𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒 ✿ 𝓔𝓶𝓮𝓻𝓪𝓾𝓭𝓮

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𝕯eux mois étaient passés depuis le lancement de la quête. Deux mois durant lesquels ma routine n'avait pas réellement changée, mis à part les affrontements. Les combats rémunérés sont des moyens simples de se faire de l'argent lorsque l'on manie les armes. Des combats sont organisés par le gouvernement dans des arènes, le gagnant est celui qui reste à la fin. La récompense varie bien que ce soit principalement une grosse somme d'argent. Pendant la quête, les combats sont annulés pour quelques raisons pratiques. Certains non-participants organisent des rencontres clandestines mais se font bien vite arrêtés. C'est pour cela qu'il y a autant de participants.

En deux mois, un seul joyau a été trouvé. Tout à l'ouest de nôtre unique continent. Il s'avère que c'est un vieil homme à la retraite qui l'a découvert dans un placard de sa chambre à coucher. Sa conjointe se plaignait d'une lumière verdâtre la nuit venue, elle a alors envoyé son mari pour qu'il répare ça, pensant à un problème technique, ils furent surpris d'avoir la première gemme.

Cela avait fait polémique, jamais personne n'avait trouvé une gemme aussi vite, quelques-uns accusaient le gouvernement de cacher les cristaux n'importe comment. Ce n'est pas possible, le gouvernement n'est pas si débile pour les mettre au hasard, il y a forcément quelque chose de caché derrière, pourquoi le gouvernement avait- il voulut que ce soit ce vieil homme qui la trouve ?

J'ai plusieurs fois essayé de trouver une explication rationnelle, de trouver des liens avec la quête et ce que trame le gouvernement. Que pouvaient-ils bien cacher ? Si on réfléchit bien, nous n'avons jamais connu de gagnants, certains participants étaient même portés disparus. Pourtant personne ne s'en souciait, personne n'a semblé remarquer qu'après cette quête, il n'y a rien, que nous nous jetons inconsciemment dans la gueule du loup. C'est en partie pour ça que je participe, pour découvrir la face cachée du gouvernement et de cette quête.

Quant aux gemmes, nombre de personnes essayent de trouver leur emplacement, inventant des hypothèses farfelues pour essayer de les retrouver, allant jusqu'à des théories pas très claires dans le genre satanique. Je penche plutôt pour une autre théorie, celle que les gemmes n'apparaissaient pas au même moment, que le gouvernement choisissait ses proies pour les faire apparaître sur leur chemin. Cela reste une hypothèse farfelue, mais elle me semble plus réaliste que les autres, après tout, le gouvernement nous surveille tous.

Toujours est-il que j'étais encore affalé sur mon lit, n'ayant pas bougé d'un poil depuis mon réveil, il y a environ deux heures.

Comme quoi songer est un métier à plein temps.

Manger aussi, me rappela mon ventre en gargouillant. Je décidai enfin à me lever, me suffisant de parcourir quelques pas pour arriver à mon frigo.

Vide. Frigo vide. Mon frigo est vide. Nooooon !! Moi qui voulais rester cloîtré dans mon lit avec un pot de glace, me voilà en bas de chez moi pour aller à la superette du coin. Oui, j'ai dit que je n'incitais pas à la procrastination.

Plus vite j'achèterai des provisions, plus vite je rentrerai chez moi.

Ca s'annonce mal, très mal. Des hommes en capuche noir me suivent depuis cinq bonnes minutes, pensant être discrets avec leur petit chaperon en polyester, mais tout le monde les connait, ce sont les clébards du gouvernement, ou plutôt leurs oreilles.

Leur tactique d'approche c'est suivre les gens dans la rue, souvent ceux qui apparaissent dans le haut du classement combat, comme moi sans vouloir me vanter, puis ils essayent de leur soutirer le maximum d'information que le gouvernement ignorait. 

Les men in black de rapprochaient de plus en plus, si bien que mes pas rapides se transformaient en petit footing. Mauvaise idée vu que les sacs de courses me rentraient dans les jambes.

Plus jamais les briques de lait au fond du sac.

... Eux aussi se mirent à accélérer. Me vins alors une idée de génie. Je me dirigeais rapidement vers une femme qui venait de sortir d'une rue, faisant comme si je la connaissais depuis longtemps, j'entourais ses épaules de mon bras recouvert d'un textile noir. Elle sursauta, ne s'attendant pas à ce qu'un inconnu arrive comme ça. Elle paniqua alors pour la calmer je lui expliquai :

« Faites comme si vous me connaissiez, ne criez surtout p-

- AAAAAAAAAHHH ! »

Et merde.

Je pris les jambes à mon cou, essayant de semer les capuchés qui courraient à leurs tours, en vain puisque lorsque cette garce a crié, tous les passant se sont retourné vers moi, certains pensant à une agression me pourchassaient aussi.

C'était peine perdue de courir dans une allée principale, le carrefour était encore loin. Bingo, une ruelle, j'y entrai, ne perdant pas de temps mais les hommes en noir m'avaient probablement vu y entrer. Il y avait un grillage au bout qui m'empêchait de continuer, alors je le secouai, essayant bêtement de l'ouvrir ou de l'escalader mais impossible. Alors qu'ils se rapprochaient je remarquai que mes pieds lévitaient. De ce que je sache, je n'ai pas de supers-pouvoirs.

J'atterris lourdement au sol, ou plutôt sur le toit d'un bâtiment. Au lieu de m'éterniser sur ma douleur au coccyx, je pivotais de la tête pour découvrir celui qui m'avait sauvé et-

« Encore toi ?!

- Ravis de me revoir à ce que je vois.

- Je croyais t'avoir fait comprendre que je ne voulais plus vous revoir.

- Je peux toujours dire aux capuches noires que t'es là.

- ok, ok désolé.

- HÉ !!! la secte se retourna, nous identifiant immédiatement. Je crus même à ce moment entendre l'un d'eux dire " deux pour le prix d'un ". Cela me fit penser à mes sacs de courses que j'avais lâchement laissé croupir au sol lorsque Taehyung m'a fait grimper, dire que j'avais pu avoir du saumon à moitié prix.

- Putain qu'est-ce que tu fous ?!

- Détends-toi papy, et puis tu m'avais pas dit merci. »

Il prit ma main dans la sienne et partit en courant, sautant de toits en toits puis de murets en murets pour finir à la sortie du village avec moi derrière qui manquait plusieurs fois de manger le sol, Taehyung ayant un rythme bien plus vif que le mien.

En y repensant, ma main n'avait pas quitté la sienne durant tout le trajet.

─ 𝒆𝒎𝒐𝒕𝒊𝒐𝒏𝒍𝒆𝒔𝒔. ᵛₖWhere stories live. Discover now