Destiny High, L'École pour Anges et Démons - Tome 2 (Terminé)

43 - Un Arden à Cœur Ouvert (Troisième Partie)

Amoureux de Muzy... Amoureux de Muzy...

Depuis que Naveen m'a rentré cette fichue idée dans la tête, il m'est maintenant devenu impossible de penser à quoi que ce soit d'autre.
Il est vrai qu'il m'est arrivé de désigner ce que je ressens pour elle par de l'amour mais... À aucun moment je me suis honnêtement dit que je suis amoureux d'elle. Pleinement éperdu d'elle.

Non jamais...

Mais au-delà du fait que je n'ai jamais réfléchi à la question, il y a autre chose qui me titille l'esprit : pourquoi est-ce que cela me bloque autant en fait ? Pourquoi est-ce j'ai l'horrible désagrément qu'au-delà du fait que ça ne me plaît pas vraiment de savoir que je suis "potentiellement" amoureux d'elle, pourquoi suis-je effrayé ?
Et bizarrement le fait de penser cela me fait repenser à la discussion avec Naveen et à l'entretien avec le directeur : tous deux m'ont, d'une certaine manière, fait comprendre que je ne pense pas à certaines choses, pas parce que je suis étourdi ni quoi, mais parce que je les repousse. Je refuse d'avoir à y penser parce que... Parce que j'ai peur. Je suis effrayé de savoir ce que je pourrais découvrir sur moi, sur mon passé, sur ce que j'ai vécu. Effrayé d'avoir à revivre des blessures ouvertes du passé, des traumatismes, des évènements qui ont formé et façonné le "Arden" que j'avais été par le passé. Avant que Stacy et Muzy ne tentent, l'une après l'autre, de me faire changer.

Non, à proprement parlé, Stacy a essayé et Muzy a réussi....

Je tire la couverture au-dessus de ma tête puis me tourne sur le côté et me recroqueville sur moi-même.

Cette position....

Je relève aussitôt la tête.

J'ai....

Pendant l'espace d'un instant, d'un court instant, j'ai eu l'impression de voir un flash : cette position, je... J'ai eu l'impression de la faire de nouveau mais dans un contexte complètement différent. J'ai eu l'impression de me revoir de nouveau recroquevillé sur moi-même, mais plus petit, et avec un regard effrayé dans mes yeux.

C'était quoi ça ?....

Je retire la couverture de mes épaules et me redresse en position assise. Je baisse mes yeux vers mes mains que je vois trembler juste devant moi.

Je suis en train de paniquer....

Je décide alors de fermer les yeux, de serrer très fort les poings et je me force à inspirer puis expirer plusieurs fois, longuement.
Quelques minutes plus tard et pour mon plus grand plaisir, l'instant de panique qui m'avait envahi, disparaît.
Je soupire un bon coup, puis me rallonge doucement sur mon lit, en plaçant mes mains sous ma tête, et ferme les yeux.

Je ne sais pas si j'en serais capable un jour...

Je ne sais pas si je serai capable de ne plus avoir peur, si j'aurai un jour assez de courage en moi pour affronter tous ces souvenirs. Ils m'effrayent tellement que je les repousse, je les ai déjà tant repoussés et je continue de le faire et continuerai toujours d'ailleurs.
Mais s'il y a bien une chose que j'ai apprise, c'est que toutes choses, toutes choses, a une fin. Et la fin de mon répit également.

***

Une vallée.
Une immense vallée couverte de neige. L'épais manteau blanc a recouvert l'entièreté de la plaine.

Je suis allongé sur le dos, avec la main droite posée sur mon torse et l'autre, étendue sur le sol enneigé.
J'ouvre alors les yeux et admire la beauté de ce paysage hivernal : le ciel est couvert de lourds nuages desquels tombent de gros flocons de neige qui se posent délicatement sur ma peau, sur mon visage, sur mes cheveux. Je me redresse en position assise et remarque un fait étonnant : même si mon souffle qui se transforme en buée au contact de l'air froid, donne l'impression que je suis frigorifié, la réalité est en fait toute autre.
J