Chapitre 28 : Glace

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PEARL :

- Tu es sûre que je peux te laisser comme ça ma puce ? me demanda mon père.

Je hochai la tête et je lu la peine dans ses yeux. Sa pitié me donnait la sensation que je ne sortirais jamais de ma douleur.

- Tu sais que je t'aime hein ?

- Moi aussi je t'aime, répondis-je sans réelle conviction.

- Tu m'appelles quand tu veux. Et si tu veux que je rentre plus tôt, tu n'hésites pas.

A nouveau, j'acquiesçai. Mon père m'embrassa sur le front et partit de ma chambre à contrecœur. Quand la porte claqua, mes sanglots reprirent de plus belle. Je voulais qu'il reste, mais il avait un déplacement professionnel important et je ne pouvais pas lui faire manquer une telle opportunité. Pour faire quoi de toute façon ? Me regarder pleurer inlassablement ? Il n'aurait rien pu faire pour me réconforter.

Cela faisait une semaine. Une semaine que mon cœur me hurlait ma tristesse, et que mes yeux criaient ma douleur. Je manquais les cours depuis lors. Je ne voulais pas le voir. Je ne pouvais pas le voir. Pas après notre dernière entrevue. Je n'aurais jamais pensé que Nolan pouvait me détruire ainsi. Je savais que j'étais attachée à lui, que j'envisageais de commencer une relation avec lui, mais je n'aurais jamais pensé qu'il avait déjà pris une telle place dans mon cœur.

J'avais vu Nolan embrasser une autre fille, je l'avais vu de mes propres yeux. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi moi ? Pourquoi elle plutôt que moi ? Pourquoi nous ? Pourquoi pas nous... Tout ce qu'on avait vécu ne comptait-il réellement pas pour lui ?

- Tu te fous de ma gueule ?! lui avais-je hurler quand je l'avais vu avec cette autre fille.

Je n'aurais pas pensé que je serais du genre à crier, à me donner en spectacle, et pourtant, je n'avais pas pu rester silencieuse.

- Pearl attend !

- Non Nolan. Je n'attends pas.

Il m'avait attrapée le bras et avait tenté de m'embrasser. Mais je l'avais rejeté. Mon esprit ne comprenait pas encore ce que je venais de voir, mais mon cœur savait.

- Laisse-moi t'expliquer ! Ce n'est pas ce que tu crois !

C'était ce qu'ils disaient tous, non ? Les manipulateurs, les trompeurs, les mauvaises personnes. Je m'étais bien trompée sur son compte. Depuis le début, mon impression de lui était bonne. Pourquoi avais-je décidé de lui laisser une seconde chance ? De lui proposer ce jeu ? D'envisager un avenir avec lui ? Ma stupidité me faisait honte.

- Pearl, s'il te plait, écoutes moi !

- Laisse-moi Nolan, je ne veux plus te parler. Tu n'es pas celui que je croyais et je ne veux pas être amoureuse d'un mec comme ça.

Après ces mots, j'étais partie et mon père m'avait récupérée en pleure. Durant la semaine, Nolan m'avait appelée plusieurs fois. Mais je n'avais jamais décroché. Il ne le méritait pas. Il en avait embrassé une autre... J'avais été naïve et j'en payais le prix. Nolan m'avait brisée en quelques secondes.

- Bordel ! hurlai-je en jetant mon livre au sol.

Hacker Girl. Je détestais ce livre désormais. Je détestais tout ce qui me rappelait Nolan. Tout ce qui me rappelait ma bêtise. J'en arrivais à détester le mur de ma chambre que l'on avait peint ensemble.

Je regardai mon téléphone. Des messages de Nolan. Ne pouvait-il pas me laisser tranquille ? Me laisser le temps de l'oublier ? Était-il si mauvais pour me poursuivre alors que j'étais au plus bas ?

De Nolan : Pearl, s'il te plait. Je comprends que tu m'en veuille, tu as raison mais je veux juste t'expliquer.

De Nolan : Je suis désolé...

De Nolan : Je sais que j'ai merdé. Encore... Mais ce n'est pas ce que tu crois, vraiment. Je ne jouais pas avec toi je te le promets. Je ne veux pas parler de ça par message, s'il te plait.

De Nolan : Je n'ai pas envie de te perdre...

De Nolan : Pearl s'il te plait.

De Nolan : On n'est pas obligé de se voir mais au moins appelle moi.

De Nolan : Ou réponds-moi...

De Nolan : Pearl je m'en veux, je suis désolé, je ne voulais pas te faire de mal.

Comment pouvait-il justifier ses actions de toute façon ? Nous n'étions pas ensemble, certes. J'étais même celle qui en avait décidé ainsi. Mais méritais-je malgré tout cela ? Alors pourquoi était-il allé embrasser une autre fille ? Ce n'était pas comme si nous n'étions rien l'un pour l'autre.

Je me faufilai hors de mon lit pour aller prendre une glace dans le réfrigérateur : les films hollywoodiens disaient que cela réconforte. Au point où j'en étais, j'étais prête à tout tester. J'aurais voulu que ça marche entre nous. Mais je me voilais la face, Nolan n'était pas près de changer. Pas pour moi dans tous les cas.

Mon téléphone sonna : encore et toujours Nolan. Je déclinai l'appel. Je savais qu'il me laissait des messages vocaux mais je n'avais pas la force de les écouter. Je n'avais pas la force d'écouter sa voix.

De Nolan : Pearl, je n'arrêterais pas de t'appeler tant que tu ne m'auras pas répondu. 19h12

De Nolan : Si je ne tenais pas à toi, je ne te harcèlerais pas comme ça. 19h15

Ah bon ? Le harcèlement était une preuve d'amour désormais ?

De Nolan : Pearl, s'il te plait je veux juste t'expliquer. Je ne veux pas te perdre sans m'être au moins expliqué. 19h19

De Nolan : Pearl, je t'aime... 19h24

Non, Nolan ne m'aimait pas. Car lorsqu'on aimait, on n'embrassait pas une autre. Il voulait juste... quoi au juste ? Que voulait-il de moi ? Quelles étaient ses intentions si ce n'était pas d'être avec moi ? Je ne le saurais probablement jamais, car il avait tout détruit avant d'en profiter. Il avait détruit mon cœur.

Quelques secondes plus tard mon portable vibra de nouveau. Mais ce n'était pas lui, c'était Faith. Il m'avait envoyé d'autres messages avant, c'était d'ailleurs les plus touchants parce qu'étrangement, il n'essayait pas de me réconforter. Il me parlait simplement. Cette fois, il m'avait envoyé une capture d'écran. Celle d'une conversation entre lui et Nolan :

De Faith : « De Nolan : Je n'arrête pas penser à elle c'est insupportable ! Elle est tout le temps dans ma tête, je veux toujours l'avoir auprès de moi ! 16h52 »

Je m'apprêtais à répondre au brun, mais ce dernier m'envoya un second message.

De Faith : Regarde la date.

J'ouvris de nouveau la photo. 8 janvier. Avant le drame.

Game OnWhere stories live. Discover now