Chapitre 54

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Dans le chapitre précédent :

Caly pense pouvoir s'en sortir mais la dragonniène lui déchire subitement la gorge de ses crocs. N'ayant pu se servir du sifflet angélique Caly l'enferme dans son poing, regrettant de n'avoir pu avouer son amour à Eden. Et tandis qu'elle s'éteint lentement, ce dernier se rue sur la dragoniène et la tue. Tentant de réanimer Caly, Eden est en plein désespoir, il sanglote et la supplie de ne pas le laisser. Voulant lui tenir la main il découvre alors le sifflet et la certitude qu'il doit s'en servir lui apparaît avec clarté. Il souffle dedans avec espoir.

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PDV Eden

Le sifflement strident fait toujours échos alors que le sifflet a déjà quitté mes lèvres. Je ne lâche pas le visage de Caly du regard, attend quelque chose, je ne sais même pas quoi. Les secondes s'étirent à l'infini et mon maigre espoir se meurt doucement. Une larme s'échoue de nouveau sur ma joue. C'est terminé.

Le palpitant broyé dans un étau mortel, je penche ma tête en arrière et rive mes yeux au ciel, dans l'espoir de me réveiller de ce cauchemar beaucoup trop cruel? beaucoup trop long, beaucoup trop réel. Mes prières vont à qui veut les entendre, esprits, dieux, toute entité capable d'arrêter ce mauvais rêve. Le vent se lève soudain, caresse mes larmes puis se fait plus violent. Bientôt les bourrasques se font tranchantes, incisives. Mon corps est malmené et je ne tarde pas être repoussé avec rudesse, mes doigts lâchent involontairement la main de Caly.

Je grogne et courbe le dos, c'est comme si les cieux avaient décidé de faire de moi l'objet de leur courroux : l'être qui m'est d'une préciosité sans nom s'éteint dans mes bras puis les éléments m'infligent leur châtiment. D'abord mon âme saigne puis mon corps souffre.

Mais il est hors de question que je la laisse, même si elle est déjà parti. Je tente vainement de me rapprocher de son corps mais les rafales ne me laissent aucun répit.

Une, puis deux, puis une infinité de gouttes me frappent avec force. Un véritable déluge nous recouvre, s'abattant sur nous violemment. Je vois à peine à un mètre devant moi, des filets glacés me coulent dans les yeux.

Je cherche le corps de Caly des yeux, sentant monter la panique. Puis je la discerne, son corps n'est plus qu'un point flou que je distingue à peine. Je tend la main vers elle, tanguant sous les assauts de la nature.

Et aussi brusquement que le vent s'est levé une lumière blanche m'aveugle, presque aussitôt le tonnerre rugit avec fureur, faisant trembler l'air. Puis tel une vulgaire poussière je suis soufflé quand l'éclair frappe le sol. Mon corps heurte durement le sol quelques fractions de secondes plus tard.

Je cligne des paupières avec force, mes oreilles sifflent, un flash aveuglant est encore encré dans ma rétine, mon nez est agressé par l'odeur de souffre qui vient me gratter la gorge. J'ai l'impression que sous moi la terre frémit encore. Encore sonné je me redresse avec lenteur, peinant à reprendre mes esprits. Avec lenteur tout me revient, l'embuscade, la bataille, Caly.

Me redressant difficilement je trébuche et tombe aux pieds du cratère laissé par la foudre, là où devrait se trouver le corps de Calypso. La terre sous mes doigts semble carbonisée et la fumée me masque la vue. Je tâtonne à l'aveugle, désespérant de trouver l'objet de mon chagrin.

Mes mains survolent soudain une masse, je retire ma paume avec vivacité : malgré ma faible sensibilité à la chaleur du fait de ma race une sensation de brûlure saisissante pulse et endommage ma peau.

Je m'approche davantage de cette source de chaleur, une fois que le rideau de fumée qui me masquait la vue s'évapore je peine à réalise le spectacle qui m'apparaît.

Âme sœur née du malheurWhere stories live. Discover now