Retour aux enfers

10 2 0
                                    

Aujourd'hui, c'est la rentrée... On est le 10, ça tombe un jeudi cette année, allez savoir pourquoi ils nous font rentrer un jeudi.
Je suis levée depuis une quarantaine de minutes, et deja prête. Je n'ai rien mangé, ayant la faim coupée par mes habituelles crampes et nausées.
Assise sous l'abris bus, j'attend que celui-ci arrive et grimpe à bord lorsqu'il s'arrête et file m'asseoir au fond. Il est 7h30, les cours commencent dans une demi-heure, et c'est donc à reculons que je me dirige vers l'Université.

Depuis l'incident du nouvel an, je n'ose plus sortir de chez moi. Les seules fois où je suis sortie ont été seulement pour aller travailler à la boutique ou bien faire quelques courses.
Josh à créer une conversation Messenger avec Tyler et moi, si bien que je suis en contact avec eux tout les jours, et ça me fait un bien fou, je me sens moins seule.
Avec Jayden, on s'est violemment disputés. Il m'a encore accusé d'être partie sans lui, alors je lui ai répliqué que lorsque mon ami lui avait expliqué que je venais de me faire agressé, il n'avait même pas réagi. Il s'est simplement tue et à quitté la pièce.

Jayden était le seul élève de ma classe à m'apprécier un minimum, si bien que je redoute la rentrée encore plus que d'habitude...

Le bus s'arrête à un arrêt, laissant monter plusieurs passagers, dont.. Tyler !
Il paie son ticket, et lorsqu'il avance dans l'allée, je l'appel doucement, afin qu'il me rejoigne.
Il lève la tête et m'adresse un sourire timide, il n'a pas l'air vraiment dans son assiette.

-Salut Tyler. je chuchote.
-Hey, ça va ?
-Ouais, et toi ?
-Ça va.

On se contente de ce petit bout de conversation et le trajet se poursuit en silence. Je sais très bien qu'il ne me dit pas vraiment la vérité, ses yeux ne mentent pas eux. Ils sont toujours aussi profond, toujours aussi impénétrables. Mais ils brillent de la même lueur que les miens quand Blurryface est là.
Je sais aussi qu'il ne me croit sans doute pas non plus, mon visage livide et mes grandes cernes parlent pour moi.

Lorsque le bus arrivent enfin à proximité de l'Université, ma respiration s'accélère, en même temps que mon rythme cardiaque. Tyler le remarque, attrape ma main et exerce une légère pression.

-Ça va aller. dit-il.

Je lui adresse un faible sourire et descend du bus, de moins en moins rassurée.
La foule d'étudiants se presse vers l'entrée, se bousculants les uns les autres, pour accéder le plus rapidement possible à la chaleur intérieur.
J'avance lentement pour éviter les bousculades, et fini par rejoindre la salle du premier cours de la journée.
Quelques élèves de ma classent, dont Jayden, sont déjà là, mais m'ignorent comme à leur habitude.
La sonnerie fini par retentir, emmenant avec elle le reste de la classe, et débutant le retour du calvaire.

La matinée passe avec une lenteur insupportable. La douleur s'intensifie, et la nausée monte d'un cran chaque heure, si bien qu'à midi je décide de sauter le repas.
Les cours de l'après midi se succèdent eux aussi, tout aussi inintéressants que ceux du matin, excepté celui de sciences physiques, mon préféré et le seul qui m'intéresse réellement.
Le professeur est un homme de la quarantaine, très gentil. Il utilise toujours l'humour dans ses cours, nous raconte parfois sa vie pour illustrer ses propos.
Il à toujours été bienveillant quand j'ai eu besoin d'aide à propos de choses que je n'avais pas comprise, me poussent à comprendre par moi même. Il est passionné par sa matière, et ça se ressent. Son cours est le seul que je ne trouve pas étouffant, c'est le seul qui me motive à aller à l'Université.
Je déteste les cours, et ce depuis toujours. Seulement, mes parents m'ont toujours forcés à continuer. Ils m'ont obligé à allé à l'Université. Et même si ils sont décédés, je suis toujours obligée, parce que ma tante, la sœur de ma mère, est chargée de veiller à ce que ce soit le cas.
J'ai dû donc dû accepter d'y aller, mais j'ai tout de même posé une condition : celle de pouvoir aller dans une université loin de ma ville natale.
J'aurais aimé pouvoir exercer librement la photo ou bien performer dans la musique, des domaines qui me passionnent, mais ils s'en moquaient.
Ils voulaient que je sois comme eux. Ils ne me laissaient jamais faire mes propres choix, être comme je le voulais.
Ils ont essayé de me mouler à leur façon, leurs envie. Mais malheureusement pour eux, je ne me suis jamais laissée faire.

Mes démonsWhere stories live. Discover now