JOUR 3 - Tout n'est pas fini

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  • Dedicated to Chrsitian Jobin Landry
                                    

Marc-Alain se sent tout à coup libéré de toute la culpabilité qui lui pesait sur les épaules depuis qu'il a assisté à cette exécution. Pour lui, le fait que Catherine soit encore en vie lui redonne l'espoir de vivre. Il observe le policier qu'on lui a présenté comme étant le commandant Philippe Lachappelle, de la GRC. Ce dernier affiche un air satisfait de lui avoir annoncé une telle nouvelle.

« Pourquoi vous a-t-elle appelé alors? » demande-t-il enfin au policier.

« Elle nous a dit qu'elle a reçu un appel d'une femme qui lui demandé si vous aviez tenté de la rejoindre depuis que votre dernière rencontre, au pied de la montagne. Comme nous lui avons demandé de nous contacter si jamais elle recevait des appels ou des visites d'inconnus, elle a tenu bon de nous en informer. »

« Et comment s'appelait cette personne? »

Lachapelle se tourne vers un de ses collègues qui lui tend le rapport rédigé suite à l'appel :

« Une certaine Monia. »

Marc-Alain sursaute : « Vous n'avez pas arrêté la fille d'Ayoubi? »

« Quelle fille? Je croyais que nous étions à la recherche de Louanne Bernier, celle qui a été enlevée lorsqu'elle était avec vous. Nous l'avons interrogée et elle est partie au quartier général pour être en observation le temps que la poussière retombe. »

« Merde! Ce n'était pas Louanne Bernier, mais la fille du chef des opérations! »

« Attendez. Vous me dites que cette fille n'est pas celle qu'elle prétend être? Sergent Perrier! Pouvez-vous vérifier si elle est bien rendue au QG? »

Le policier parle brièvement au téléphone avec le répartiteur. Il attend un peu puis il raccroche : « Monsieur, le patrouilleur ne répond pas. Il semblerait que nous ne pouvons pas le rejoindre pour le moment. »

Le commandant jure entre ses dents. Ils ont commis une terrible erreur et il cache mal ce malaise devant les trois civils.

« Bravo! Vous allez voir, elle a réussi à passer à travers les mailles de votre filet... Je suppose que personne n'a pensé vérifier si la dénommée Louanne Bernier a bel et bien été enlevée » dit Lavergne.

« Mais personne n'a signalé sa disparition » répond Lachapelle en se demandant probablement ce qu'il racontera à ses supérieurs lorsque toute cette affaire sera résolue.

Il y a un va-et-vient dans le poste de commandement. Des policiers entrent et sortent, déposant des rapports et des sacs qui contenaient vraisemblablement des preuves. D'autres discutent dans un coin.

Le brouhaha n'est pas rassurant. Malvé perçoit ces hommes comme des enfants qui cherchent leur mère, l'air plus découragé que jamais. Quelque chose a déraillé. Tout ce beau plan commence à s'effriter et tous le ressentent ainsi au fur et à mesure que s'installe le matin au-dessus des toits du quartier industriel.

Un des enquêteurs demande à parler au commandant qui s'excuse un moment. Lorsqu'il revient, il a perdu des couleurs.

« On vient de me signaler que le corps de notre patrouilleur de la SQ a été retrouvé sans vie sur l'accotement de l'autoroute 132 à la hauteur de Longueuil, tout près de l'entrée vers le pont Jacques-Cartier. Qui est cette fille, Vaillancourt? Allez-vous enfin nous expliquer? »

Marc-Alain serre les poings. Rioux pose une main sur son épaule.

« Qu'est-ce que vous voulez savoir? Je ne sais rien à propos de cette folle illuminée. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a quelques heures, elle est venue me retrouver dans la pièce où vous m'avez trouvé. Elle m'a avoué être la fille de ce monstre. Monia Ayoubi et non cette Louanne pour laquelle elle s'était fait passer. Elle voulait que je m'enfuie avec elle, loin de son père, en disant qu'elle m'aimait. Moi, je n'avais que le corps sans vie de Catherine dans la tête. Je l'ai même menacé de raconter à son père qu'elle avait couché avec moi, ce qui n'était probablement pas dans leurs plans quand ils me l'ont envoyée.

Le déclencheurWhere stories live. Discover now