Chapitre 9 - Nuit fervente

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Dans l'ascenseur de l'hôtel, il ne m'adresse pas un mot et je fais de même

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Dans l'ascenseur de l'hôtel, il ne m'adresse pas un mot et je fais de même. Puis, les portes s'ouvrent quand nous sommes enfin à l'étage de nos chambres. Nous sortons en étant l'un à côté de l'autre et marchons ainsi dans le corridor le temps de quelques mètres.

— Alors, tu veux bien que l'on en discute de ce qui s'est passé entre nous au 86 ème étage ? me demande-t-il avant de sortir la carte qui lui sert de clé.

Ma tête me dit d'aller dans la chambre que ma meilleure amie et moi avons loué, mais mon cœur me supplie de le suivre dans la sienne.

— D'accord, mais tu veux vraiment que l'on parle encore de ce moment ? je le questionne pendant qu'il se tient droit devant moi. Je voudrais que l'on profite du moment présent, pendant que nous sommes que tous les deux...

Un sourire s'affiche tranquillement dans son visage laissant place à une fossette qui se creuse dans chacune de ses joues.

— Tu as raison, souffle-t-il avant de faire glisser sa clé et d'ouvrir la porte.

Il me laisse traverser sous le cadre de la porte et me suit de près. Je vais directement devant la fenêtre et j'appuie mon dos sur celle-ci. Il s'approche de moi, mais il s'arrête à quelques pieds de mon corps en continuant de m'observer longuement.

— Je ne t'ai pas vu sortir ton appareil durant notre séjour, lâche-t-il de façon plutôt sérieuse. Qu'est-ce qui se passe ? Je m'ennuie de te voir avec cette étincelle spéciale dans les yeux.

— Je ne sais pas, je lui réponds. Peut-être qu'en vieillissant j'ai perdu la passion que j'avais autrefois.

Il fronce les sourcils et secoue la tête de droite à gauche avant d'avancer d'un pas.

— Je suis certain que tu peux la retrouver, ajoute-t-il. Je pense seulement qu'avec le temps tu as oublié la sensation que ça te faisait quand tu passais tes journées dans les rues de San Francisco derrière ton appareil photo.

Il avance encore en ne lâchant jamais mon regard. Mes mains commencent à être drôlement humides. Quant à lui, il semble plutôt confiant.

— Est-ce que tu vas bien ? me demande-t-il. Tes joues changent de couleur à chacun de mes pas vers toi. Je pense que l'attente a été assez longue et j'ignore pourquoi, mais j'ai l'impression que tu persistes à vouloir nous faire patienter.

Ma gorge est complètement nouée et je peux sentir chaque pore de ma peau, même si je ne sais même pas comment c'est possible. Tout ce que je suis capable d'analyser, c'est la couleur que ces yeux ont à présent. Dans le vert éclatant de ceux-ci, je peux discerner des éclats d'or près de ses pupilles. On dirait des étoiles éclatantes dans un ciel de nuit sans nuage.

— Tu as peut-être raison, je murmure. Je me suis beaucoup privé ces derniers temps et je n'ai pas envie de renoncer à ce qui pourrait se passer entre nous ce soir.

Depuis New-York [HS]Where stories live. Discover now