Chapitre 38 : Louxor

2.1K 132 6
                                    

Camille

Des caresses, des baisers dans le cou, sur mes joues et sur la commissure de mes lèvres me sortirent du sommeil. Mon corps nu était entrelacé à celui de Liam qui tentait de me réveiller. Je grognai légèrement, voulant encore quelques minutes de détente. Je l'entendis rire.

- Bonjour, mon petit rayon de soleil, me dit-il de sa voix matinale.

- Hum.

Je me tournai de façon à pouvoir cacher ma tête dans son cou et enrouler mes bras autour de son torse. Une de ses mains se posa dans le bas de mon dos et il caressa ma descente de reins de son pouce. Je sentis son ventre gargouiller en dessous du mien.

- Bébé, j'adore tes câlins, mais j'ai un petit creux... s'excusa-t-il.

Je me décidai enfin à ouvrir les yeux pour pouvoir le regarder. Je lui fis une petite mine déçue. Je voulais rester dans ses bras encore et encore jusqu'à l'infini.  Il m'offrit l'un de ses plus beaux sourires avant d'attirer ma tête contre la sienne pour déposer un tendre baiser sur mes lèvres. Puis il se leva et renfila son caleçon de la veille qui traînait parterre.

Liam

Je sentais son regard sur mes fesses et je souris. J'allai dans la cuisine pour préparer un petit-déjeuner que je lui apporterais sur un plateau, mais il en fût autrement. Je sentis ses petits bras s'enrouler autour de mon torse.

- La princesse de ma vie est sortie du lit ? dis-je avec un sourire.

- Je ne supporte pas de ne pas t'avoir près de moi.

Elle ne portait que mon t-shirt et rien en dessous, je le savais. J'en profitai pour me retourner et donner une petite tape à la peau nue de ses fesses, ce qui lui arracha un petit cri. Nous rîmes, puis je déposai tendrement un baiser sur ses lèvres entrouvertes.

Les jours passèrent et notre départ pour Seattle approchait. Camille était à la fois excitée et inquiète à propos de ce voyage. Je savais qu'elle en avait marre de chercher. Elle voulait des réponses. Elle se posait des tas de questions.

Ce soir, j'avais décidé de l'emmener au restaurant. Elle s'était vêtue d'une petite robe rouge magnifique coupée au-dessus du genou avec des escarpins beiges vernis. Les bretelles de sa robe étaient ornées de ce qui aurait pu être des diamants, ainsi que la démarcation en dessous de sa poitrine. Elle avait relevé quelques mèches de ses cheveux sur le côté et laissé tomber les autres. Ses lèvres, doucement rougies et pulpeuses n'attendaient plus que les miennes. Quant à moi, eh bien, je m'étais habillé avec un smoking noir, une chemise blanche et une cravate. Elle rougit lorsqu'elle se rendit compte que je la dévorais du regard. Qu'est-ce qu'elle pouvait être mignonne... Je me rendais bien compte de la chance que j'avais de l'avoir. Elle représentait tout pour moi, tout. Je ne lui avais pas dit tout ce que j'avais fait durant son absence et je ne tenais pas à ce qu'elle l'apprenne. Elle ne me verrait plus du tout de la même façon. J'étais même sûr qu'elle me détesterait de tout son être.

Camille

Liam murmura quelque chose à l'oreille du serveur qui acquiesça avec un sourire.

- Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je.

- Rien, bébé.

Quelques minutes plus tard, le serveur revint avec un chariot sur lequel reposait un énorme bac de glace avec une bouteille à l'intérieur.

- Louxor de l'année 2007, monsieur. Fais-je goûter à madame, aussi ?

- Allons-y pour la dame, répondit Liam.

Je dus me retenir de rire en entendant Liam parler ainsi. Ça ne lui ressemblait tellement pas. Le serveur pris mon verre et y versa quelques goûtes de liquide doré. Il y avait quelque chose d'étrange, dedans. Quelque chose comme... des feuilles. Le serveur me tendit mon verre et j'interrogeai Liam du regard. Il me fit signe de goûter. Je saisis donc le verre et trempai mes lèvres dans le liquide qui s'avérait être délicieux. Ce n'était pas la première fois que je buvais du champagne, mais celui-ci avait un goût totalement exquis.

- Comment Madame trouve-t-elle ce champagne ? me demanda le serveur.

- Délicieux, répondis-je.

- Laissez-nous la bouteille, je vous prie, déclara Liam.

Le serveur déposa la bouteille sur la table et repartit avec son chariot.

- Ça te plait ? me lança Liam.

- C'est... vraiment... Je n'ai pas de mot. Qu'est-ce qu'il y a, dedans ?

- Des feuilles d'or.

Je manquai de m'étouffer.

- Je te demande pardon ?

- Des feuilles d'or, répéta-t-il. J'aime beaucoup et je ne sais pas pourquoi, j'avais l'intuition que toi aussi, tu aimerais.

- Waouh... Je ne m'attendais vraiment pas à ça...

- Et à quoi vous attendiez-vous exactement, mademoiselle ?

- À un petit restaurant tout simple. Pas à un espèce d'hôtel de gastronomie qui nous sert du champagne doré.

- Je sais bien que je suis un petit peu macho, mais de là à penser que je t'emmènerais dans un petit restaurant... Tu es la fille de mes rêves. Rien n'est trop parfait pour toi.

Et ce fut ainsi que nous passâmes la soirée. Je me prenais vraiment pour une princesse. Liam était un ange. Il nous avait commandé du foie gras au vieux rhum et à la vanille, du magret de canard confit aux mûres, des pommes au four et un coulant aux trois chocolats. Il me cacha l'addition, mais je pus deviner que le prix devait être bien joli. Je ne lui fis cependant aucune remarque à ce sujet par peur de le contrarier.

Le lendemain, nous nous réveillâmes, encore une fois nus, l'un dans les bras de l'autre. Nous avions pris cette habitude, à présent, de nous déshabiller lorsque nous étions couchés. Non seulement parce qu'il faisait chaud, mais aussi parce que sentir sa peau contre la mienne était une sensation absolument divine. Aujourd'hui, nous partions pour Seattle. J'avais peur et Liam le savait. Il me rassurait comme il le pouvait, mais au fond, il n'y pouvait rien. Le vol allait être long, très long. Je ne savais pas pendant combien de temps nous allions rester dans l'avion et je n'avais pas envie de le savoir.

Dans l'avion, Liam me serrait dans ses bras et ne cessait de m'embrasser, au grand regret du couple septuagénaire qui était à côté de nous. Des bisous, des câlins, des caresses... Liam prenait vraiment soin de moi comme jamais. J'avais le sentiment de lui appartenir et j'aimais cette idée. J'étais sa propriété et il ne laisserait jamais personne me toucher.

Hurting Love • l.p - Tome 1Where stories live. Discover now