Depuis New-York [HS]

Chapitre 24 - Le piège

Nous sommes debout l'un devant l'autre et aucun son sort de nos deux bouches. Je fais rouler mes yeux pour regarder vers le plafond et comprends à présent ce que mes deux fouines d'amis ont mijotés. Je me tourne une nouvelle fois vers la porte et frappe quelques coups sur celle-ci.

Évidemment, j'entends aucune réponse venant de l'autre côté. Alors, je pivote une fois de plus et fais glisser mon dos sur la porte jusqu'au sol.

-Je ne l'ai jamais aimé, murmure-t-il.

Je fronce les sourcils avant d'avancer légèrement la tête.

-Quoi ? je lâche sans me contrôler. Je ne te crois pas.

Il tourne la tête d'un coup et me regarde droit dans les yeux. Après tout ce que j'ai vu, comment croire à une telle chose ?

-Je n'e l'ai jamais aimé je te dis, répète-t-il. Je voulais que tu croies à toute cette mise en scène. Je voulais te faire souffrir. J'ai eu l'idée le soir où vous êtes venu ici, ma sœur et toi pour m'espionner. J'ai vu ce que ça te faisais de penser que je t'avais remplacé et la colère a pris le dessus. C'est l'idée la plus stupide que j'ai eu, mais tu me rends comme ça, Adrie. Je pourrais faire des milliers de choses stupides, juste pour que tu me donnes une once d'attention.

Je suis tombé amoureuse de lui - encore plus que je l'étais déjà -, mais les mensonges se sont multipliés et pas que de mon côté. Les secrets peuvent éclater au grand jour et ça se passe rarement comme que l'on espère... Je me suis mise à le détester pour quelque chose de faux et je ne sais plus du tout comment me sentir. Il a voulu me faire mal, mais je lui ai aussi brisé le cœur. Il voulait très certainement se venger et pour le coup, ça a fonctionné.

-Tu as raison pour une chose, c'était une idée franchement stupide, je lâche.

Je n'ose même pas le regarder, mais je le sens tout de même se rapprocher de moi. Du coin de l'œil, je l'aperçois à ma droite. Il se laisse, lui aussi, glisser jusqu'au sol pour pouvoir être assis à mes côtés. Les battements de mon cœur s'accélèrent aussitôt. Quant à ma tête, franchement, c'est le bordel là-dedans !

-Je suis vraiment désolé pour le mal que cette histoire t'a fait, ajoute-t-il.

-Cette fille était vraiment détestable, Harry, je lâche. Tu l'as invité à un dîner de famille... tes pauvres parents qui ont aussi cru à cette histoire.

Je tourne la tête pour finalement le regarder, je le vois frotter ses tempes à l'aide du bout de ses doigts. Je pense qu'il se rend compte à quel point cette mise en scène était complètement loufoque.

-Je suis d'accord avec toi, souffle-t-il avant de me regarder à son tour. Je ne comprends pas encore pourquoi, mais je me suis rendu compte que tu avais raison. Tu me fais du mal et je t'en fais en retour, ça ne peut pas continuer. Je veux dire, je ne pourrais pas vivre ma vie en sachant que tu n'en fais pas parti, mais... c'était davantage vivable avant New-York.