Silver of Darkness - Tome 3: Le voyage de l'anneau [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 24} - 𝑉𝑒𝑟𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑡𝑒́𝑛𝑒̀𝑏𝑟𝑒𝑠

Tous baissèrent la tête vers les restes de corps qui recouvraient le sol. Des os fracassés, des armures fendues...

- Non! S'écria Gimli en se précipitant vers plusieurs d'entre eux. Non! Noooooooooon!

Legolas se pencha vers un cadavre et arracha la flèche qui lui transperçait la tête.

- Des Gobelins, prévint il avant de bander son arc rapidement.

Je l'imitai, tandis qu'Aragorn, Boromir et Ilmana dégainaient leurs épées.

- Allons vers la trouée du Rohan, insista le Gondorien. Nous n'aurions pas dû venir ici. Allons, partons vite d'ici! Sortons!

J'activai mon pouvoir, inquiète, et je sursautai. Je sentis plusieurs présences malfaisantes dans les parages, mais une en particulier était très proche.

- Nous ne sommes pas seuls, avertis je. Je sens une présence sombre et...

Des cris nous alertèrent tous, et nous nous mîmes à courir vers l'entrée. Un membre visqueux en provenance du lac avait saisit la jambe de Frodon, mais Sam le trancha avec son épée. Il disparut dans l'eau, et le porteur de l'anneau fut tiré sur la rive par ses amis. Mais une multitude de tentacules surgirent en même temps et revinrent à la charge.

Frodon fut soulevé dans les airs au dessus du lac, tandis que nous arrivions en courant, alertés par les cris. Legolas décocha aussitôt sa flèche, qui se ficha dans l'un des tentacules, le faisant lâcher prise. Aragorn, Boromir et Ilmana se précipitèrent au bord de l'eau pour faire pareil que Sam avec les membres visqueux qui s'approchaient trop près.

Le pauvre Frodon hurlait en se débattant, quand une tête de pieuvre apparut à la surface de l'eau. Quelle créature répugnante! Je n'en avais jamais vu de telles! Après tout, je n'avais pas tellement voyagé en mer.

Le monstre ouvrit alors une horrible bouche remplie de dents pointues en direction du hobbit, mais Boromir trancha deux tentacules. La pieuvre lâcha Frodon et celui ci tomba dans les bras de l'homme blond.

- Legolas! Isilya! S'écria Boromir en se mettant à courir vers l'entrée.

Nous décochâmes en même temps nos flèches, qui atteignirent le monstre en pleine tête. Cela l'énerva encore plus, et il rugit avant de se ruer droit sur nous. Je voulus répéter mon action, mais Legolas m'attrapa le bras et m'entraîna vers les autres.

Nous franchîmes tous les portes en vitesse, poursuivis par la créature du lac. Ses tentacules agrippèrent les portes, qui s'effondrèrent. Je regardai avec horreur les morceaux de pierre bloquer la seule issue que nous avions pour sortir d'ici, puis le noir se fit.

Peu rassurée, je déglutis silencieusement. Je m'efforçais, depuis notre départ, de refouler mon appréhension. Mais au fond, c'était une véritable torture de voyager si près de l'anneau. Chaque pas nous rapprochait du Mordor... de Sauron. Du mal. Étrangement, j'avais toujours eu peur du noir. J'adorais la nuit, le ciel étoilé et la lune, mais le noir complet était source d'angoisse.

- Nous n'avons plus le choix désormais, déclara Gandalf en frappant deux fois le sol de son bâton. Il nous faut affronter les ténèbres de la Moria. Soyez sûr vos gardes. Il y a des êtres plus anciens et plus répugnants que les orques dans les profondeurs du monde.

Il éclaira les environs en commençant à avancer. J'avais commencé à reculer, quelque peu inquiète suite à ces révélations, et je ne m'arrêtai pas immédiatement. Je faillis trébucher sur quelqu'un, qui me rattrapa par la main et me ramena contre lui.

- Cela va devenir une habitude, de me tomber dessus, chuchota Legolas.

- Mieux vaut s'assurer que cela soit la dernière fois, alors, répliquai je.

- Pourquoi, cela vous dérange? Je pourrais m'y faire, moi.

- Très bien, alors je veillerais à faire exprès de souvent recommencer, souris je.

Un silence gênant s'installa quand nous remarquâmes que le reste du groupe s'était arrêté et nous observait. Heureusement que nous parlions en elfique, et que la moitié n'avait rien compris.

Le prince lâcha ma main, et je m'écartai légèrement, sous les regards amusés d'Aragorn et Ilmana, qui avaient suivi notre dialogue. Puis nous reprîmes la route sans un mot.