'ai vu... Mais... Ce n'est pas dérangeant, ou quoi...

- Mais qu'est-ce que tu... Viens de faire ?...

Il sourit.

- C'était mal ?... Je suis désolé. Mais j'en avais envie. Pour te prouver que ça ne change rien.

Il me lâche les mains.

- Je t'assure. Ta maladie est horrible, dans les faits. Mais elle ne te rend pas horrible. Ce que je retiens surtout, ce n'est pas que Miri Aaron s'arrache la peau, ou que Miri Aaron a un trouble mental. Ce qui me marque le plus, c'est que la formidable Miri Aaron se sent mal, au fond d'elle. Et ça c'est inadmissible.

- Sasha Tauarii... C'est la vie, on ne peut pas changer ça...

- Tu n'as qu'à me prévenir à chaque fois que quelque chose te rend triste, te stresse ou te dérange d'une manière ou d'une autre. Je ferais tout pour que ça s'arrange.

Psycho needs helpWhere stories live. Discover now