𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖 ✿ 𝓞𝓹𝓪𝓵𝓮

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𝚏𝚎𝚎𝚕𝚒𝚗𝚐 𝚖𝚢 𝚠𝚊𝚢 𝚝𝚛𝚘𝚞𝚐𝚑 𝚝𝚑𝚎 𝚍𝚊𝚛𝚔𝚗𝚎𝚜𝚜 𝚐𝚞𝚒𝚍𝚎𝚍 𝚋𝚢 𝚊 𝚋𝚎𝚊𝚝𝚒𝚗𝚐 𝚑𝚎𝚊𝚛𝚝


𝕯es bribes de conversation me parvenaient sans que je n'arrive à les comprendre où à ouvrir les yeux. Mes paupières étaient si lourdes que je pus les soulever. Alors je me focalisai sur mes autres sens. Je n'avais aucune idée de quelle heure il était ou combien de temps je somnolais ainsi.

Des "bips" sonores résonnaient dans la pièce. Parfois je sentais ma main être caressée par une autre à plusieurs reprises mais je ne savais par qui. J'étais allongé dans un lit et la pièce entière avait cette singulière odeur de neuf ou de récemment nettoyé. Une autre odeur me parvenait aussi, le parfum de fleurs exotiques qui devaient être posées sûrement pas loin. J'avais aussi remarqué que quelques personnes passaient parfois près de moi, sans que je ne puisse deviner de qui il s'agissait mais j'arrivais à les situer d'après le bruit qu'ils faisaient.

Puisque mes paupières ne voulaient s'ouvrir, j'essayai de bouger d'autres parties de mon corps comme mes bras. Je n'arrivai qu'à bouger le bout de mes phalanges, concentrant la presque totalité de ma force dedans. Vint le moment où je réussi à lever mes paupières. Mes orbes roulèrent pour détailler l'endroit où je me trouvais ; j'étais dans une chambre, principalement blanche, hormis quelques décorations çà et là sur les murs pour rendre la pièce plus accueillante. J'étais allongé sur un lit et mon bras était relié à des poches sur une barre de perfusion. Mon corps n'était habillé que d'une simple robe longue blanche maculée de petits poids gris sombres. Il me paraissait si lourd que je m'enfonçais dans le matelas.

Deux femmes rentrèrent dans la chambre, l'une vêtue d'un uniforme vert menthe, l'autre de bleu clair. Elles continuèrent de discuter avant que l'une d'entre elles ne s'approche. Elle me posa quelques questions qui me parurent longues mais je pris tout de même la peine de lui répondre. Elles repartirent ensuite après avoir vérifié que tous mes branchements étaient bien mis.

Taehyung.

Ce nom m'était revenu automatiquement, comme un vieux souvenir. Je me souvenais de lui. Où était-il ? Était-il bien arrivé ? Peut-être qu'il se trouvait dans le même hôpital, il fallait juste le trouver. Je devais le trouver. J'étais difficilement parvenu à me redresser. Je basculai doucement mes jambes d'un côté du lit mais il m'était impossible de me tenir dessus. La majeure partie de mes forces m'avait quitté. Je m'accrochai alors du mieux que je pouvais à la barre de perfusion pour me tenir un maximum debout. J'avançai très lentement vers la sortie de cette chambre, sans même savoir où aller ensuite où même si je le trouverais. J'étais déjà fatigué alors que je venais à peine de passer le couloir. Mes jambes avaient usées toutes leurs forces et elles ne pouvaient plus bouger. Ma tête tournait. Je me laissai tomber sur le parquet froid, jonchant le couloir de l'hôpital.

***

Je fixais le plafond depuis une durée indéfinissable. Je m'ennuyais profondément et je n'avais rien pour me distraire. J'avais été ramené à ma chambre juste après que les infirmiers m'aient trouvé, il m'avaient interdis de sortir avant demain. Mais une autre infirmière était venue. Une brune avec un étrange sourire enfantin qui courbait délicieusement ses yeux en deux croissant de lune. Elle portait un assemblage de vêtements verts menthe un peut large pour elle, que la majorité du personnel portait, avec un masque chirurgical qu'elle avait baissé sur son menton, faisant ressortir ses oreilles légèrement décollées par les fils élastiques qui faisaient tenir son masque. Je la trouvais plutôt mignonne et enfantine avec son petit sourire. Elle avait annoncé malicieusement qu'elle savait où je voulais aller et qu'elle savait où c'était en me faisant quelques clins d'œil. Je n'avais pas pris de temps à lui faire confiance. Elle m'avait dit qu'elle reviendrait à la fin de son service avec un fauteuil roulant pour m'y emmener. Mais voilà qu'elle tardait. Le "tic tac" de la pendule au dessus de moi résonnait sans répit dans ma pauvre tête qui menaçait d'exploser. Je voulais plus que tout sortir d'ici.

─ 𝒆𝒎𝒐𝒕𝒊𝒐𝒏𝒍𝒆𝒔𝒔. ᵛₖOù les histoires vivent. Découvrez maintenant