Silver of Darkness - Tome 3: Le voyage de l'anneau [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 46} - 𝐴𝑑𝑖𝑒𝑢

Je n'attendis pas et bandai mon arc pour tuer le premier ennemi, alors que mon frère se jetait dans la mêlée. Je décochai trois autres flèches avant de décider que je serais plus efficace en bas, avec mes dagues. Je rangeai mon arc, quand Aragorn se replia sur les escaliers. En une seconde, mes dagues furent dans mes mains et je commençai à tuer.

Ça n'était même pas des orques, en fait. Mais mieux valait ne pas savoir. Mon frère se jeta sur le groupe qui, en contrebas, se dirigeait vers la forêt sur ordre de leur chef. Au même moment, Legolas et Gimli arrivèrent. Aussitôt, le prince se mit à embrocher les ennemis.

- Allez y, Aragorn! S'écria t'il.

- On s'occupe d'eux, renchéris je.

- Y'a pas de problème pour ça! S'exclama Alcar en atterrissant sur les monstres, en tuant plusieurs au passage.

Mon frère tenta de rejoindre la forêt, mais trois ennemis lui barrèrent la route. Gimli lui prêta main forte pour les tuer. Alcar en envoya valser quelques uns avec ses ailes, avant de les achever d'un coup de griffe ou de dents. Il ferait des ravages s'il atterrissait au milieu d'une armée.

Nous continuâmes à éliminer les monstres, quand l'un d'eux se jeta sur mon frère. En même temps, moi et Legolas réagîmes. L'elfe décocha une flèche et moi je lançai un couteau. Nous nous jetâmes un regard de défi.

- Un partout, déclarai je.

Il m'adressa un rapide sourire, sous le regard exaspéré d'Aragorn et d'Alcar; quand le son d'un cor retentit.

- Le cor du Gondor, souffla Legolas.

- Boromir! S'exclama mon frère en se précipitant dans la forêt.

Mais nous ne pûmes pas le suivre: une dizaine d'autres ennemis arrivaient.

- Oh c'est pas vrai! M'écriai je.

Puis je me jetai sur eux, suivie de mes deux camarades et d'Alcar. Aussitôt qu'ils furent tous massacrés, nous nous précipitâmes entre les arbres. Qui savait ce qu'il se passait en ce moment... toute la communauté dispersée dans cette forêt!

Je dévalai la pente en courant, jusqu'à arriver dans une clairière. Mon frère était là, le visage en sang, penché sur Boromir. Le Gondorien, transpercé de trois flèches, peinait à respirer. Je me précipitai vers eux.

- Je vous jure que je ne laisserais jamais prendre la cité blanche, promettait mon frère. Ni notre peuple échouer.

- Notre peuple, répéta Boromir. Notre peuple.

Il n'arrivait presque plus à parler. Il se tourna vers moi alors que je m'agenouillais près d'Aragorn.

- Je suis désolé, souffla t'il. Pour tout.

- Vous n'avez pas à être désolé.

Je peinais à articuler, les larmes aux yeux et la gorge nouée. Aragorn lui plaça l'épée dans la main avant de la plaquer sur son torse.

- Je vous aurez suivis jusqu'au bout, souffla t'il. Mes amis. Mon capitaines. Mon roi et ma reine.

Une larme coula sur ma joue et lui fit mes adieux, mais il avait encore quelque chose à dire.

- Dites... à Ilmana. Que je l'aime.

Ce fut ses derniers mots.