Silver of Darkness - Tome 3: Le voyage de l'anneau [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 8} - 𝐿𝑎 𝑟𝑒́𝑢𝑛𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑒𝑐𝑟𝑒̀𝑡𝑒

Le lendemain matin, je ne pris même pas le temps de me changer. Après tout, qu'avais je fait de bien extraordinaire hier? J'enfilai juste ma cape noire et argent par dessus ma chemise blanche.

L'aube pointait quand je rejoignis l'endroit que le seigneur Elrond m'avait indiquée hier, pour le conseil. Quand j'arrivai, lui seul était déjà présent; avec deux de ses conseillers. L'endroit était une place reculée, à l'arrière du palais, près d'un grand arbre et d'un coin de verdure.

- Bonjour, Isilya, me saluèrent les trois elfes.

- Mes Seigneurs, m'inclinai je.

Des chaises étaient disposées en cercle. Elrond me désigna une place et je m'installai confortablement à sa gauche. Peu de temps après, l'homme blond d'hier soir fit son entrée en compagnie de quelques autres hommes.

J'ignorais le regard inquisiteur de cet individu louche sur moi, et je fermai les yeux pour tenter de joindre mon ami dragon.

- Alcar, si tu m'entends, dis je de toute mes forces mentales dans la direction de son esprit. Dans quelques minutes, nous serons en conseil en compagnie de tous les étrangers. Si tu veux, tu peux aller voler un peu, mais du côté opposé, évidement.

- Message reçu, me répondit le dragon.

Je sursautai, ce qui me valut un regard suspicieux de l'homme blond qui avait prit place pile en face de moi. Mais depuis quand mon dragon pouvait me parler en pensée? Je refermai les yeux.

- Alcar? Tu... Je n'ai pas lu dans tes pensées là! C'est toi qui m'a contactée... Comment se fait il que...

- Garde tes forces mentales, la vieille. Y'a un homme louche qui te regarde bizarrement. Je t'expliquerai plus tard.

- Euh... tu es où exactement, pour voir cette homme? M'inquiétai je.

- Oh, pas très loin, mais bien caché. Mais j'ai une vue aussi développée que toi, je te rappelle.

Encore secouée, je rouvris les yeux. Mieux valait ne pas éveiller les soupçons. Je remarquai que d'autres personnes étaient arrivées: Gloin et Gimli, ainsi que le deuxième  homme d'hier soir. Grands-Pas. Il me jeta un regard indéchiffrable.

Les elfes Sylvestres arrivèrent ensuite, Legolas en tête. Il m'adressa un léger sourire, que je lui rendis; ce qui n'échappa pas à Grands-Pas. Il regarda l'elfe blond en fronçant les sourcils d'un air interrogateur. Ce dernier s'installa à l'autre bout du cercle, en face du seigneur Elrond, suivi de ses camarades.

Puis ce fut au tour de Gandalf et de Frodon d'arriver. Ils prirent place juste à côté de moi, et me saluèrent. Quand tout le monde fut arrivé, le seigneur Elrond prit la parole.

- Étrangers venus de terres lointaines, amis de toujours, déclara t'il. Vous vous êtes rassemblés ici afin de répondre à la...

- Attendez! S'écria une voix.

Toute les têtes se tournèrent vers une personne qui déboula précipitamment au milieu du cercle, essoufflée et complètement décoiffée. Ilmana. Je lui fis les gros yeux. Par les Valar! Heureusement qu'elle n'était pas encore en robe de chambre!

Elle remarqua enfin que tout le monde l'observait. La plupart avec amusement, d'autres avec étonnement, et certains même avec mépris et agacement.

- Hum, excusez moi. Je suis en retard, marmonna t'elle.

Elle se dirigea vers la place qu'il restait, à la droite du seigneur Elrond, près de Grands-Pas. Celui ci l'observa avec intérêt, puis son regard glissa vers moi. Il sembla faire le lien, car il plissa les yeux.

- Reprenons, fit Elrond en se raclant la gorge. Nous sommes réunis ici pour répondre à la menace du Mordor. La Terre du Milieu est au bord de la destruction.

Les nombreuses personnes présentes échangèrent des regards, dont moi et ma soeur.

- Nul ne peut y échapper, reprit Elrond. Vous vous unirez ou vous serez vaincus. Chaque race est liée à ce destin, à ce sort commun.

Il se tourna vers Frodon, qui se tenait à ma gauche, recroquevillé sur sa chaise.

- Montrez leur l'anneau, Frodon, fit il en l'invitant d'un geste de la main.

Le hobbit se leva et se dirigea vers la petite table de pierre qui se tenait au centre du cercle. Il plongea la main dans sa poche, hésitant. À peine eut il sorti la main qu'un mouvement attira mon attention.

Je fronçai les sourcils en regardant ma soeur. Ilmana s'était figée et avait les yeux rivés sur l'anneau, une lueur avide de convoitise dans le regard. À ce moment là, elle me fit peur.