Chapitre 3

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Mandy attendit qu'elles soient toutes les deux assises dans son bureau avant de commencer. Elle prépara à Molly une tasse de thé et elles s'assirent ensemble sur un large et imposant canapé à l'opposé de la cheminée.

Le bureau lui-même était confortable et encombré, et rappelait à Molly la chambre de Mandy quand elles grandissaient. Il y avait des piles de livres et de papiers partout. Sur le bureau, la bibliothèque, les chaises de rechange. Les quartiers d'habitation des professeurs étaient plus grands que ceux des étudiants de dernière année.

Mandy avait une chambre double, sa propre salle de bain et ce grand bureau qui servait à la fois de salon et d'espace privé pour rencontrer les étudiants.

Le canapé était ancien, miteux, en cuir de bête acajou, mais c'était confortable comme l'enfer. Molly se tourna vers Mandy avec un pied placé sous elle.

- Bien, je crois qu'il est temps que je te raconte ce qui se passe.

Mandy sembla un peu nerveuse, son regard se baissa sur sa tasse de thé.

- Première chose Molls, je ne t'ai pas invité ici à cause de ce qui se passe. La plupart des choses qui sont arrivées n'ont été découverts qu'après que j'ai fixé ça avec toi au téléphone. Je ne veux pas que tu croies que je t'utilise et si tu ne veux rien faire du tout je l'accepterai et comprendrai.

Molly se pencha en avant et posa sa main sur le genou de son amie.

- Ça va Mand je te crois. Tu oublies que je t'ai vu mentir et tu es nulle à ça.

Cela permit au moins à Mandy de sourire et elle sembla avoir un peu plus de confiance.

- Eh bien, ça a commencé doucement et d'abord nous n'avons pas fait le rapprochement. Au dernier trimestre il y a eu par exemple des étudiants qui ont insisté sur le fait que le travail sur leurs disques durs personnels avait été supprimé. Puis deux fois il a été rapporté que des habits avaient été volé seulement pour qu'on les retrouve ailleurs endommagés d'une façon ou d'une autre. L'un était un pull recouvert d'une sorte de diluant à peinture, l'autre d'un manteau avec une déchirure dans le dos.
Mais, tu sais ce qu'est la vie à l'université Molly, il y a toujours des incidents et des événements bizarres, les choses ont été mises sur le compte des erreurs ou des disputes personnelles. Le problème, c'est que lorsque le trimestre s'est terminé et que la plupart des étudiants sont rentrés chez eux, les incidents ont continué et ils ont été beaucoup plus visibles étant donné le nombre réduit d'étudiants. Ça a culminé la semaine dernière quand Martha a découvert que la dernière transcription du livre qu'elle écrit avait été supprimé de son ordinateur. Comme tu l'as vu plus tôt elle est furieuse à cause de ça. Puis un jour plus tard nous avons découvert que quelqu'un a peint des mots sur le mur extérieur de la bibliothèque.

- Quels mots ? Demanda Molly.

Son amie secoua juste la tête et attrapa son sac. Elle sortit son portable et après quelques secondes où elle pressa plusieurs boutons, elle le passa à Molly. Molly regarda la photo et haleta sous le choc. Les mots « Putain de connards ! » étaient blasonnés à travers la pierre avec une peinture jaune brillant.

- ça a pris des heures à Arthur pour les faire disparaitre. Nous ne pouvions laisser personne voir ça. C'était dans l'enceinte de l'université Molly, ce qui veut dire que c'est quelqu'un de la faculté, quelqu'un qui mène une vendetta. Quoi qu'il en soit, nous avons tenu une réunion du personnel peu après pour discuter de ce que nous devrions faire. Personne ne veut aller voir la police pour ça, ça deviendrait public et nous ne voulons pas que la réputation de l'université en souffre. Nous avons quelques soucis financiers et nous ne pouvons pas nous permettre que les étudiants prennent la décision d'aller ailleurs, nous devons maintenir nos niveaux de financement. La discussion en est venu à engager une sorte de détective privé et c'est alors que j'ai pensé à toi. J'ai mentionné que tu allais rester là et que tu connais Sherlock Holmes. A l'évidence ils ont tous entendu parler de lui et... eh bien... nous nous demandons si tu serais capable de le persuader de venir et de nous aider. Nous n'avons pas beaucoup d'argent mais nous pouvons lui offrir un petit plus avec pension et nourriture gratuites aussi longtemps qu'il a besoin d'être ici. Qu'est-ce que tu en penses ? Il viendrait ?

City of Dreams (tr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant