Silver of Darkness - Tome 3: Le voyage de l'anneau [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 20} - 𝐿𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑙𝑠 𝑒𝑛𝑛𝑒𝑖𝑔𝑒́𝑠

C'est ainsi que nous nous retrouvâmes à gravir les sommets, sous un ciel bleu et ensoleillé. Il n'en faisait pas moins froid, mais je ne ressentais pas tellement les effets. Sam et le poney Bill étaient ceux qui peinaient le plus à avancer.

- Laissez moi porter quelques sacs, proposai je au hobbit.

En me remerciant poliment, il me tendit une sacoche et un sac à lanières qui contenaient la nourriture. Je calai les bagages sur mes épaules et continuai d'avancer.

Soudain, j'entendis une exclamation derrière moi. Nous nous retournâmes tous, et nous vîmes que Frodon avait chuté et dévalé la pente jusqu'aux pieds d'Aragorn, qui le retint et l'aida à se relever. Aussitôt, le hobbit paniqua en touchant son cou. Quelques mètres devant, Boromir ramassa une petite chaîne en argent.

Et une vision me revint. Oui, je l'avais vue, cette scène. Un homme blond brandissant une chaînette où l'anneau était suspendu. Je fis demi tour, inquiète. La communauté observait la scène avec tension, prêts à intervenir.

- Boromir, avertit Aragorn.

- C'est une étrange fatalité que nous devons éprouver tant de peur et de doutes pour une si petite chose... murmura le Gondorien sans écouter le rôdeur.

- Boromir, répéta le fils d'Arathorn alors que l'homme blond fixait l'objet avec intensité. Rendez l'anneau à Frodon.

Boromir serra la chaîne dans ses mains, puis descendit prudemment en direction du hobbit et d'Aragorn. Il leur tendit l'anneau.

- À vos ordres, fit il alors que Frodon lui arrachait la chaîne des mains. Je n'en ai cure.

Il ébouriffa affectueusement les cheveux du petit homme, avant de se retourner et de revenir vers nous. Je vis Aragorn desserrer la prise qu'il maintenait sur le manche de son épée, qu'il avait empoigné plus tôt.

- Tout va bien? Retentit la voix d'Alcar.

- Ne t'inquiète pas, c'est bon. C'était juste Boromir.

~~~

Au bout d'un moment, nous fûmes obligés de passer par un des versants de la montagne. Une tempête faisait rage, le vent soufflait fort tandis que nous progressions comme nous pouvions dans la profonde neige.

Aragorn protégeait tant bien que mal Sam et Frodon du froid, et Boromir faisait de même avec Merry et Pippin. Gimli trainait le poney, et Gandalf creusait dans la poudreuse avec son bâton pour créer un chemin.

Moi et Legolas, grâce à notre condition d'elfe, ne nous enfoncions pas dans la neige. Ilmana également, mais elle était descendue près du magicien pour écarter la neige avec ses pouvoirs, leur facilitant la tâche. Tous deux, nous dépassâmes le reste de la communauté en marchant avec habileté sur le bord du ravin.

- Toujours privilégiés ces elfes, marmonna Gimli quand nous passâmes près de lui.

Malgré le hurlement du vent, nous l'entendîmes parfaitement. Legolas lui jeta un regard contrit. Nous prîmes la tête de la communauté, côte à côte. Le vent et la neige mêles brouillait notre vision, mais pas notre ouïe.

- Vous entendez? Demandai je à Legolas.

- Il y a une voix sinistre dans les airs, répondit il en s'adressant aussi à la communauté.

- C'est Saroumane! Cria Gandalf par dessus le vent.

Un grand fracas nous fit lever la tête, tandis que le magicien Blanc continuait ses incantations depuis je ne savais où.

- Oh il va pas se taire? M'énervai je.

Soudain, des rochers se détachèrent du haut du sommet et chutèrent droit sur notre groupe. Instinctivement, j'attrapai Legolas par les épaules et je nous précipitai contre la paroi de pierre, nous évitant d'être écrasés et ensevelis.

L'elfe me remercia d'un regard et je me penchai pour vérifier l'état de nos camarades. Ils étaient tous au même endroit, saints et saufs.
Mais je vis que Boromir s'était légèrement décalé, déstabilisé par le vent.

- Attention! S'écria Ilmana.

Mais c'était trop tard. Un rocher s'écrasa près de nous, désintégrant une partie du passage ou la neige constituait un rebord. Mais sur ce rebord, il y avait Boromir.

- NOOON! Hurlèrent plusieurs membres du groupe.

Nous ne pouvions que regarder notre camarade basculer dans le vide, entraîné par le vent et la neige.