Chapitre 3

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Arthur se promenait au village avec Morgana. C'était le jour du marché. Le peuple était surpris de le voir, mais encore plus en le voyant leur parler normalement. C'était vrai qu'avant, il avait agit ainsi la première fois avec Merlin à ses côtés. En pensant à lui, quelque chose attira son attention sur l'un des étalages des marchands.

- Un foulard ? Je ne vous ai jamais vu porter des foulards Arthur. Lui dit Morgana.
- C'est pour mon meilleur ami. Peu importe la saison, il en porte un.
Je crois ne l'avoir vu qu'une seule fois sans. Je ne me souviens plus pourquoi d'ailleurs.
- Votre meilleur ami ? Vous le connaissez depuis quand ?
- Dix ans. Répondit-il en souriant.
- Vous l'avez rencontré dans votre enfance alors.

Il acquiesça d'un simple hochement de tête. Il ne pouvait pas dire la vérité sur ce sujet à la jeune femme. Même s'il savait qu'elle possédait la magie, il n'était pas certain qu'elle le croirait s'il lui avouait venir du futur. Même lui il avait du mal à y croire.

- Arthur ?
- Désolé, vous disiez ?

Elle lui sourit. Son cœur se serra. Depuis quand ne lui avait-elle pas souri ainsi ? L'avait-elle déjà fait d'ailleurs ?

- Lequel allez-vous prendre ?
- Je ne sais pas, j'hésite entre le bleu cendré et le gris.
- Pour quelle occasion voulez-vous lui offrir ? Est-ce son anniversaire ?

Il fronça les sourcils, il ne savait pas le jour de naissance de Merlin alors que ce dernier lui avait toujours souhaité le sien. Il se tendit à cette constatation. Dire qu'il se pensait meilleurs amis, alors qu'il ignorait quelque chose d'aussi important.

Dix ans, ils avaient vécu presque ensembles pendant dix années et il ne savait presque rien sur lui. Grâce à l'ancienne religion, grâce à la magie, il avait la chance de changer cela.

- Je veux lui montrer mon amitié.
- Je me répète, mais êtes-vous sûr d'être Arthur ?

Il lui sourit. Il regarda ensuite le marchand puis lui prit les deux foulards qu'il regardait. Il lui donna le double de ce qu'ils coûtaient.

- Sire, c'est beaucoup trop. Lui dit le marchand.
- Non, ils le valent.
- Merci sire.

Ils continuèrent de faire le tour du marché, puis ils rentrèrent au château. Il aperçut Guenièvre, mais aucun désir, aucun sentiment ne l'animaient à sa vue, elle était pourtant encore sa femme la veille. Il ne comprenait pas, il ne se comprenait pas. Il la salua simplement la laissant avec Morgana. Il prit quand même le temps de remercier cette dernière pour leur ballade.

¤¤¤

Il serrait les poings face à son père. Ce dernier n'avait pas encore accepté qu'il ait sa propre opinion face à la magie.

- Tu pourrais répondre !
- Que dire père ? Vous ne voulez pas m'écouter.
- Tu ne dis pas des choses censées. A croire que tu as été ensorcelé.
- Pourquoi un sorcier me ferait aller contre vous en parole ? Vous êtes tellement borné que...
- Suffit Arthur. La magie est mauvaise, un point c'est tout.

Son père continua son chemin, mais s'arrêta à deux pas de lui.

- N'oublie pas que Lady Helen sera présente ce soir.
- Je ne l'oublie pas.

Comment le pourrait-il ? Merlin allait devenir son valet le soir même.

- Bien.

Son père reprit sa marche et s'en alla. Il soupira en baissant la tête, une main sur ses yeux. Il comprenait pourquoi Merlin ne lui avait rien dit sur le fait qu'il était un sorcier. Même s'ils étaient proches, il avait vécu des années avec un homme haïssant la magie au plus haut point.

- Tout va bien Sire ?

Notre destinWhere stories live. Discover now