Une fois qu'Oxelle est parvenue à allonger correctement Nina sur le lit elle s'apprête à quitter la pièce, pour aller chercher du secours. Elle est encore pieds nus, elle se débrouillera donc pour trouver une paire de chaussures à peu près à sa taille et partira aussi vite que son corps le lui permette.
Mais soudain, sa vue se trouble, encore plus qu'elle ne l'est déjà à cause des vaisseaux explosés dans ses yeux. Son esprit s'embrume d'une manière inexplicable et avant qu'elle ne réalise ce qui est en train de lui arriver ses jambes se dérobent sous son poids et elle s'effondre sur elle même comme une poupée de chiffon, évanouie.
En réalité si Oxelle a put tenir jusqu'ici, malgré tout ce qu'elle a subit, oubliant sa propre douleur et se surpassant de loin c'est grâce à l'adrénaline que lui envoyait son cerveau mais aussi par peur de perdre Nina. Mais maintenant qu'elle est sauve, du moins en bien meilleur état qu'il y a encore quelques heures, le corps et l'esprit d'Oxelle ont simplement dit stop. Les plombs ont sauté et tout s'est éteint.
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Mais ce sommeil aurait été bien paisible si Oxelle ne sentait pas une étrange sensation de frôlement au niveau de son entre jambe. Elle papillonne des paupières, le crâne lourd comme de la pierre, ne comprenant pas ce qu'elle fait sur le sol et baisse les yeux vers cette sensation qui la chatouille, comme si quelque chose se frottait à elle. Et là, dans une terreur absolue elle réalise que ce qu'elle sent sont les mains de Fidèle. Ses doigts qui grimpent et agrippent son pantalon pour le baisser.
Mais elle l'a tué! C'est impossible! Il ne peut pas être là! Il ne peut pas être là!!!
Elle saisit aussitôt son jean pour l'empêcher de le lui baisser tandis qu'il continue de se frotter à elle comme un chien et devant cette résistance de sa part il relève avec rage ses yeux vers les siens. Ses yeux exorbités, injectés de sang et emplie de la plus pure des haines qu'elle avait déjà vu lorsqu'elle avait quitté la cave alors qu'elle pensait l'avoir tué. Sa gorge est marquée par la chaîne avec laquelle elle l'a étranglé et son visage est aussi pâle qu'un cadavre.
Mais non! Il est mort! Il est mort! Elle l'avait laissé dans cette cave! Il ne peut pas être ici!
Mais pourtant il est bien là, à grimper sur la jeune femme malgré tout ce qu'elle fait pour se dégager. Cette sensation d'étouffement a cause du poids de son corps sur le siens, ces mains qui grimpent sur son corps, son expression marqué par la perversion: Oxelle connaît déjà tout ça, parce qu'elle l'a déjà vécu. Mais même la mort n'a pu l'arrêter et il recommence maintenant. Encore!
Et soudain, la tétanie cesse enfin et Oxelle ouvre sa bouche pour pouvoir hurler aussi fort que ses cordes vocales blessées en sont capables!
Et là, précisément là, ce hurlement fait tout disparaître. Fidèle s'évapore. Disparaît comme il est venu et elle se réveille, le cœur battant dans sa poitrine et la respiration haletante.
Mais Oxelle comprend. Elle comprend qu'en effet, la mort ne l'a pas arrêté et ne l'arrêtera jamais. Il vit désormais dans son esprit, dans son conscient et subconscient. Il sera éternel pour elle. Et seule sa propre mort pourra l'en libérer...
