Chapitre 4: "Et si je ne revenais pas"

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PDV Anna

"Bon entre." me dit-il finalement.

"Merci, bonjour tous le monde !" dis-je à la petite maisonnée qui se trouvait dans le salon.

"Excusez moi je voudrais parler à Maxime pour qu'il continu notre petit boulot car comme vous le savez je vais partir..." dis-je avec un ton de déception.

Bien entendu tout les habitants sont au courant des Sélectionnées choisies. Il n'y a même pas besoin de leur rappeler les prénoms des concurrentes. La Sélection est tellement devenue une obsession que les gens privilégient la compétition à leur propre vie. Ce qui est le cas de ma mère...

"Je t'en pris." dit la mère de Maxime.

"Merci."

"Suis moi." me dit Maxime tout bas.

Il me montre une porte au fond du couloir, j'ouvre la porte blanche plus que banal et tombe sur une chambre très lumineuse sans aucun artifice. Nul détail ne peut prouver l'existence d'une personne dans la pièce. C'est vraiment minimaliste, juste un lit et une armoire sont présents.

"Assis-toi." dit il en me montrant le linge de lit blanc sur son lit.

Il me semble très angoissé et tendu. Cela me refroidit un peu de la part d'un garçon qui a toujours des ondes positives malgré son malheur. Il m'adresse un sourire maladroit et reprends la contemplation de son sol, comme gêné par ma présence. Je n'ose pas lui touché un mot ayant peur de faire tout de travers. J'ai l'impression que les minutes s'écoulent avec un tic-tac d'horloge à chaque seconde. Mon temps est compté, je ne peux pas me permettre d'être en retard chez moi, ma mère me tuerait vu les circonstances.

Son inquiétude m'a contaminé et je me retrouve comme lui, à fixer des détails insoupçonnés. Maxime frotte ces mains moites sur son pantalon et s'essuie à plusieurs reprises son front luisant ce qui ne fait qu'augmenter mon malaise.

Je vois bien qu'il ressens cette gêne et d'un coup brusque fouille sa poche de pantalon et en sort une boite en velours bleu marine. Il s'autorise enfin un regard vers moi et je lui retourne un sourire d'encouragement pour qu'il s'élance dans son initiative. Il ouvre le boitier et j'aperçois la couleur argenté du fond de l'étui. Finalement je vois une bague en or avec des diamants taillés très précisément, des pierres mauves ornent le tout, la bague est d'une finesse incroyable. Ma première réaction est de lui lancer un immense sourire. J'ai surement le même sourire qu'un enfant qui découvre son cadeau de Noël en bas du sapin.

Un nouvelle bouffée de chaleur, égale à celle qui m'avait surprise sur l'estrade un jour plus tôt, me submerge. Je repense à ma mère, à la Sélection, à l'inscription... Je me mets à pleurer, semblable à une triste jeune femme qui a tout perdu, ce qui est vaguement mon cas.

Maxime me prend dans ses bras, je ressens comme une vague de bon sentiments, des sentiments venus de nul part. Puis nous nous embrassons. C'est un baiser passionné avec des hauts et des bas, de la joie et de la tristesse.  Autour de nous plus personne ne compte, seuls moi et lui existent. La Sélection est effacé par un coup de balais, ma famille vit avec assez d'argent pour pouvoir se nourrir convenablement.

Ces quelques minutes sont magiques dans ma triste vie. Je n'aimerais plus savoir parlé pour ne pas influencer mon départ, que ce moment entre nous deux soit son cadeau. Que mon amour pour lui soit représenté par ces baisers et que je n'ai rien à rajouter.

Il y a tellement de mots et de phrases qui peuvent être représentés par des gestes. En ce moment j'aimerais qu'il comprenne que ces gestes passionnés ont la même signification qu'un je t'aime. Néanmoins il ne comprends pas ce message et sa tristesse serait sans faille si je le quittait sans un mot. Ce serait un en revoir d'espoir tandis que je sais très bien que rendue à la Sélection j'essayerais de tout faire pour attraper cette récompense que je dois récolter pour ma famille. Je suis prête à séduire le prince pour assurer un avenir meilleur au miens.

"Désolé Maxime, tu sais que je t'aime comme jamais mais je ne peux pas accepter cette bague, regarde toi tu meurs de faim et tu m'offres une bague qui pourrait te suffire à elle seule pour vivre toi et toute ta famille. Tu sais bien que je t'aime pour ce que tu es toi et pas pour ce que tu me offre ! En outre je ne peux pas réaliser ta requête, je pars ce soir pour rejoindre une compétition basée sur la séduction ! Tout ces paramètres ne peuvent pas cohabiter."

"Anna veux-tu m'épouser ?" fait-il ému aux larmes.

"Mais Maxime je t'ai déjà répondu. Je t'aime mais je ne peux pas t'épouser tu sais bien que je pars à la Sélection ! Et puis nos parents ne voudront jamais."

"Promets moi qu'en revenant tu m'épouseras." m'exigea t-il.

"Et si je ne revenais pas ?..."


La SélectionWhere stories live. Discover now