Chapitre 4 : liberté inaccessible

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Un grondement lointain atteint mes oreilles, bientôt suivi d'un deuxième. Mes paupières semblent aussi lourdes que du plomb, si bien que lorsque je parviens à les ouvrir j'ai l'impression qu'elles se déchirent. Un mal de tête horrible me vrille le crane, et mon corps, aussi faible que si je n'avais pas dormi depuis un éternité, semble si abîmé que j'ai la sensation de n'être plus que lambeaux  de chère .

Le coté gauche de mon visage semble anesthésié et trop volumineux pour que cela paraisse normal, la peau de ma gorge me tire et me brûle, et mon ventre n'est que boules de douleurs. Un grognement sort de ma bouche alors que mes yeux fouillent la pénombre qui m'entoure. L'obscurité ne me permet de distinguer que les contours de ce que je discerne être des meubles. Je me redresse lentement et non sans douleur, puis m'assois au bord de ce que je devine être un lit.

Les grondements qui m'ont tiré du sommeil résonnent à nouveau, et deux secondes plus tard la pièce s'illumine subitement avant de redevenir obscure. Je me tourne vers la source de lumière, la fenêtre et devine l'orage violent qui se joue au dehors.

Alors que je m'apprête à me lever la porte s'ouvre subitement et une ampoule fixée au plafond se met à briller de sa lueur jaunâtre. Quand mes yeux s'habituent  enfin  à cette clarté, je peux finalement regarder qui s'est introduit dans la pièce avec un flagrant manque de finesse.

Rien qu'en voyant son visage, une rage meurtrière me fait serrer les poings, et une crampe contracte mon ventre. Son air arrogant est aussi exaspérant que son sourire hautain.

Je me lève rapidement tout en gardant un visage impassible malgré les ondes de douleurs qui me traversent au moindre mouvement.  Il me jauge d'un regard narquois et avant qu'il ne parle je lui coupe l'herbe sous le pied :

-Où suis-je ? Qu'est-ce que je fais ici ?

-Tu es dans ma maison, dans ma chambre, plus précisément. Et tu es ici parce que j'ai reçu l'ordre de garder en vie les combattants de l'arène clandestine.

-Je n'en ai rien à foutre des ordres que tu as reçu ! Ça ne me dit pas ce que je fais dans TA chambre !

Ses yeux déjà noirs prennent un teinte encore plus sombre, ce que je ne croyais pas possible. Il fait un pas en avant avec une posture menaçante.

-Les ordres dont tu n'as rien à foutre t'ont permis de rester en vie alors je serais toi je fermerais ma jolie gueule d'ange. Et quant à ce que tu fais dans ma chambre, étant la seule humaine du lot, ta valeur en est décuplée.

-Vous n'avez aucun droit de me retenir contre mon gré.

-Tu te trompe, faisant partie du gouvernement et étant envoyé en mission pour démanteler l'arène dont tu étais prisonnière, j'ai le droit de faire ce que je veux de toi, même te tuer si tu continues à me les briser.

La rage me monte à la tête et les mots sortent de ma bouche à un vitesse improbable :

-Gouvernement ou pas tu reste un clébard, je n'ai donc aucun ordre à recevoir de toi.

Ses mâchoires se sont contracter tout au long de ma tirade, si bien qu'il semble sur le point d'exploser :

-Je suis peut-être un clébard, mais tu n'es qu'une humaine devenue monstrueuse tandis que la mort te fait jubiler.

Le calme de sa voix m'étonne, mais ma rage rattrape tout autre sentiment. Je ne serais jamais aussi monstrueuse que lui, que les loups-garous . Il ne va pas garder son sang froid bien longtemps. Je fais quelques pas pour me trouver à moins d'un mètre de lui, puis je relève la tête pour fixer mes yeux dans les siens :

Âme sœur née du malheurWhere stories live. Discover now