{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 7} - 𝑀𝑦𝑠𝑡𝑒́𝑟𝑖𝑒𝑢𝑥 ℎ𝑜𝑚𝑚𝑒𝑠

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Le reste de la journée, les représentants finirent d'arriver et des appartements leur furent attribués. Des hommes du Royaume du Gondor logeaient près des miens et de ceux d'Ilmana.

L'après midi défila très vite. Je la passai à faire connaissance avec les hobbits, ainsi que ma soeur, à qui Merry et Pippin ne manquaient pas de faire des compliments et des éloges.

Le soir venu, je décidai de ne pas dormir, pour une fois. Je n'en avais pas trop besoin. Alors que j'errais dans les rues de la cité, quelque chose attira mon attention. Ou plutôt, quelqu'un, qui était perché sur la branche d'un grand arbre à côté d'un des nombreux kiosque.

D'un bond, je rejoignis Legolas, après avoir hésité longuement. Pensif, le prince observait le ciel nocturne. Il posa sur moi un regard calme, avant de continuer son admiration.

- C'est beau, n'est ce pas? Murmurai je, confortablement calée sur la large branche.

- Vous aimez les étoiles? Me demanda t'il d'une voix douce.

- Bien sûr, soufflai je en contemplant le ciel. Je pourrais les regarder des heures durant. Tout comme la lune. J'ai parfois l'impression d'être reliée à ces astres d'argent.

- Les elfes des bois aiment cette lumière, me dit il. Nous la préférons à toute autre.

Je hochai la tête d'un air compréhensif. Puis nous restâmes ainsi, côte à côte, à admirer le ciel, pendant je ne savais combien de temps, en une prière silencieuse.

- Je devrais me reposer, fit le prince au bout d'un moment. Vous de même. Qui sait ce qu'il nous attend tous?

- Vous avez raison, soupirai je en sautant à bas de l'arbre, suivie du blond.

Je le saluai en lui souhaitant bonne nuit avant de me diriger vers les bâtiments.

- Isilya, m'arrêta alors Legolas.

- Oui?

- Je suis content de vous revoir, confessa t'il. Sincèrement.

- Moi aussi, Legolas, admis je. Moi aussi.

~~~

Après cela, pas plus fatiguée que tout à l'heure, je décidai de traîner un peu dans les couloirs de la demeure principale. J'observai les tableaux, les peintures et les sculptures, que je connaissais par coeur depuis bien longtemps.

J'arrivai dans un couloir à l'étage supérieur. Un des motifs gravés sur une colonne me rappelait une flamme... Je pensai à Alcar. Il devait se sentir bien seul... je décidai alors d'essayer de le joindre.

Avec mes entraînements, je parvenais maintenant à me glisser dans l'esprit du dragon à distance, si je sentais sa présence et si je savais où il se trouvait. Je fermai les yeux pour me concentrer. Je localisai son esprit, mais il dormait. Je soupirai.

- Qu'essayez vous de faire? Retentit une voix.

Je sursautai. Je remarquai qu'en face de moi, un homme se tenait dans l'ombre, assis sur une chaise, un livre à la main. Je m'approchai lentement, à l'ombre des colonnes. Il leva le visage vers moi, et je me figeai. Il me disait vaguement quelque chose... ma parole, on pourrait croire que je connais tout le monde! D'abord le fils de Gloin, puis cet homme!

- Rien d'important, répondis je précipitamment.

- Quel est votre nom?

- Isilya. Et le vôtre? Questionnai je, curieuse.

- On me connaît sous le nom de Grands-Pas, mais...

Grands-Pas? Comme l'homme que Legolas était parti chercher il y a soixante ans, sous les indications de son père? J'attendis la suite de sa phrase, mais il fut interrompu. Un autre homme était arrivé dans le couloir et s'était mit à observer une peinture.

Je la reconnus aussitôt: elle représentait la scène quand Isildur, l'ancêtre de la lignée royale du Gondor; avait pris l'anneau unique de la main de Sauron, grâce à une épée brisée.
L'homme blond s'arrêta un instant, puis se tourna vers nous.

- Vous n'êtes pas un elfe, fit il à l'intention de "Grands-Pas".

- Les hommes du Sud sont les bienvenus ici, répondit celui ci.

- Qui êtes vous?

- Un ami de Gandalf le gris.

- Cela nous fait un point commun, marmonnai je alors.

L'autre homme sembla enfin me remarquer. À vrai dire, je ne faisais pas beaucoup de bruit et j'étais cachée dans l'ombre.

- Vous n'êtes pas d'ici, devina t'il en s'adressant à moi, l'air surpris.

- Non, en effet.

Il plissa les yeux et détailla ma tenue. Son regard s'arrêta sur mon médaillon, puis sur le couteau suspendu à ma ceinture.

- Il est rare de voir une femme comme vous, fit il. Vous devez être... une guerrière remarquable.

J'ignorais si c'était ironique ou un réel compliment, mais j'inclinai la tête en remerciement.

L'homme se détourna alors vers une statue, située sur le balcon qui surplombait une cour de l'étage inférieur. La statue, que je n'avais pas remarquée, représentait une personne qui tenait une plate-forme dans les main, formant ainsi une table où un meuble. Sur la pierre plate recouverte d'un drap reposait une épée brisée en plusieurs morceaux. L'épée d'Isildur... Andúril!

- La lame brisée de Narsil... murmura Boromir en s'emparant du morceau le plus gros, celui du manche. L'épée qui a ôté l'anneau de la main de Sauron...

Il s'entailla l'index avec la lame brisée. Je fronçai les sourcils. Pourquoi cette épée semblait elle le fasciner?

- Toujours tranchante... constata t'il.

Il tourna la tête et remarqua que moi et Grands-Pas le regardions fixement.

- Rien de plus qu'un héritage brisé, murmura t'il en lâchant brusquement le manche.

La lame tinta quand elle toucha le sol, et l'homme disparut dans la pénombre. J'activai mon pouvoir et je sentis son esprit s'éloigner précipitamment. Grands-Pas se leva alors et se dirigea vers la statue. Il ramassa la lame et la reposa délicatement sur la couverture.

Il me lança un regard, et je remarquai qu'il avait les yeux bleus gris. Son regard n'en était que plus mystérieux. Après un dernier coup d'œil à l'épée brisée, je repartis dans le couloir en direction de mes appartements.

Silver of Darkness - Tome 3: Le voyage de l'anneau [Terminée]जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें