Protège moi

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Nous sommes à 1 semaine du grand déménagement, je suis si excitée, malgré l'épuisement. Je dois déposer mon dossier de départ ce midi, avant de reprendre les cours. Et j'ai hâte. Parce que j'espère de tout cœur qu'emmenager avec les garçons m'aidera à tenir le coup en cours. C'est de plus en plus dur, épuisant, et ça rend Blurryface de plus en plus fort.
La sonnerie de la pause retentit, je range mes affaires et m'empresse d'aller aux toilettes. J'ai besoin de me rafraîchir d'urgence, je me sens faible et nauséeuse. En sortant de la salle, je bouscule accidentellement Émilie, une fille de ma classe. Enfin, une garce plutôt. Je ne sais pas pourquoi, mais elle me hais. Elle se retourne et me toise méchamment. Ses mâchoires se contractent et ses poings se serrent.

-Qu'est-ce que tu viens de faire petite pétasse ? Tu ose me pousser ? TU OSE ME TOUCHER ?
-Je.. j'ai pas fais exprès ! dis-je d'une petite voix.
-Sale pétasse, je vais te casser la gueule ! Je vais te casser la gueule, je vais te frapper ! Ne me touche pas connasse ! Sale sous merde !

Elle s'apprête à me frapper, mais ses amies la retiennent, et j'en profite pour prendre la fuite, en larme et terrorisée. J'ai peur de cette fille, parce que je sais qu'elle est capable de me frapper, et que je ne pourrais pas répondre à cause de ma faiblesse. Je sais aussi qu'elle à raison, je ne suis qu'une sous merde ! Si j'étais pas aussi maladroite ça ne serait pas arrivé !
Je cours, essoufflée et éreintée, depuis 5 bonnes minutes. J'ai quitté l'Université depuis un moment déjà, je ne sais pas où je me trouve exactement. Réalisant que je n'ai plus besoin de courir, je m'effondre en larmes sur le trottoir. Il ne manquait plus que ça. Déjà que personne ne m'apprécie, il fallait qu'Émilie veuille ma mort...
Une voix enrouée cris mon prénom, me faisant sursauter. Je relève la tête et aperçoit avec stupeur Tyler.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demande-t-il doucement en me prenant dans ses bras.
-Ce.. c'est.. j'ai bousculé une fille involontairement, elle a failli me frapper, j'ai eu si peur !
-Chuuut c'est fini, ça va, je suis là..
-Qu'est-ce que tu fais là Tyler ? je demande à travers mes sanglots.
-Eh bien figure toi que j'habite pas très loin dans un immeuble, je rentrais du travail ! rit-il.
-Oh ! Tu me montreras ?
-Avec plaisir. Mais d'abord je crois que t'as besoin de réconfort et-
-Tyler.. je le coupe. Est-ce que.. est-ce que tu pourrais m'accompagner à l'Université avant ? Je dois encore déposer mon dossier, je ne veux pas y aller seule...
-Bien sûr.

Il me sourit, se lève et me tend sa main. Je l'attrape et prend à reculons le chemin de l'Université.

~~~

On pousse la porte du café en riant, en direction maintenant de l'appartement de Tyler.
Il m'a emmené manger un bout et prendre un café après avoir déposé mon dossier. Il est maintenant 16h, et il m'emmène chez lui, pour me faire visiter (1 semaine avant de déménager, il serait temps en effet) et on va en profiter pour faire les derniers cartons.
Ça m'a fait du bien de passer un peu de temps avec Tyler, j'en ai presque oublié l'incident de ce matin. Je me suis sentie presque bien. Il y avait toujours une petite angoisse qui planait, et puis cette sensation que je ressens toujours en compagnie de Tyler. J'ai peur de comprendre ce que c'est et je refuse que ça soit le cas. Je ne veux pas aimer Tyler, je ne veux pas détruire le liens qui nous uni.
Le bus ralenti et Tyler me fait signe que c'est notre arrêt. Une fois descendu, il me guide avec entrain. Nous arrivons dans une grande ruelle, et la pluie se met soudain à tomber.

-Tiens, je te donne les clés, je te rejoins il faut juste que je récupère un colis au café. C'est la deuxième entrée vers le fond de la ruelle !
-Ok, merci !

Je cours vers l'endroit indiqué afin de vite me mettre a l'abri.
L'entrée de son immeuble donne sur une ruelle étroite, en face d'un autre immeuble. C'est une fois devant la porte que je réalise que je ne sais pas quelle clé est la bonne, et il y a bien 5 ou 6 clés sur ce trousseau. Je me met donc en quête de la bonne, quand j'entends des bruits de pas précipités.

Mes démonsWhere stories live. Discover now