Chapitre 26 : Secret

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PEARL :

J'ai tout de suite compris que je venais de prendre part à des histoires bien trop privées pour la relation que j'entretenais avec Nolan. Mais Monsieur Brown n'a pas semblé le comprendre. Je le voyais à son visage : il comptait me révéler la vérité.

Sur le moment, j'ai supposé qu'il avait porté un lourd secret trop longtemps. Encore aujourd'hui, je ne vois pas d'autres explications à son comportement. Mais de mon côté, je n'étais pas sûre d'avoir envie de porter la vérité avec lui.

Malheureusement pour moi, le père de Nolan ne me laissa pas le loisir d'en décider :

- La mère de Nolan avait le sida. Elle a contracté le VIH lors de l'une de ses nombreuses infidélités. J'ai découvert la vérité sur notre mariage au moment des premiers symptômes. Je ne voulais pas entacher l'image de ma femme auprès de Nolan, il l'idéalise tellement. Après tout, elle l'a élevée alors que je me suis contentée de lui donner plus d'argent qu'il n'en fallait.

La colère monta en moi. Je connaissais beaucoup trop de choses que je n'étais pas censée savoir. Et Nolan en connaissait à l'inverse bien trop peu. Il n'était plus un enfant, peu importait les conflits entre son père et sa mère, il méritait de connaître la vérité.

J'inspirai pour retrouver mon calme.

- Votre fils est rongé par le fait de ne pas savoir ce qui a tué sa mère. Il a besoin d'entendre la vérité.

Sans le vouloir, je me positionnai dans ces histoires familiales auxquelles je n'aurais pas dû être mêlée.

Monsieur Brown s'apprêtait à me répondre quand la porte de l'appartement s'ouvrit. Nolan ne cacha pas sa surprise en me voyant assise dans son salon. Je me redressai immédiatement, soudainement envahie de la désagréable sensation d'avoir pénétré son intimité, fait quelque chose de mal, ne pas être à ma place.

- Ton père m'a laissé entrer, j'étais un peu en avance, expliquai-je.

Le regarder alors que je connaissais la vérité sur sa mère me brisait. Il avait le droit de savoir.

- Je vais te montrer ma chambre, répondit-il simplement.

Son ton était étrange, presque trop platonique. Il s'avança vers moi et tira ma main vers un long couloir luxueux. Je compris alors qu'il cherchait à éviter son père.

...

- Tues sûre que tu ne veux pas que je te raccompagne ? me demanda Nolan devant sa porte.

- Je suis venue toute seule, je peux repartir toute seule, répétai-je une énième fois.-

Notre après-midi chez Nolan s'était déroulé à merveille. J'avais peu à peu oublié le comportement déplacé de son père pour profiter pleinement de lui et de notre temps ensemble. J'avais pu découvrir sa chambre, sa bibliothèque, sa passion insoupçonnée pour le saxophone.

- Tu m'envoies un message en arrivant alors.

- Oui Maman.

Je ris et il sembla me regarder comme la septième merveille du monde.

- Ne te moque pas tu te comportes exactement comme ça avec l'alcool quand je conduis, riposta-t-il cependant.

- Ce n'est pas pareil.

- C'est exactement pareil !

Je croisai mes bras contre ma poitrine et me mit à bouder. Il rit à son tour. Je levai ensuite mes yeux en l'air et le rejoignit dans sa joie. Au moment où j'allais passer le pas de la porte, Nolan me retint le bras.

- Attends, tu as oublié quelque chose.

Je fronçai les sourcils.

- Quoi ?

Il ne prit pas la peine de me répondre. Au lieu de cela, il m'embrassa avec passion. Il étreignit mon corps dans ses bras, surplomba mon visage de sa hauteur, communiqua tout son attachement dans notre contact.

- Je t'aime Princesse, m'avoua-t-il esnuite.

Puis il ferma la porte.

Quelques dizaines de minutes plus tard, j'arrivai chez moi et ne réalisai toujours pas ce qu'il venait de se passer. Pensait-il ses mots ? Les prenait-il à la légère ? Comment devais-je réagir ? Il ne m'avait pas laissé le temps de répondre, mais attendait-il malgré tout quelque chose en retour ? Finalement, même sans jeu, je continuais de me torturer l'esprit. C'était de ma faute, je le savais bien : si nous nous étions mis en couple dès la fin de notre jeu, je ne me serais jamais retrouvée dans cette situation.

Ne sachant pas quoi faire, je décidai d'envoyer un message bateau :

De Moi : Tu aurais dû me ramener finalement : je suis passée par Central Park et une équipe de pirates est arrivée et m'a kidnappée. Ils m'ont conduit brutalement sur leur navire et ils ont eu le temps en à peine 15 minutes d'accoster sur une île où ils m'ont torturée puis abandonnée. 20h02

De Nolan : Ha. Ha. Ha. 20h04

Je ne pus m'empêcher de sourire derrière mon écran. Nolan avait quelque chose qui faisait indéniablement chavirer mon cœur.

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