Chapitre 5 : retour à ma prison dorée

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J'avance centimètre par centimètre sous les grognements agressifs du loup. Mes blessures me font souffrir et les mouvements brusques que je fais pour essayer d'échapper à la boue glissante n'arrangent rien. Très vite l'épuisement s'empare de tous membres et je m'affale de tout mon long dans la flaque marécageuse. Le vent hurle continuellement dans mes oreilles et les gouttes d'eau s'abattent avec toujours plus de violences sur mon corps grelottant.

Alors que j'abandonne et que je m'imagine, la gorge déchiquetée par les crocs du lycanthrope, le bruit du vent se couvre soudain de craquements secs qui résonnent avec force dans mes oreilles. Mes yeux se détournent pour tomber sur le loup allongé sur le sol à un bon mètre de moi. Il a arrêté de grogner, et est désormais allongé sur le flan, le corps parcouru de spasmes simultanés aux claquements. Son corps se désarticule sous mes yeux.

Je suis incapable de bouger, et même de respirer. Je n'esquisse pas un geste, même quand la fourrure blanche disparait et que la forme du loup se floute pour se redresser, sur deux jambes.

Ce n'est que lorsque je reprends enfin conscience que c'est désormais un homme qui se tient devant moi, que je pousse sur mes muscles pour me remettre debout. La tentative échoue à plusieurs reprises si bien que je m'échoue lamentablement dans la boue de manière pitoyable sous les yeux furibonds de mon assaillant.

Quand je parviens enfin à tenir debout, je lève la tête et plonge mes yeux dans les siens. Nos regards s'affrontent dans la pénombre. Lui, torse nu, ses tatouages maculant sa peau dorée, les cheveux ébouriffés, son visage dégoulinant de pluie, l'ensemble dégageant une virilité brute et poignante. Moi, maculée de sang et de boue, les cheveux emmêlés de façon chaotique, la silhouette recroquevillée sur elle même mais le regard rivé au sien, la respiration saccadée, et le corps parcouru de tics nerveux, l'ensemble me donnant l'air d'une folle qui vient de commettre un meurtre.

Sa voix roque finit enfin par briser le silence qui commençait à régner :

-Je..Ça ne peux pas... Grrr ! Tu n'aurais jamais du tenter de t'enfuir ! Tu ne te rends pas compte de ce qui vient de se passer par TA faute !

-TU as failli m'egorger, voilà ce qu'il vient de se passer ! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi même !

Je vis ses poings se serrer de colère mais malgré cela il me dit d'une voix tout à fait maitriser :

-Tu ne comprends vraiment rien ! En plus d'être idiote tu es ignorante !

Je m'apprête à répliquer mais il me coupe :

-Maintenant je te conseille de te la fermer et de m'obéir, compris ?

Un ricanement sceptique sortit de ma bouche, il n'y fit pas attention et continua :

-Cette fois tu vas réellement aller prendre ta douche, tu en as bien besoin -une grimace de dégoût déforme désormais son visage et je me surprend à avoir honte-. Ensuite on soignera tes blessures, tu te tiendras prête demain matin dès l'aube. Grâce à ta fuite totalement inutile et puérile tu viens de ruiner mes plans et mon avenir par la même occasion.

-Prête pour quoi ? Ma séance de torture ? Et ton avenir j'en ai totalement rien à carrer si tu veux tout savoir ! Tout ce que je veux c'est me casser d'ici et ne plus jamais revoir ta face de clébard !

Son visage devint soudain livide et sa bouche, entrouverte, me prouva qu'il était étonné. Sans pouvoir m'en empêcher je partis pour en mettre une seconde couche :

-Tu peux...

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que sa voix me hurlait :

-Tu ne veux fermer ta gueule pour une fois !? J'ai été patient jusqu'à maintenant, mais il va falloir te faire à l'idée de la fermer quand on te le demande !

Âme sœur née du malheurTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang