Chapitre 15 : Violence

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PEARL :

Nolan avait passé l'après-midi chez moi. Nous avions parlé de mon projet mural et il m'avait promis que, pendant les vacances, il me montrerait comment peindre. Il avait l'air d'aller mieux que la veille, et cela me soulageais. Il lui faudrait sûrement encore du temps, mais j'étais sûre qu'il s'en sortirait. Et puis, je serais là pour l'épauler.

J'avais détesté le voir aussi mal, aussi fragile, aussi dévasté. Cette image resterait gravée dans ma mémoire – c'était le genre de choses que l'on n'oubliait pas. Mais ça n'enlevait rien au charme que je lui trouvais, bien au contraire.

En giflant Nolan, je ne pensais pas que notre relation évoluerait ainsi. Confidence, séduction, amitié. Mais peu à peu, je réalisais qu'il se créait une place dans ma vie plus grande que ce que je n'avais pensé lui laisser.

Je me couchai le soir avec une sensation de manque, et je savais que c'était due l'absence de Nolan... Je pouvais lui trouver des milliers de défauts – en me mentant un peu à moi-même malgré tout – mais son corps était définitivement des plus confortables pour dormir.

Le lendemain matin, comme toujours, le réveil fut difficile. Ma journée commençait par deux heures de TD de statistiques aux côtés de Madame Rockser, ce qui ne m'aida pas à me motiver. Mais en s'installant aux côtés de Samantha, je ne m'attendais pas à ce que le cours se déroule aussi terriblement.

Madame Rockser avait fait l'appel, insulté le seul absent qui devait pauvrement être malade, et entamé la correction d'un exercice type quand le drame arriva. La porte de la salle de cours s'ouvrit. Personne n'entra pour autant, et les étudiants de NYU crurent d'abord à un simple courant d'air. Jusqu'à ce qu'une voix masculine que je ne connaissais pas ne hurle « Le petit Nolan a perdu sa maman, le petit Nolan a perdu sa maman. Ouin, ouin ! ».

Mes yeux s'écarquillèrent, et la classe fut plongée dans un grand silence. Puis le principal concerné par cette provocation vrilla : il sortit en trombe de la salle de cours, et ses pas raisonnèrent dans le couloir, montrant clairement qu'il cherchait à rattraper l'auteur de ces mots violents. Madame Rockser tenta de le retenir mais cela était bien inutile. Et elle fut encore plus impuissante quand elle vit Garry et Robb suivre le pas. Steve, devant moi, se retourna sur sa chaise, et me dit :

- C'est Alexander Baker, un des footballers de l'équipe de NYU. Nolan et lui se détestent, je crois qu'on ferait bien d'y aller nous aussi.

Il n'eût pas besoin d'en dire plus, je me levai immédiatement. En se fiant aux bruits de pas que nous avions entendu précédemment, nous nous aventurâmes dans le campus pour retrouver le blond disparut. Heureusement, nous n'eûmes pas à chercher longtemps puisque Garry envoya un message à Steve pour nous indiquer leur position.

Fonçant au lieudit, nous ne mîmes qu'une minute ou deux pour rejoindre Nolan. Et ce fut avec stupéfaction que nous le retrouvâmes en train de soulever par le col le fameux Alexander Baker, un roux empestant la méchanceté.

- Nolan, calme-toi, tentai-je de le raisonner.

Le basketteur tenait bien trop fermement sa victime, et cette dernière peinait à respirer. La colère et la tristesse mélangée ne faisait jamais bon ménage, et Nolan allait faire une connerie, c'était évident. Une grosse connerie.

- Pourquoi je devrais me calmer ?! Il se croit tout permis et ça serait à moi de me retenir de lui mettre la racler qu'il mérite ?!

Le ton montait, mais je savais que ce n'était pas dirigé contre moi. Pour autant, cela ne changeait pas le cœur du problème : Nolan devait réussir à se contenir.

- C'est pour toi que tu le ferais. Nolan, s'il...

- Ta gueule putain ! hurla-t-il.

Il remonta ses mains et les pieds d'Alexander décolèrent du sol. Ce dernier ne souriait plus narquoisement, il avait peur, cela se voyait dans son regard. Et moi également. Jamais Nolan ne m'avait ainsi hurlé dessus, avec une telle rage.

- Mec, lâche-le, intervint Garry.

Robb et Nolan étaient amis depuis le lycée, ils se connaissaient bien. Si quelqu'un pouvait faire entendre raison au blond enragé, c'était bien Robb.

- Non, répondit Nolan durement.

- Mec, lâche-le je te dis. Tu sais très bien comment il est : le basket est plus reconnu que le foot dans le lycée, il est jaloux. Ça n'en vaut vraiment pas la peine, tu pourrais te faire exclure pour ce genre de choses. Je sais que tu es en colère parce que ta mère vient de mourir et que ce con n'a aucune notion du respect, mais le tabasser ne résoudra absolument rien.

- Ça me soulagerait.

- Même pas, et tu le sais très bien.

Nolan sembla réfléchir un instant, puis ses mains se desserrèrent du cou d'Alexander. Il ne le laissa pas pour autant partir, mais mon cœur pu se remettre à fonctionner normalement.

Je m'approchai timidement de Nolan, et lui attrapai la main. Il se laissa faire, et je pus le tirer un peu plus loin. Je le pris dans mes bras. Dans l'encadrement de la porte arriva Madame Rockser.

- Qu'est-ce que vous foutez ici ? demanda-t-elle brusquement, cachant son inquiétude derrière ses éternelles réprimandes.

- Rien, répondit Nina sérieusement. On s'en va.

Je me décollai de Nolan et le tirai vers la sortie.

Game OnWhere stories live. Discover now