JOUR 2 - La folie de Louanne

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  • Dedicated to Chrsitian Jobin Landry
                                    

« Tu ne dis rien? » demande-t-il enfin pour briser ce mur de glace qui les sépare depuis le tout début.

Elle l'observe et probablement pèse le pour et le contre de ses propres idées et de la suite des choses.

« Donc, tu ne connais pas les gens qui demeurent ici? »

« Comme je t'ai dit, je les vus se préparer à partir et le gars a dit que la clé était là pour toi... »

« Il est vraiment con, François. Je le déteste. Il n'oserait pas dire à sa belle Jocelyne que j'ai déjà un double de la clé et qu'on baise parfois quand elle est en voyage d'affaires à Toronto. »

Marc-Alain ne sait pas s'il doit prendre ses informations comme un soulagement ou pas. Elle ne semble pas traumatisée outre mesure par sa présence, mais n'a pas non plus manifesté de support en entendant ses explications.

Elle poursuit : « C'est pour ça que je suis rentré sans la clé fichée dans le derrière du petit bonhomme. Mais, c'est bien beau tout ça, mais qu'est-ce que tu comptes faire? Tu ne pourras pas te cacher trop longtemps comme ça. Moi, je peux prendre le téléphone et te dénoncer tout de suite. Quelque chose me dit que tu vas rester assis là à attendre que ça finisse. Mais, tu sais que je ne ferai pas et tu te demandes pourquoi... »

Elle sourit diaboliquement. Elle aussi a un plan derrière la tête et il sent qu'elle ne tardera pas à le lui dévoiler.

« Alors, explique-moi comment tu penses te défiler de la police et des milliers de personnes qui connaissent par cœur ta petite face de saint innocent. Et surtout, c'est quoi la suite des choses? »

Il toussote. Il ne sait pas s'il doit la laisser s'impliquer dans son histoire. Il est tenté d'abandonner ses idées et se livrer tout de suite aux policiers. Il estime avoir déjà trop attendu et pourtant, il veut plus que tout réparer sa gaffe et il croit pouvoir le faire sans l'aide de la lourde machine de la justice.

« Je désire trouver les terroristes qui ont fait ça et les livrer aux policiers » lance-t-il enfin.

Elle éclate de rire. « T'es vraiment fêlé de l'occiput, ti-coune! Tu penses que tu serais capable de faire ça? Et puis, dis-moi donc comment tu vas les retrouver? Si ça se trouve, ils sont déjà dans un avion en route pour le Moyen-Orient ou cachés dans un conteneur qui va prendre la mer dans le courant de la journée.

« Tu te penses vraiment comme un super héros? D'après ce que tu m'as vraimentraconté, tu aurais dû te faire attraper cent fois depuis le début du déclenchement accidentel de la bombe du centre-ville.

« Sais-tu qui sont ces gens qui sont sur ta piste? Des professionnels du terrorisme. La GRC, la CIA, l'Interpol... Ils sont tous là à éplucher les visages des principaux islamistes actifs qui grouillent sur la planète. Le seul grain de sable dans la fine horlogerie, c'est toi. Toi, le petit moins que rien qui n'a pas d'antécédents connus en matière de révolte contre l'impérialisme américain ou qui a manifesté le moindre intérêt sur ce sujet depuis sa naissance.

« Tu penses peut-être que c'est un avantage, mais j'ai de mauvaises nouvelles pour toi, monsieur le pourfendeur de la justice idéaliste, tu rêves en couleurs et en noir et blanc en même temps. Même si tu arrivais à les contacter et finalement à les rencontrer, la première chose qu'ils vont faire, c'est installer une petite caméra sur un trépied, te faire réciter des mots qu'ils auront bien choisis et ils te trancheront la gorge en criant Allahu Akbar! Ta maman va en mourir de chagrin en recevant le sac à vidanges de tes restes. Ces gens-là n'entendent pas à rire et sont mieux organisés que le président des États-Unis quand il s'agit de jouer la carte du terrorisme. »

Le déclencheurWhere stories live. Discover now